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mercredi, 30 septembre 2020

L’enjeu de l’élection américaine: deux visions du monde

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Interview Alexander Markovics situation Turkey - Greece

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Interview Alexander Markovics situation Turkey - Greece

 
 
This is our next GIVN online lecture. This time Alexander Markovics, autor, free journalist, General secretary of Suworow institute and lecturer of geopolitics and New Law. He will explaine the critical situation between, Greece and Turkey.
 
 
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mardi, 29 septembre 2020

L’Afrique à la croisée des chemins dans un monde multipolaire

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L’Afrique à la croisée des chemins dans un monde multipolaire

Mikhail Gamandiy-Egorov

Observateur-Continental

Dans une réalité en constante ébullition et à l’heure d’une confrontation géopolitique de plus en plus marquée entre les partisans de la multipolarité et les nostalgiques de l’ère unipolaire, plusieurs régions du monde observent, analysent, et entrevoient les actions à adopter dans le cadre de leurs intérêts. L’Afrique ne fait pas exception.

Selon le quotidien bulgare Douma «pendant que l’Europe coopère avec le continent africain par soi-disant clémence, des pays comme la Chine et l’Inde font preuve de relations d’égal à égal ». Et se pose par la même occasion la question: «quelle approche, occidentale ou orientale, serait plus attractive pour les Africains?».

Ledit média mentionne par ailleurs plusieurs points fortement importants. Notamment que le continent africain, malgré les défis existants et évidents, peut se vanter de perspectives fortement intéressantes, y compris dans le cadre des changements observés sur l’arène internationale. En effet, nombre d’experts estiment que les pays du continent africain sont capables d’une percée économique impressionnante semblable à celle qu’a pu réaliser l’Asie du Sud-Est. La population du continent croît rapidement et la part de la population en âge de travailler est déjà la plus importante au niveau de toutes les régions du monde. Et que dans des conditions favorables, la croissance économique de l’Afrique pourrait dépasser les attentes les plus audacieuses.

Pendant ce temps, le combat pour l’influence géoéconomique, mais également géopolitique, sur le continent si longtemps montré par des clichés au niveau du mainstream médiatique occidental, ne cesse de croître également. Plusieurs raisons peuvent être avancées à cela: les perspectives fortement intéressantes pour les pays africains sur le moyen terme, y compris celles avancées ci-haut, mais également une vision fortement, voire radicalement, différente sur l’avenir du monde entre les partisans de la multipolarité et de l’unipolarité. Les derniers souhaitant imposer via le réseau du système néocolonial préétabli, et s’il le faut par la force, leur agenda aux pays africains. Les partisans de la multipolarité privilégient quant à eux une interaction misant sur le respect de la souveraineté des Etats et des traditions respectives, sans la fameuse mentalité de donner des leçons – tout en pensant pour autant à leurs intérêts de façon logique et pragmatique.

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C’est d’ailleurs le cas de la Chine, premier partenaire économico-commercial du continent africain en tant qu’Etat, qui bien souvent accusée par l’establishment politique et médiatique occidental de pratiquer une conquête agressive en Afrique afin d’imposer sa domination mondiale, en réalité correspond justement à une vision pragmatique des relations internationales. A savoir que Pékin ne force personne de vivre et de penser à sa manière, mais est prêt à se battre dans la pure concurrence dans le cadre de ses intérêts, notamment économiques. L’Inde représente également un cas intéressant. Troisième partenaire économico-commercial de l’Afrique, dont les échanges avec le continent fin 2019 représentaient 65 milliards d’équivalent de dollars.

Bien que l’approche indienne se diffère de l’approche chinoise dans nombre de secteurs et de façon générale, New Delhi met également un fort accent sur le respect de la souveraineté. Pendant ce temps, d’autres acteurs renforcent également leurs positions. La Russie a fait son plein retour en Afrique et poursuit le processus engagé. Ou encore la Turquie, qui a elle aussi connu une forte progression des échanges avec les pays africains au cours des 5-10 dernières années. Faisant le bonheur de nombreux habitants du continent africain souhaitant voir des puissances non-occidentales renforcer les liens avec leurs pays et leur continent. Tout en stimulant la concurrence et donc l’attractivité des conditions offertes par chaque acteur.

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Evidemment, l’Occident ne reste pas les bras croisés. Observant le développement sans précédent des relations entre l’Afrique et les puissances non-occidentales – ayant pour la plupart lancé ouvertement le défi à l’unilatéralisme si désiré par l’élite occidentale, cet Occident tente par tous les moyens de reprendre la main. Que ce soit les Etats-Unis, pour qui l’un des objectifs majeurs officiellement déclaré sur la scène internationale est d’empêcher la poursuite de montée en puissance de la Chine et de la Russie, y compris en Afrique. La France qui bien que maintenant encore son réseau françafricain, voit son influence aller en chute libre au niveau de la société civile africaine, surtout appartenant aux pays d’Afrique francophone. Le Royaume-Uni tente de maintenir sa propre influence au niveau des pays anglophones du continent, là aussi bien souvent sans le succès recherché. L’Allemagne quant à elle essaie de se frayer son propre chemin.

Mais le plus important probablement à dire dans ce paradigme de lutte géopolitique et géoéconomique, c’est que l’Afrique doit comprendre qu’elle fait désormais partie intégrante du monde multipolaire. Et qu’elle possède, à terme, tous les moyens pour s’imposer comme un bloc majeur d’influence dans cette réalité relativement récente. C’est n’est évidemment pas ce que l’Occident souhaitait pour l’Afrique. Pas plus que pour les autres blocs du monde, qu’ils soient d’Eurasie ou d’Amérique latine. Mais l’histoire mondiale suit son cours. Les événements contemporains aussi. Et en ce sens la minorité occidentale devra l’accepter. Plus particulièrement les élites occidentales et pas tant les peuples qui pour nombre d’entre eux approuvent le concept multipolaire.

Lorsque cette réalité sera acquise pour une large part des pays africains, il sera également important à bâtir une véritable unité africaine, tellement voulue et rêvée par les grands leaders du continent: de Lumumba à Sankara, de Mandela à Kadhafi et par beaucoup d’autres grands noms. Tout en s’organisant à bâtir une capacité réelle de défense commune de la souveraineté – car si aujourd’hui nombre de pays africains ont cette capacité, ce n’est pas malheureusement pas le cas de tout le monde. Et dans le cadre de cette véritable souveraineté et d’appartenance de plein droit au monde multipolaire en qualité de bloc puissant, les nations africaines sauront choisir les partenaires stratégiques externes au continent dans l’objectif d’une coopération qui saura tenir compte des intérêts de chaque partie impliquée.

Mikhail Gamandiy-Egorov

 

Observateur-Continental

Escalation in Nagorno-Karabakh: The Eurasian perspective

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Escalation in Nagorno-Karabakh: The Eurasian perspective

 
Ex: https://www.geopolitica.ru

On September 27, a new round of escalation of the conflict in Nagorno-Karabakh began. As the Azerbaijani Defense Ministry reported, in response to shelling Azerbaijani villages with artillery and mortars from Armenian side, the country's army launched a counteroffensive operation. It is reported that Azerbaijani troops have moved deep into the territories controlled by Armenian formations and seized a number of settlements.

Martial law has been introduced in Armenia and general mobilization has been announced. The Armenian side accuses the Azerbaijani military of shelling populated areas. In turn, Baku claims that the authorities of Armenia and the unrecognized NKP (Nagorno-Karabakh Republic) themselves put the civilian population at risk.

President of Azerbaijan Ilham Aliyev addressed the people of the country and expressed readiness to finally put an end to the Nagorno-Karabakh problem.

The current aggravation of the military conflict in Nagorno-Karabakh is the most acute since the "four-day war" in April 2016, when Azerbaijan managed to regain up to 20 square kilometers of territory along the line of contact with Armenian troops.

The roots of the conflict

The conflict in Nagorno-Karabakh has been going on since the late 1980s. Traditionally, for at least the last 100 years, relations between the Armenian and Azerbaijani communities in Transcaucasia have been strained during periods of weakening the geopolitical power that held control over the region. It was so during the Armenian-Azerbajani massacres of 1905-1906, that coincided with the First Russian Revolution and during the Civil War in Russia.

The era of Perestroika led to the renewal of centrifugal tendencies and the blossoming of both Azerbaijani (Turkic) and Armenian nationalisms. The very idea of building nation-states in the region, where both peoples historically lived intermittently as part of empires, could not but lead to a war accompanied by ethnic cleansing.

Specifically in Nagorno-Karabakh, the Armenian community proclaimed the creation of its own state with the prospect of joining Armenia. As a result, a war broke out that ended with the signing of an armistice in 1994. Azerbaijanis were expelled from Nagorno-Karabakh. In turn, almost the entire Armenian community of Azerbaijan also left the country.

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Now the only diplomatic format for conflict resolution is the OSCE Minsk Group, co-chaired by Russia, USA and France.

At the same time, all peace initiatives have reached a deadlock. Over the past 10 years the so-called "Kazan formula" has been discussed in the expert community, and since 2016 the so-called "Lavrov plan": Russia's proposals to start de-escalation of the conflict.

The "Kazan formula" referred to Armenia's exchange of the seven occupied districts of Azerbaijan around Nagorno-Karabakh for the end of the economic blockade by Baku. These seven districts make up the so-called Nagorno-Karabakh Security Belt, where there is virtually no population.  The second initiative concerned five of the seven districts, leaving the unrecognized NKP to have a land corridor for communication with Armenia.

However, as pro-Western politician Nikol Pashinyan came to power in Yerevan after colored revolution, the Armenian side refused this compromise.

zaAAkjtj.jpgPashinyan's factor

In 2018, a liberal politician Nikol Pashinyan became the Prime Minister of Armenia. Previously, he was a member of parliament from the "Yolk" bloc, which advocated Armenia's withdrawal from the structures of the Eurasian economic integration.

The new Prime Minister of Armenia took a double stance on Nagorno-Karabakh. On the one hand, he provoked Azerbaijan by advocating direct negotiations between Stepanakert and Baku, which the Azerbaijani authorities could not do. On the other hand, he entered into a political conflict with the NKP leadership related to the Armenian leader Serzh Sargsyan, who was deposed in Yerevan in 2018 as a result of protests.

Pashinyan also entered into a conflict with the Armenian Diaspora in Russia, initiating criminal proceedings against his political opponents. One of them was the former president of Armenia and the first president of the unrecognized NKP, Robert Kocharyan, who when he had been the leader of the country had established good personal ties with Vladimir Putin. At the same time, representatives of Western liberal foundations and NGOs came to Armenia's governing structures under Pashinyan.

It is possible that this factor also played a role in Azerbaijan's decision to solve the Nagorno-Karabakh problem by force: Pashinyan refused to compromise, while complicating relations with Russia. Baku may well have thought that Moscow would not stand up for Pashinyan, who has accumulated many questions.

The Turkish factor

For a long time, the Nagorno-Karabakh conflict remained a time-bound mine that could blow up the region. The reason why the Nagorno-Karabakh conflict is so important is that major regional powers may be drawn into it, primarily Russia (on Armenia's side as a CSTO ally) and Turkey (as a traditional ally of Azerbaijan).

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Turkey, represented by President Recep Tayyip Erdogan and numerous officials has already announced full support of Azerbaijan by all possible means. After clashes on the Armenian-Azerbaijani border in July 2020, Ankara and Baku held a series of joint exercises, including near the border with Armenia.

The foreign and Russian media reported on the possible transfer of pro-Turkish fighters from Syria to Azerbaijan ("Sultan Murad Division"). Besides Syria itself, Turkish private military company SADAT uses this contingent in the Libyan campaign.  Armenian Ambassador to Russia Vardan Toganyan also accused Ankara of sending 4 thousand militants to Azerbaijan.

If the reports about Syrian fighters are at least partly true, Ankara's activity in the Karabakh direction may be due not only to the desire to help the "brothers" of Azerbaijanis, but also to pressure Russia near its borders to make concessions both in Syrian and Libyan directions.

However, Turkey's large-scale involvement in the conflict contradicts Ankara's objective geopolitical interests.

The prospect of a clash with Russia collapses the complex system of negotiations and force balancing that Moscow and Ankara have been building in recent years. Despite the tactical contradictions and support of various parties in specific conflicts in Syria and Libya, this system has effectively isolated other players, primarily Western countries led by the United States. According to the Western think tanks, Turkey and Russia have become the main forces in Syria and Libya.

Economic and energy projects, primarily "Turk Stream", are also mutually beneficial for Russia and Turkey. On the contrary, it is important for Washington to undermine this project as well as “Nord Stream-2”.

If Ankara is dragged into an open conflict with Moscow over Nagorno-Karabakh, Turkey will find itself in a situation similar to that of the Russian Su-24 in November 2015. It will lose an important partner, but it will not get the appreciation of the West (especially given the activity of the Armenian lobby in the United States and European countries).

Atlanticist trap

Russia maintains allied relations with Armenia, and the only Russian military base in Transcaucasia is now located in Armenia - in Gyumri. However, Azerbaijan is Russia’s important geopolitical and economic partner. Moscow is least interested in a large-scale conflict in the region.

Moreover, whatever position it takes if the conflict turns into a full-scale war, Russia is in a position of a loser.

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If Moscow supports Yerevan in the conflict, it will lose Azerbaijan and the North-South Corridor project, which should connect Russia with Iran and India, will collapse. NATO bases could emerge in the Caspian Sea.

Refusal to support Yerevan threatens Armenia's withdrawal from Eurasian integration structures. In that case, the Russian military will have to leave Armenia and the Americans will take their place. Armenia's neighborhood with Iran is an additional motivating factor.

Turkey's possible protests do not count, as the Americans have already had experience of being in Syria, near the Turkish birders, supporting the anti-Turkish Kurdish forces, that Ankara considers terrorist. And such a hostile behavior did not lead to the serious consequences for the American side.

Finally, we cannot rule out the possibility of American or European "peacekeepers" appearing in the conflict zone.

It is the Atlantic Pole that benefits from the large-scale war in the region from extra-regional forces.

It is in the U.S. interests to turn Russia and Turkey against each other. The Americans are interested in two forces challenging the unipolar world order to fight each other, not against the US hegemony. Diverting attention from both Russians and Turks to Nagorno Karabakh will allow Americans to dramatically increase their influence in Syria, Libya, the Eastern Mediterranean as a whole, and other regions where Moscow and Ankara have become visible.

It is indicative that activation of the conflict in Nagorno-Karabakh coincided with other strikes of the Atlantists in the "Great War of Continents": riots in Belarus and pressure on Germany to abandon the "Nord Stream-2" ("Poisoning of Alexei Navalny ").

It is in the interest of the Eurasian Geopolitical Pole to do everything so that the scenario of Atlantic revenge does not materialize and the conflict is ended as soon as possible.

At that, a goal should be set to eliminate all networks of Atlantic influence in the region, both in Armenia and Azerbaijan, as well as in Russia and Turkey. Interference of extra-regional forces into the conflict should be stopped.

The OSCE Minsk Group has proven to be completely unsuitable. It serves as a tool to legitimize American and European interference in the region. The choice of the co-chairmen of the group based on the principle of representing the world's largest Armenian Diasporas is also doubtful. This causes Azerbaijan's distrust.

Besides Armenia and Azerbaijan, the conflict directly affects such powers as Russia, Iran and Turkey. In Syria, these three powers were able to implement a more effective negotiation mechanism - the Astana format, which significantly reduced the destructive influence of the West and the Persian Gulf countries.  It is time to talk about the Astana format on Nagorno Karabakh issue.

 

La hegemonía y sus armas El dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce

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La hegemonía y sus armas

El dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce

Adriano Erriguel 

Ex: https://www.gramscimania.info.ve  

El gran tablero –decía Zbigniev  Brzezinski– Rusia es la pieza a batir. El juego se llama hegemonía. Mal se comprenderá el sentido de la nueva “guerra fría” si no se la sitúa en el contexto de una batalla global por la hegemonía.  Antonio Gramsci daba una definición precisa de ese término. “Hegemonía” es –según el teórico italiano– “el dominio que no es percibido como tal por aquellos sobre los que se ejerce”. La hegemonía no necesita ser enfatizada ni declarada, existe como un hecho, es más implícita que expresamente declarada. El liberalismo occidental – desde el momento en que hoy es percibido como la realidad objetiva, como la única posible  – es una forma de hegemonía. La otra forma, complementaria de la anterior, es la hegemonía norteamericana.

La hegemonía cuenta hoy con dos instrumentos principales. Uno de ellos es la proyección del poder político, económico y militar de Estados Unidos como gendarme universal y como “imperio benéfico”. Es el unipolarismo reivindicado sin tapujos por los  neoconservadores norteamericanos. La otra  manera – tanto o más efectiva a la larga – es la “globalización” entendida como diseminación de los valores occidentales. Se trata, ésta, de una “hegemonía disfrazada”, en cuanto no se ejerce en nombre de un solo país, sino en nombre de unos códigos supuestamente universales pero que sitúan a Occidente en la posición de “centro invisible”.[1]

Las armas de esta forma de hegemonía son ante todo culturales. Una gran empresa de exportación de “Occidente” al conjunto de la humanidad. Quede claro que todo ello no responde a una lógica “conspirativa” sino sistémica: Occidente es un gran vacío que no puede cesar de expandirse. “El desierto crece”, que decía Nietzsche. Cuando los países tratan de defender su relativa independencia, la hegemonía forma su “quinta columna”. Aquí hay una cierta ironía de la historia. De la misma forma en que la Unión Soviética utilizaba a los partidos comunistas locales como “quinta columna” para la subversión del mundo capitalista, los Estados Unidos utilizan hoy a sus filiales de la “sociedad civil” como agentes de subversión de las sociedades tradicionales.

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Las “revoluciones de colores” o el amago de la “revolución de la nieve” en Moscú ofrecen ejemplos de manual. Las elites globalizadas y consumistas, las ONGs engrasadas con dinero occidental, los medios de comunicación “independientes”, las llamadas “clases creativas” – burgueses-bohemios, artistas “transgresores”, minorías sexuales organizadas – y una juventud estandarizada en la cultura de masas, imbuida de una sensación de protagonismo. Todos ellos pueden ser –convenientemente trabajados por el soft power–  eficaces agentes de aculturación. Esto es, de imposición de los valores y de los cambios deseados desde el otro lado del Atlántico. Difusión de ideas y valores, ahí está la clave. Los programas de intercambio académico son tan necesarios como el agit-prop cultural. La formación de elites de recambio en Occidente es un elemento esencial de todo el proceso.

La batalla del soft power no consiste en dos ejércitos bien alineados, con fuerzas disciplinadas lanzándose a la carga. Consiste más bien en una cacofonía en la que innumerables voces pugnan por ser oídas. De lo que se trata es de orientar el sentido de esa cacofonía. La clave de la victoria reside en una idea: quien impone el terreno de disputa, condiciona el resultado. Por ejemplo, si el terreno de disputa es la dialéctica  “valores modernos versus valores arcaicos”, está claro que el bando que impone esa visión del mundo llevará siempre la ventaja. Cuando el  adversario intente “modernizar” sus valores –conforme a la idea de “modernidad” suministrada por la otra parte–  estará implícitamente desautorizándose y  reconociendo su inferioridad. La insistencia del soft power occidental en erosionar una serie de consensos sociales caracterizados como “tradicionales” se inscribe en esa dinámica: ése es su terreno de disputa.[2]

La fractura del vínculo social

Entre jóvenes y viejos, mujeres y hombres,  laicos y creyentes, “progresistas” y “conservadores”. Los llamados “temas societales” son un instrumento privilegiado por su capacidad de generar narrativas victimistas, idóneas para ser amplificadas por el show-business internacional. El objetivo es siempre proyectar una imagen opresiva, odiosa e insufrible del propio país – preferentemente entre los más jóvenes y los sectores occidentalizados – y crear una masa social crítica portadora de los valores estadounidenses.[3]

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Se trata de una apuesta a medio o largo plazo que en Rusia se enfrenta a no pocas dificultades. La desintegración de la Unión Soviética coincidió con un  vacío de valores que dio paso al cinismo, a la degradación moral y a una asunción acrítica de los códigos de Occidente. Los oligarcas apátridas fueron la manifestación de ese “capitalismo de frontera” que sería reconducido, en tiempos de Putin, hacia una especie de “capitalismo nacional”. Pero la memoria es todavía reciente. La ofensiva occidental de “poder blando” es percibida, por gran parte de la población rusa, como un intento agresivo de revertir el país hacia los años de Yelstin: la época de los “Chicago boys”, de los odiados oligarcas y del caos social.

La realidad es que Rusia ha tenido su dosis de revoluciones. Los intentos de generar entre los rusos el desprecio por su propio país y el deseo mimético por Occidente chocan contra un muro de resistencia popular. Decía el líder socialista Jean Jaurès: “para quienes no tienen nada, la patria es su único bien”. Seguramente la hegemonía necesitará, para remodelar un país a su deseo, algo más que una revuelta de los privilegiados. La tentación es entonces pisar el acelerador.

La ofensiva del caos

El Imperio posmoderno se distingue por una peculiar fusión entre orden y caos.  La difusión viral de principios individualistas erosiona las sociedades tradicionales – basadas en principios holistas – y provoca un caos del que el Imperio extrae su beneficio. Una reformulación posmoderna del “divide y vencerás”. Es el Chaord (síntesis de orden y caos) del que hablan los postmarxistas Toni Negri y Michael Hardt. Es la Doctrina del shock, de la que habla Naomí Klein. Es el Imperio del Caos, en expresión del periodista brasileño Pepe Escobar. Quede claro que el Chaord no se limita, ni mucho menos, a operaciones de poder blando. El Chaord es una panoplia, una espiral, una “guerra en red” en la que el soft power se complementa con el hard power: desestabilización política, terrorismo y guerra.

En el año 2013 los Estados Unidos experimentaron, en su pulso contra Rusia, una serie de contratiempos diplomáticos. En Siria, una mediación rusa de última hora frustró el ataque que ya había sido anunciado por Washington contra el régimen de Hafez El Assad. La mediación rusa jugó igualmente un papel esencial para evitar otra escalada de sanciones contra Irán. Por si fuera poco, Rusia concedió asilo político a Edward Snowden, el desertor que había expuesto a la luz las actividades de espionaje masivo de los Estados Unidos. Y para rematar el año el gobierno de Ucrania anunció que no firmaría el esperado “Acuerdo de Asociación” con la Unión Europea, y que sí firmaría un acuerdo con Rusia que abría una perspectiva de ingreso en la Unión Eurasiática.

Había llegado la hora de demostrar lo que el Imperio era capaz de hacer.

El modelo de Maidán

“Ucrania es un pivot geopolítico –escribía Zbigniew Brzezinski en 1997– porque su mera existencia como Estado independiente ayuda a transformar Rusia. Sin Ucrania, Rusia deja de ser un imperio eurasiático. Sin embargo, si Rusia recupera el control de Ucrania, con sus 52 millones de habitantes y sus reservas, aparte de su acceso al Mar Negro, Rusia automáticamente recupera la posibilidad de ser un Estado imperial poderoso, que se extiende entre Europa y Asia”. El gran Tablero –el libro firmado por Brzezinski en 1997– es considerado por muchos como un anteproyecto de lo que ocurriría años más tarde en la “revolución de Maidán”.

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La “revolución naranja” de 2004, auspiciada por Estados Unidos en Ucrania, no dio los resultados esperados. Tras varios años de corrupción,  de degradación del nivel de vida y de querellas intestinas, las elecciones presidenciales de 2010 – convenientemente validadas por la OSCE – dieron la victoria al pro-ruso “Partido de las Regiones” de Victor Yanukovich. El gobierno de Yanukovich retomó las negociaciones que el anterior gobierno pro-occidental había emprendido para firmar un Acuerdo de Asociación con la Unión Europea. Las pretensiones rusas de tener voz en esas negociaciones fueron rechazadas como intentos de injerencia. Conviene tener presente, a esos efectos, que Rusia estaba previamente vinculada a Ucrania por una red de acuerdos comerciales y que la economía rusa se vería inevitablemente afectada por el Acuerdo de Asociación. Pero Bruselas planteó a Kiev la negociación como un chantaje: o con Rusia o con Europa.[4]

Una elección extravagante, si tenemos en cuenta no sólo la vinculación milenaria entre Rusia y Ucrania – el Principado de Kiev fue, en el siglo X, el origen histórico de Rusia – sino la absoluta imbricación económica, lingüística, cultural y humana entre ambos pueblos. Más allá de todo eso la preocupación de Moscú era otra: el riesgo de la posible extensión de la OTAN hasta el corazón mismo del “mundo ruso”. Si bien la aproximación  a la Unión Europea no estaba vinculada a la negociación con la Alianza Atlántica, todos los precedentes demuestran que el camino hacia ambas organizaciones es paralelo. Y para Rusia la perspectiva de ceder a la OTAN su base naval en Crimea – territorio ruso “regalado” por Nikita Krushov a Ucrania en 1954 – era una línea roja absoluta, como lo es la perspectiva de ver instalados los sistemas balísticos norteamericanos en sus fronteras.

El 21 de noviembre de 2013 –ante la sorpresa de todos–  el Presidente Yanukovich anunció que no firmaría el Acuerdo con Bruselas. El motivo esgrimido: frente a los 1.000 millones de dólares ofrecidos por la Unión Europea, Rusia ofrecía 14.000 millones de dólares más una rebaja del 30% sobre el precio del gas ruso. Un gas del que Ucrania es completamente dependiente. La oferta rusa había pesado más que la realidad del panorama “europeo” que se abría ante Ucrania: reconversión económica salvaje; liquidación a precio de saldo de su industria siderometalúrgica; reparto de sus recursos mineros y agrícolas (entre Alemania y Francia, principalmente); pérdida del mercado ruso; subida del precio del gas; emigración masiva de la población a Europa;  terciarización de su economía y conversión de Ucrania en un gigantesco mercado para los productos europeos. Las rutinas de la globalización.

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A partir de noviembre 2013 comenzaron a sucederse en Kiev las protestas de la población, movilizada por una idea de “Europa” como panacea y exasperada por la corrupción rampante.[5] Las protestas se radicalizaron hasta devenir batallas campales en torno a la plaza de Maidán, el epicentro de la protesta. Las barricadas de Maidán presenciaron un inédito desfile de dignatarios, ministros y atildados funcionarios norteamericanos y europeos, desplazados hasta Kiev para animar la revuelta. Los líderes occidentales no dudaron en fomentar la violencia contra un gobierno que, por muy corrupto que fuera, había sido democráticamente elegido. La historia es bien conocida. El 21 de febrero de 2014 Victor Yanukovich firmaba un acuerdo – patrocinado por Alemania, Francia y Polonia – en el que cedía en todas sus posiciones y acordaba organizar elecciones presidenciales. Al día siguiente tenía que huir para salvar su vida.

La revolución de Maidán es algo más que la crisis puntual de un “Estado fallido”. Es todo un paradigma. Es un recital de técnicas de “guerra en red”. Es la demostración de cómo alimentar una crisis, una espiral de violencia, de anarquía y de guerra en un período mínimo de tiempo. Al igual que en Libia, que en Siria, que en Irak, pero en Europa. Es el “modus operandi” del Imperio del caos. Es todo un modelo: el “modelo ucraniano” para nuestra Europa. Conviene retener varias imágenes.

La escalada El  “poder blando”

La Vicesecretaria de Estado norteamericana Victoria Nuland declaró, a fines de 2013, que desde 1991 los Estados Unidos habían gastado 5.000 millones de dólares para fomentar en Ucrania una “transición democrática” a su gusto. La red de ONGs, de medios de comunicación, de activistas y de políticos locales promovida por el “poder blando” norteamericano había dado sus resultados en la “revolución naranja” de 2004, que por la incompetencia de sus líderes se saldó con un fiasco. Diez años más tarde las apuestas habían subido. Frente a un adversario cada vez más alerta habría que actuar de forma contundente. Algo que no podía confiarse al circo de la “sociedad civil”. Haría falta la intervención de elementos más curtidos.

Los tontos útiles

Cuando en invierno de 2014 el “Euromaidan” entró en su fase “caliente” las Berkut (fuerzas especiales de la policía ucraniana) se vieron desbordadas. Y no era precisamente ante hipsters liberales blandiendo i-pads último modelo. Las bandas neonazis de Pravy Sektor (Sector derecha) y las milicias del partido nacionalista Svoboda, con su disciplina hoplita, fueron el factor clave que elevó la violencia a niveles intolerables para las autoridades, que eligieron la desbandada ante el riesgo de provocar una guerra civil.

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Tras la caída de Yanukovich el partido Svoboda obtuvo algunos ministerios y cargos en las estructura de seguridad del Estado, mientras que sus activistas se integraban en la Guardia Nacional y eran expedidos al frente del Donbass, supervisados por instructores norteamericanos. A la espera de ser enviados, cuando hayan concluido sus servicios, al basurero de la historia. [6]    

La "falsa bandera"

El 20 de febrero 2013 tuvo lugar un evento que forzó el cambio de régimen. Más de 100 manifestantes y policías fueron abatidos o heridos en las calles por francotiradores incontrolados. El suceso provocó una oleada de indignación internacional contra Yanukovich, inmediatamente acusado de promover la matanza (con Rusia como “instigadora”). El cambio de régimen era cuestión de horas. Pero en los días posteriores, numerosos indicios y análisis independientes comenzaron a apuntar que los disparos procedían de sectores controlados por el Maidán…

Se llama “operaciones de falsa bandera” a aquellos ataques realizados de tal forma que pueden ser atribuidos a países o a entidades distintas de los auténticos autores. Son también los casos en los que la violencia es ejercida por organizaciones o ejércitos que, lo sepan o no, están controlados por las “victimas”. La indignación moral y su rentabilización son las mejores palancas para desencadenar una guerra.[7]

El Kaganato

La visibilidad neonazi en el Maidán fue un regalo propagandístico para Rusia, que pudo así movilizar los recursos emocionales de la “resistencia contra el fascismo”. Como resulta que para el mundo occidental Putin es “neo-estalinista” se estableció así un anacrónico juego de estereotipos. Lo cierto es que el régimen de Kiev no es fascista. Se trata de un sistema oligárquico, dirigido por un gobierno semicolonial revestido de formas democráticas.[8]

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El régimen de Kiev es un ectoplasma de la estrategia neocon norteamericana: cerco geopolítico de Rusia, prevención de la integración económica continental – para lo cual se precisa una nueva guerra fría – y exportación agresiva del modelo norteamericano. Victoria Nuland – patrocinadora del cambio de régimen  –  y su marido, el teórico “neocon” Robert Kagan, sintetizan en pensamiento y obra el trasfondo real del Maidán. Kagan fue uno de los gurús de la invasión de Irak y de la política intervencionista que favoreció la destrucción de Libia, la guerra civil en Siria y – como efectos indirectos – la expansión de Al-Qaeda y el surgimiento del ISIS. El “Kaganato” – expresión acuñada por el periodista Pepe Escobar – es la Ucrania dividida, ensangrentada, troquelada por el pensamiento Kagan. Una operación en la línea de las anteriores chapuzas. Nueva cortesía – dedicada esta vez a los europeos – del Imperio del caos.[9]

¿Otra guerra fría?

El Euromaidan nos sitúa ante un escenario inédito. Un gobierno legítimo puede ser derrocado en la calle si la violencia se acompaña de una dosis adecuada de “poder blando” que la justifique. Un ejemplo ante el que muchos, en Europa, deben haber tomado nota. 

Para alcanzar sus fines la agenda ideológica mundialista no duda en convocar a las fuerzas del caos. Tras cosechar resultados en diversas partes del mundo – la situación del mundo islámico es un buen ejemplo – los aprendices de brujo se vuelven hacia una Europa donde los secesionismos, la crisis inmigratoria y las explosiones de violencia social están a la orden del día. Todo ello en un contexto de pauperización provocada por el neoliberalismo. Ofuscado por sus propias quimeras, el sistema pierde sus referencias y se confunde con el antisistema. El relativismo posmoderno de las democracias europeas abre un camino hacia su suicidio.[10]

Por de pronto en Europa ha estallado otra guerra. Amparándose en el precedente de Kosovo, el Kremlin reincorporó Crimea al seno de Rusia tras obtener el apoyo de la población local, expresado en referéndum. Una decisión que demuestra que Moscú no cederá su espacio estratégico a la OTAN.[11] La rebelión de las regiones pro-rusas de Donetsk y Lugansk – situadas en la cuna histórica de Rusia y de su cultura – ha sellado el punto de no retorno. Alemanes, franceses, italianos y españoles se ven convertidos en rehenes de los gobiernos del Este de Europa – serviles comparsas de Washington – y de su rencor mal digerido hacia Rusia.[12]

La nueva guerra fría responde a una apuesta estratégica: la fidelización norteamericana de sus vasallos europeos; la disrupción de los proyectos de integración energética entre Rusia y Europa (perjudiciales para la competencia anglosajona); el lanzamiento de una nueva carrera armamentística (a beneficio del mayor exportador de armas del mundo); el impulso a la globalización de la OTAN y, sobre todo, el alejamiento de la auténtica pesadilla de Washington: la alianza geopolítica entre Alemania, Francia y Rusia. Una alianza que fue amagada en 2003, en vísperas de la guerra de Irak.

El enfrentamiento entre la Unión Soviética y el mundo capitalista fue una lucha entre dos concepciones del mundo. ¿Puede decirse lo mismo de la nueva guerra fría?

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¡Sin duda alguna!, responden los voceros del atlantismo: es la lucha cósmica entra la “sociedad abierta” y sus enemigos. Claro que estos portavoces suelen aplicar la “reductio ad hitlerum” y la “reductio ad stalinum” a todo lo que no encaje en sus designios. Y así se van sucediendo (como observaba el admirable Philippe Muray) los “Hitler” o “Stalin” de temporada. Siguiendo con la analogía, todos los que no se plieguen a los planes del Pentágono serán cómplices de nuevas capitulaciones de Munich. Pretendidos expertos en política internacional nos explican que el mundo libre se enfrenta a un expansionismo megalómano, a una hidra que tan pronto es Hitler, tan pronto Stalin, tan pronto ambos a la vez. Evidentemente todo eso tiene poco que ver con la realidad. [13]

¿En qué consiste entonces el enfrentamiento con Rusia? ¿Se trata de un mero  enfrentamiento geopolítico y estratégico? ¿O hay algo más? ¿Cuál es la dimensiónmetapolítica de esta nueva guerra fría?

Notas

[1]Alexander Duguin, Putin versus Putin. Vladimir Putin viewed from the Right. Arktos 2014, Edición Kindle.

[2] Otra cosa sería que el terreno de disputa sea, por ejemplo, la dialéctica: “soberanía versushegemonía ”, “el pueblo versus las elites” , “valores arraigados versus valores de mercado” o “economía social versus neoliberalismo”.

[3] Aquí entra en escena la ideología “de género”, el activismo gay  y episodios como el del grupo punk Pussy Riot en la Catedral de Moscú, provocaciones tras de las que se adivina la mano de los chicos de Langley.
Adriano Erriguel, Alabados sean los gays.

[4] El Presidente de la Comisión Europea Durán Barroso declaró en febrero 2013 que “El acuerdo de Asociación con la Unión Europea es incompatible con la pertenencia a otra unión aduanera”, en referencia directa a las negociaciones que a esos efectos Ucrania estaba manteniendo paralelamente con Rusia, Bielorrusia y Kazajstán.

[5] Conviene subrayar que la corrupción es la constitución real de Ucrania desde su independencia en 1991, y no es por tanto algo privativo del gobierno Yanukovich. Carente de toda tradición estatal –Ucrania jamás fue independiente antes de 1991– el elemento vertebrador del país son los clanes de hombres de negocios (los“oligarcas”).  Ejemplo sobresaliente de la corrupción ucraniana es Yulia Timoshenko, la multimillonaria heroína de la “revolución naranja” (también conocida como “la Princesa del gas”), celebrada en occidente como una democrática Juana de Arco.

[6] La colaboración de la CIA con el movimiento neonazi ucraniano tiene una larga historia. Concluida la segunda guerra mundial los restos del Ejército Insurgente Ucraniano de Stefan Bandera (formado durante la ocupación nazi) se convirtió en un instrumento de la agencia norteamericana, que estuvo organizando operaciones de sabotaje en Ucrania hasta finales de los años 1950. En la Ucrania independiente los partidos neofascistas fueron siempre marginales, excepto en la parte occidental de Galitzia, la zona más antirrusa de Europa. En las elecciones locales de 2009 el partido Svoboda (Libertad) obtuvo notables resultados en esa zona. La peculiaridad de los ultras ucranianos es su odio a Rusia, su hiperactivismo y su militarización. Dos meses antes del Maidán, 86 activistas neonazis de Pravy Sektor recibieron entrenamiento en instalaciones policiales en Polonia, según reveló la revista polaca NIE.

[7] Semanas después de estos sucesos se divulgaba en Internet la grabación de una conversación telefónica entre la Alta Representante de la UE, Sra. Ashton, y el Ministro de Asuntos Exteriores de Estonia, Urmas Paet, en la cuál éste señalaba (citando fuentes médicas sobre el terreno) que el nuevo gobierno no estaba interesado en investigar los asesinatos y que todo apuntaba a que los autores de los disparos estaban vinculados a la oposición. http://www.youtube.com/watch?v=kkC4Z67QuC0.

Diversas investigaciones independientes corroboraron posteriormente esta hipótesis. Desde entonces, en los medios mainstream occidentales un espeso silencio rodea a estos sucesos, mientras que el gobierno ucraniano y Rusia siguen acusándose mutuamente de la matanza. Las causas del derribo del avión de las líneas aéreas de Malasia, en julio 2014, continúan también sumidas en la confusión.  

[8] En su famosa conversación telefónica (Fuck the European Union!) difundida en Internet la Vicesecretaria de Estado Nuland dictaba a su Embajador en Kiev, días antes de la caída de Yanukovich, el nombre del próximo Primer Ministro ucraniano: Arseni Yatseniuk, un veterano de la banca anglosajona. En mayo de 2014 el oligarca Poroshenko ganaba unas elecciones presidenciales celebradas en un clima de violencia, con una abstención cerca del 60%. Apenas un 20% de electores inscritos votó por el nuevo Presidente. El gobierno formado por Yatseniuk en diciembre 2014 cuenta con tres extranjeros: una norteamericana, un lituano y un georgiano-norteamericano, reclutados en un casting controlado por la Fundación Soros. En la región de Odessa – de fuerte sentimiento prorruso – Mikhail Saakhasvili, el antiguo peón de los Estados Unidos en Georgia, fue nombrado gobernador en mayo 2015.

[9] Rafael Poch, "El kaganato de Kiev y otras historias". 

[10] El analista Martin Sieff, colaborador de The Globalist, lo expresa del siguiente modo:  “ Es una decisión catastrófica, revolucionaria. Contiene implicaciones mucho más peligrosas de lo que nadie en Estados Unidos o en Europa Occidental parece dispuesto a reconocer. Está situando a la Unión Europea y a los Estados Unidos en el bando del caos revolucionario y del desorden no solamente en otros países del mundo, sino también en el corazón de Europa. (…) Las mismas fuerzas que intentan romper Ucrania son las mismas que intentan desestabilizar otras naciones europeas. Si las sublevaciones callejeras hubieran tenido lugar en España, Francia, Italia o Gran Bretaña, Europa no estaría alentando a las fuerzas de la destrucción. Entonces, ¿por qué lo hacen en Ucrania? Martin Sieff, Entrevista en RT, 21 de febrero 2014.  http://rt.com/op-edge/us-blaming-ukraine-violence-catastrophic-012/

[11] Cabe subrayar que, a diferencia de Crimea, en Kosovo la independencia se decidió en 2008 tras una limpieza étnica, por  un Parlamento dominado por albaneses y sin referéndum ni consulta a la población.

 [12] Elemento determinante de la sublevación del Este de Ucrania fue la decisión de las nuevas autoridades de prohibir el idioma ruso, en un país en que es hablado por  el 70% de la población. La medida fue derogada días más tarde (bajo presión occidental) pero el efecto causado entre la población local fue irreversible.    

[13] En el “Pacto de Múnich” en 1938, las democracias occidentales cedieron ante las pretensiones de Hitler de anexionarse el territorio de los sudetes en Checoslovaquia, en un vano intento de evitar la guerra. Un ejemplo de letanía tremendista: Hermann Tertscht en este artículo de ABC.

 

Nota del Editor: Este artículo forma parte de una serie escrita por Adriano Erriguel  y titulada “Rusia, metapolítica del otro mundo” (VII)

Le boutefeu d’Ankara

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Le boutefeu d’Ankara

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Verrons-nous exploser dans les prochains jours, les prochaines semaines, les prochains mois la poudrière en Méditerranée orientale ? La crise sanitaire et sa sidération médiatique détournent et minimisent les tensions croissantes entre des États méridionaux de l’Union dite européenne et la Turquie.

Le 12 septembre dernier, retrouvant ses réflexes d’ancien footballeur semi-professionnel, adepte du tacle, et d’ancien caïd adolescent d’un quartier difficile d’Istanbul, le président Recep Tayyip Erdogan a ouvertement menacé Emmanuel Macron et la France. L’actuelle querelle ne se limite pas à l’exploration gazière sous-marine par des navires turcs dans les eaux territoriales et zones économiques exclusives de Chypre et de la Grèce. Elle concerne aussi les conflits en cours en Syrie et en Libye.

Si la Turquie ne maîtrise plus l’avenir de la Syrie grâce à l’intervention décisive de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah libanais, elle regagne son influence en Tripolitaine aux dépens du Maréchal Khalifa Haftar appuyé par Moscou et Paris. L’envoi de troupes, de conseillers militaires et des mercenaires turcs auprès des forces du gouvernement de transition de Fayez el-Sarraj a sauvé une situation politico-militaire bien compromise.

Ces tensions variées sous prétexte de délimitations frontalières imprécises en mer Égée favorisent le dirigeant turc. La Turquie traverse en effet une grave crise économique et financière. Le mécontentement grandit, y compris au sein des milieux historiquement favorables à l’AKP, le Bazar et la petite bourgeoisie pieuse. L’opposition, réunie dans une « Alliance de la nation » (les sociaux-démocrates kémalistes du CHP, des centristes, des islamistes et des nationalistes laïques du Bon Parti), conteste de plus en plus le présidentialisme omnipotent d’Erdogan. Certes, pour sa part, le chef d’État turc est enfin parvenu à rassembler les droites (libérale conservatrice, islamiste et nationaliste pantouranienne) dans une « Alliance du peuple ». De cette coalition bigarrée découlent l’abandon d’une politique étrangère europhile et atlantiste, le gel des orientations eurasistes un temps esquissées et un regain assumé de néo-ottomanisme. Hostile à Israël, cette diplomatie agressive indispose l’Arabie Saoudite, l’Égypte, Bahreïn et les Émirats arabes unis, quatre États qui se rapprochent de Tel-Aviv.

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Le belliciste président turc entend enrayer la forte chute de sa popularité. Des incidents aéro-navals aux larges des îles grecques et de Chypre serviraient facilement d’exutoire à une opinion publique surchauffée. Ankara n’apprécie pas d’ailleurs l’achat grec de dix-huit avions de combat Rafale. Outre les intimidations aériennes et navales quotidiennes, le président Erdogan dispose de cinq redoutables atouts :

– l’ouverture des frontières occidentales et le déversement sur la Grèce, voire la Bulgarie, de millions de migrants, ce qui déstabiliserait le flanc Sud-Est de l’Union pseudo-européenne. Les événements de Lesbos où des immigrés clandestins affrontent forces de l’ordre et résidents grecs en font foi;

– l’activation d’alliances de revers dans les Balkans. Depuis l’éclatement de la Yougoslavie, les populations européennes de confession mahométane (les Bosniaques, une part de la population albanaise, les Pomaks de Thrace, les Turcs de Bulgarie et de Macédoine, etc.) regardent les chaînes de télévision turques et se sentent instinctivement turcophiles. Une agitation plus ou moins forte affaiblirait ce côté du continent européen historiquement fragile;

– le renforcement de l’inacceptable blocus envers l’Arménie et la relance par l’intermédiaire de l’Azerbaïdjan des combats au Haut-Karabakh arménien dans le Caucase;

– la présence massive en Europe occidentale d’une véritable « cinquième colonne » composée d’immigrés originaires de Turquie. Ces communautés s’organisent de manière politique depuis quelques années à l’initiative de l’AKP. Ce sont les groupuscules Parti Égalité et Justice en France et Denk – « Penser en néerlandais – Égalité en turc » – (3 députés) aux Pays-Bas. En Belgique et en Allemagne, les supplétifs d’Ankara investissent les Verts, les sociaux-démocrates, voire les démocrates-chrétiens (sic !);

– l’encouragement à diviser les instances pseudo-européennes. Le 10 septembre dernier, Emmanuel Macron organisait en Corse un sommet des pays du Sud de l’Union européenne, soit le Portugal, l’Espagne, Malte, l’Italie, la Grèce et Chypre, le MED7. Cette réunion a irrité les États du Nord qui, intransigeants sur les questions économiques et budgétaires quand il s’agit d’humilier les nations latines, catholiques et orthodoxes, montrent une mollesse indécente en matière de défense autre que la cible habituelle russe. Toujours prompte à sanctionner la Russie, le Bélarus, voire la Chine, la rombière de Berlin temporise face à Ankara. L’Allemagne compte une très importante communauté turque, ceci expliquant cela…

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Ankara doit cependant intégrer dans ses calculs d’autres éléments extérieurs. Comment réagiront les États-Unis selon que le locataire de la Maison Blanche s’appelle Donald Trump ou Joe Biden ? Déjà, le secrétaire d’État, Mike « Triple Quintal » Pompeo, critique une hypothétique « politique de la canonnière » entreprise par… la France. Géniale, l’amitié atlantiste ! Que feront la Russie et l’Iran ? La lointaine Chine, le cas échéant, pourrait en liaison avec Moscou proposer ses bons offices, car une guerre, larvée ou effective, entre la Turquie et ses voisins occidentaux entraverait durablement plusieurs de ses « routes de la soie ».

La crise n’a pas encore atteint son apogée. Bien des incertitudes demeurent. Il faut plus que jamais observer avec attention ce bout d’Europe.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 183, mise en ligne sur TVLibertés, le 22 septembre 2020.

lundi, 28 septembre 2020

United Nations turns 75: A time to celebrate?

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United Nations turns 75: A time to celebrate?

Giorgio Spagnol
 

Ex: http://www.ieri.be

Foreword

The 75th anniversary of the United Nations is an opportunity to reflect and look back on the UN’s history and take stock of its achievements and failures. It is also an opportunity to spotlight where the UN and the international community as a whole need to redouble their efforts to meet current and future challenges across the three pillars of UN: peace and security, development, and human rights.

Antonio Guterres, the Secretary General of the UN, reaffirmed his commitment to address the international conflicts when he said: “It’s very important that we now create the conditions to address the smaller but still dramatically deadly conflicts that we are facing in today’s world.”

Success is measured not only by objectives, but also by whether an alternate strategy would have been an improvement. Thus, as Winston Churchill said of democracy being the worst form of government except for all others that have been conceived or attempted, similarly, might it be said of the UN that it is the worst international organization for achieving peace, self-determination, and human rights, but for all the alternatives that have been attempted or contemplated?

75th Anniversary

On last 21st September the United Nations marked its 75th anniversary with its chief urging leaders of an increasingly polarized, go-it-alone world to work together and preserve the organization’s most important success since its founding: avoiding a military confrontation between the major global powers.

Secretary General Antonio Guterres appealed for a revival of multilateralism but it was clear that challenges lie ahead in collaborating to beat back the coronavirus pandemic, end numerous smaller conflicts from the Middle East to Africa, and achieve U.N. goals to eradicate extreme poverty and preserve the environment by a 2030 target. “Today, we have a surplus of multilateral challenges and a deficit of multilateral solutions,” the U.N. chief said, stressing that COVID-19 has “laid bare the world’s fragilities,” which can only be addressed together.

UN achievements

The UN has shown itself capable and flexible in many areas. While two of the Permanent Five (P5) countries had globe-girdling colonial empires in 1945, by 1970 these were largely dismantled. The UN’s membership has increased, especially as a result of decolonization, from 51 states to 193. The UN has added many new organizational entities aimed at addressing problems that were not on the 1945 agenda, ranging from the UN Environment Programme (1972) to the Peacebuilding Commission (2005), and has altered existing bodies, as in the case of the Human Rights Council (2006) and the introduction of the Universal Periodic Review of states’ human rights records. It has endeavored to bring policy coherence to such initiatives as the Sustainable Development Goals, three Global Compacts (on business social responsibility, migration, and refugees) while brilliantly operating in the realm of environmental issues.

UN failures

As for UN failures, it must be said that the organization has failed to empower the poor and weak while conflicts still persist in Syria, Myanmar, Afghanistan, Iraq, North Korea, Palestine, Kashmir, etc.

Going back to past failures it is worth mentioning that, in May 1948, the first Arab-Israeli conflict over the sovereignty of Palestine saw the UN militarily passive. A fragile truce was then arranged and the UN deployed peacekeeping troops in Sinai which were withdrawn in 1967 on the eve of the Six-Day War, which resulted in UN Resolutions 242 and later 338. To resolve the Palestinian issue with the “two-state solution” the UN plays currently a limited role being the United States the main player.

Other dangerous hotspot was and remains Kashmir where after the “Partition” in 1947 the Security Council agreed to the plebiscite formula, but India did not accept it. The festering Kashmir dispute has occasioned two wars between Pakistan and India; and, at present, made the territory the largest army concentration anywhere in the world and the most dangerous nuclear hotspot on the globe. The UN observers along the Line of Control are an irrelevancy. They are but spectators who deter nothing and protect no human rights of millions of people of Kashmir. The case for an earnest mediatory initiative by the UN is thus indubitable, even though in the words of Antonio Guterres: “It’s very difficult to mediate international conflicts and to solve them.”

Cyprus features an equally bleak UN past. After its founding in 1960, Greek Cypriots in November 1963 launched an attack on Turkish Cypriots. UN peacekeeping forces were dispatched to Cyprus in 1964, and remained along the so-called Green Line. In July 1974, when Greek Cypriots began a second attack on Turkish Cypriots, the UN blue helmets did retreat into safe hiding. Turkish troops foiled the Greek Cypriots initiative and in 1976 the “Turkish Republic of Northern Cyprus” was established.

In 1994, a genocide occurred in Rwanda when close to a million ethnic Tutsis were slaughtered by Hutus. A 1999 inquiry found that the UN ignored evidence that the genocide was planned and did not act once it had started but withdrew more than 2,500 UN peacekeepers soldiers.

Among the greatest failures of the UN there is also Srebrenica, which came under attack by the Bosnian Serbs in July 1995 during the Bosnian war. The Bosnian Serbs attacked the town and separated 8.000 men and boys from women and children and killed them. In April 1993 the UN had declared the besieged enclave of Srebrenica a “”safe area” under UN protection. However, the UN failed to demilitarize the Army of the Republic of Bosnia and Herzegovina. UNPROFOR soldiers in Srebrenica could not prevent the town's capture nor the subsequent massacre.

The way ahead

A precondition for a ‘new multilateralism’ is the realistic reform of the current institutional framework and governance. But progressive forces also need to be aware of the vast and diverse field of adversaries and obstacles that stand in the way of this political priority.

Nationalism is coming back in its worst forms. The nation is indeed compatible with multilateralism, provided that inward-looking, exclusive and aggressive nationalism is fought and defeated.

There is also unprecedented confusion regarding the way out of the UN’s current competences. According to Article 108 of the UN Charter, amendments must be adopted by two thirds of the members of the UN General Assembly and ratified by two thirds of the members of the United Nations including all five permanent members of the Security Council.

An effective UN reform can be neither about cosmetics, nor about dream worlds: what is needed is a very large mobilisation and commitment for gradual, concrete and feasible changes. Everybody must be anyway aware that the current five permanent members of the UN Security Council are divided over almost everything, with a single exception: they are ready to veto any treaty reform.

There is the need to courageously address the UN’s efficiency gaps, and its current representation and legitimacy deficits, with new ways of parliamentary and citizen participation.

One of the top priorities is surely an enhanced role for democratic regional organisations.

Regional Organisations

Regional organisations (such as the EU, ASEAN, African Union, and MERCOSUR) represent consolidated actors on every continent. They combine the decentralisation of the UN system and are able to limit nationalism and disintegration. Even without a UN Treaty reform, they can be recognised and supported by the UN System, through their inclusion in the decision-making process so as to remedy the current unbalance in the UN between the regional and global level of the multilateral governance system. Their endeavours may eventually be finalised by the innovative leadership of the current Secretary General, António Guterres, supported by political resolve, competent expertise, and courageous measures to build a multi-layered post-hegemonic multilateralism.

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Security council reform

UN member states should change the system of participation and voting in the UN Security Council. Now the five victors in World War II have permanent seats while a few of the other countries serve two-year terms. Only the five permanent members (P5) endowed with the power of the veto really matter. Among the ten non-permanent members (with non-renewable two-year terms) there is a profound bias. The veto power often prevents desperately needed humanitarian action.

Reforming the Security Council to be more inclusive, representative, transparent, and effective, and to demonstrate greater cooperation and consensus-building, therefore remains critical to the United Nations’ overall success.

All nations should be able to play a role in Security Council decisions. The “Universal Weighted Regional Representation” could accomplish this result. According to such proposal, each nation would join one of twelve regional groupings. A region’s weighted vote would depend on three factors: (1) its percentage of the world’s total population, (2) the portion of the total UN budget its members pay, and (3) its being one of twelve regions which equals 8.33% of the total. Each region with more than one nation would establish a process for determining how its representative will vote. Such balanced policy making would give Security Council decisions greater moral authority, and would provides an alternative to the present arrangement where one major power by itself can prevent Security Council action.

Threats

The United Nations rose from the ashes of a devastating global conflict, but the world is once again at risk. To avoid another major global conflict, the supporters of the United Nations - with all its imperfections - need to reinforce and reinvigorate its collective power. As already stressed this will require restructuring the Security Council to reflect the changed power distribution in today’s world and to tackle inaction by veto.

There is no longer any doubt that three primary threats endanger the existence of humanity: climate change, infectious disease, and nuclear weapons. They differ in their origins and degree of immediacy, yet they share one commonality: only global, multilateral efforts can reduce their destructive potential. No other forum is more suitable for such efforts than the United Nations.

In the heated political discourse of 2020, the differences between the United States and China have been exaggerated. Washington and Beijing, in fact, have a decidedly common agenda: peacemaking, climate change, poverty reduction, arms control and disarmament, nonproliferation, antiterrorism, and regional security, among other goals. These challenges will surely be best tackled within the framework of the United Nations.

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United Nations Peacekeeping

From its origins during the Cold War monitoring ceasefires between states to supporting comprehensive peace agreements after intrastate armed conflict, to responding to risks of mass atrocities, peacekeeping has continued to evolve.

Today, great and regional power involvement in intrastate conflict, violent extremism and terrorism, fragmented armed groups, and intercommunal violence are testing the boundaries of what UN peacekeeping can achieve.

Recent and ongoing UN peacekeeping transitions underscore its limitations in addressing structural drivers of violence, including weak state institutions, social injustice, repression, and corruption. Amid these trends, UN peacekeeping must continue to be an effective, appropriate and desirable response to emerging security challenges in the decades to come.

What is at stake is the general consensus on the role of the UN in addressing international peace and security.

UN must provide legitimacy and legality for necessary actions and be the primary coordinator of the international response to future global and regional crises. UN must be the main forum for the international dialogue on PK, conflict prevention, and conflict resolution.

PK is not an end in itself. This is why rather than attempting to do everything, UN should focus on its core objectives and move away from the so-called “Christmas-tree” type of mandate, which includes every wish and desire of what UN would like to achieve. Overly ambitious mandates, without the necessary diplomatic preparation and resources, are a sure recipe for failure which will undermine UN credibility. A healthy dose of pragmatism and humility is necessary to make a PK mission successful.

Consequently, a peace operation will always be needed: independently of how a war may end, it will restart without a viable entity, well protected and resourced, and able to concentrate efforts whenever and wherever needed.

An innovative approach

In today’s complex world, identifying problems, designing policies, and delivering change is no longer within the power of states standing alone. It requires participation of diverse actors, including nonprofits, grassroots movements, corporations, and local authorities. Getting inclusivity right and shifting to a more equitable governance model will be critical to weathering power politics and delivering for all.

Working out how to bring the United Nations closer to the people and remaining relevant for future generations should drive the organization as it enters its next phase.

A reformed Security Council could tackle more intensive and goal-oriented intergovernmental discussions. At the same time, redistribution of some power from the Security Council to the General Assembly could be achieved so as to facilitate the reform process.

Countries need to closely cooperate with the UN by identifying goals - whether improved health or food security, better connectivity, or greater use of renewable energy sources - and define transformational public policies that create conditions for businesses to innovate and lead globally in finding solutions. History shows that it is possible for countries to shape their future development by leveraging global trends: examples include Denmark establishing world-leading expertise in wind power and the UAE capitalising on global trade patterns to become a logistics hub. While some global trends do present risks that must be mitigated, psychological research suggests that a more positive outlook makes people more resilient in times of change.

Considerations

Taken as a whole it is clear that the world is a better place thanks to the United Nations, and many of its failings stem from the resistance of Member States - including, but not simply limited to, the major powers - toward developing more progressive programs. The fact that the UN has been able to navigate an often hostile international system is further evidence that there is reason for hope.

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Today we find that, as in 1945, millions of people are oppressed and isolated. But we also see remarkably widespread access to instant global communications via mobile phones and the internet. We see the decline of American hegemony and the beginnings of a resurgent multipolarity, which brings with it both hope that new voices will be heard on the global stage and trepidation that key norms and institutions might be imperiled.

In this unsettled situation, one might ask: “Is the UN still relevant and can it really make a difference?” If the UN did not exist in 2020, we doubt that today’s political leaders would have the foresight and fortitude to create it.

The solutions to current and future problems will require more multilateralism rather than less. In the short term, the fundamental concern is to ensure that the basic framework for multilateralism and global governance remains in place and that the values that constitute it, as elaborated in the UN Charter, the Universal Declaration of Human Rights, and elsewhere, inform the conduct of global affairs toward more peaceful, just, inclusive, prosperous, and sustainable ends for all.

Conclusion

Seventy-five years after the UN charter was signed in San Francisco, the world is facing a series of challenges - a pandemic, climate change, mass migration, to name a few - that should, ostensibly, make the global organization more relevant than ever. But a series of scandals, a reputation as a slow-moving, inefficient bureaucracy, and a lack of transparency about how and where its funds are spent, all challenge whether the United Nations is still relevant in the modern world.

Founded after World War II to "save succeeding generations from the scourge of war," the United Nations had a fourfold mission: safeguard peace and security; reaffirm faith in fundamental human rights; uphold respect for international law; and, promote social progress and better standards of life. These were no small tasks - then or now - and the organization that began with 300 staff members in 1946, now has 44,000 staff, working with 40 programs and agencies, not including scores of contractors in varying roles.

For all the criticism about the United Nations, justified or not, the global organization still has its legions of fans, those who believe the world, with all its flaws, is better off with the UN than without it.

The role of the United Nations is more important than ever: the type of challenges that nations and societies face are not confined within borders, like pandemics, migration, and access to water. Given the interconnectedness of human life on the planet today, if we didn’t have the UN we would need it. If the problems are global and regional in nature, solutions will require groups of nations to work together or each neighbor will suffer.

18:58 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : onu, nations unies, actualité, politique internationale | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

BLM Made In France

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BLM Made In France

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com


On connaît désormais la signification de la formule devenue fameuse, des initiales quasiment initiatique BLM pour Black Lives Matter, avec tous les incidents, les avatars, les fureurs et les interrogations sur les origines et les ambitions que cette organisation traîne avec elle. Le fait est qu’il y a eu, en France, quelques répliques (comme l’on dit d’un tremblement de terre) des agitations de rue essentiellement-BLM après les premières secousses américanistes suivant la lors de George Floyd du 25 mai 2020. Il y a aussi un vaste mouvement d’opinion ou d’influence c’est selon, – vaste dans tous les cas par sa ‘diversité’ (!), le tohu-bohu qu’il suscite et provoque comme par réflexe pavlovien, et pour boucler tout cela l’intérêt complaisant et empressé que lui accordent la presseSystème et tout le reste qui importe dans ce simulacre.

D’autre part, il y a là-dessus des études plus sérieuses et documentées qui paraissent et nous instruisent comme il faut. Il y a ce livre auquel nous nous sommes intéressés : ‘Français malgré eux – Racialistes, décolonialistes, indigénistes: ceux qui veulent déconstruire la France’ (éditions de L’Artilleur, 2020), du professeur de philosophie Anne-Sophie Nogaret et de Sami Biasoni, professeur chargé de cours à l’ESSEC, doctorant en philosophie à l’École Normale Supérieure.

D’un intérêt certain également, l’article ci-dessous porte comme titre ‘La question des races en France : une instrumentalisation américaine’, nous indiquant son centre d’intérêt principal qui est de faire une analyse de l’action d’influence et de communication des USA auprès des ‘minorités’ issues de la ‘diversité’ en France, principalement les Africains et les Maghrébins. L’auteur, Pierre Wariou, fait une rapide mise au point sur la situation de ces populations de couleur en France, et notamment les différences fondamentales entre les Africains en France et les Africains-Américains aux USA, qui n’ont plus grand’chose d’‘Africain’ depuis bien longtemps.

Wariou donne beaucoup de détails sur cette action d’influence US en France, qui dédaigne absolument les notions d’ingérence et de souveraineté chez les autres, surtout chez les Français, pour faire la promotion du système de l’américanisme, – dans ce cas, sur les questions raciales et d’intégration, dont on mesure aujourd’hui le colossal succès aux USA. Le premier paradoxe est bien, en effet, que cette influence US s’exprime de nombreuses façons en France avec les divers mouvements ‘indigénistes’, souvent à l’exemple des USA, au moment où les USA nous offre le spectacle d’un échec grandiose et abyssal de la formule, entrecoupé de puissantes tornades de corruption et de simulacre en tragédie-bouffe ; avec en point de mire la perspective catastrophique, gloutonnement nourri par le renforcement constant de la possibilité d’une crise constitutionnelle et institutionnelle qui pourrait bien emporter les USA. (L’emporter, comme le dit un éditorialiste conservateur, comme dans une « marche somnambulique vers la sécession ».)

Le second paradoxe est bien, en effet (bis), que l’ambassade dont la politique doit théoriquement suivre celle de l’administration en place à Washington D.C., soutienne en France un mouvement (BLM pour ce cas) qui s’est toujours déclaré, depuis 2016 et selon le vœu de ses commanditaires, comme l’ennemi intime et manipulé à la fois du président élu cette année-là et qui se présente à sa réélection dans cinq semaines essentiellement sur le thème de “Law & Order”. Trump ne se prive pas d’affirmer que l’un et l’autre sont menacés, ainsi que le structure du pays, par les désordres et les troubles en cours, où BLM tire superbement son épingle du jeu. Cela n’influe en rien la politique US vis-à-vis de ces ‘territoires’ au cœur de tel cher et vieil allié, ‘territoires’ qu’ils considèrent acvec une remarquable acuité comme d’ores et déjà ‘séparés’ encore plus que ‘séparatistes’. (Les USA, précise Wariou, « ne se cachant pas de voir le 93 [Seine-Saint-Denis] comme un territoire musulman, ils ont décidé, à la suite du 11 septembre, d’en faire un territoire à conquérir. »)

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Mais il faut évidemment avoir à l’esprit, sans trop de surprise ni d’étonnement, que les USA ne craignent ni les contradictions, ni les paradoxes, ni les ‘hollywoodismes’, ni surtout les simulacres en toute candeur et les yeux grands ouverts de franchise amicale. Leur soutien affirmé à tous les peuples opprimés, à toutes les minorités marginalisées, à toutes les victimes des monstrueuses entreprises coloniales, vient d’une vertu qui vient du fond des temps de l’américanisme, – puisque cette vertu, c’est l’américanisme pur. Il y a de la franchise là-dedans, c’est bien le pire et le moins compris de cette triste aventure.

Il suffit d’un court exemple, un parmi tant d'autres... On ignore souvent, très-souvent, le plus souvent d’une façon systématique, que la rébellion algérienne qui aboutit à l’indépendance de l’Algérie fut principalement soutenue, sur les plans politique et diplomatique, par les USA. On en trouve tous les détails dans le livre d’un très grand intérêt, de Irwin M. Wall, ‘Les États-Unis et la guerre d'Algérie’ (éditions Soleb, septembre 2006 en traduction française avec un ajout exclusif de l'auteur, version originale publiée en 2000). Ce livre servit de référence principal à un texte écrit en son temps, que nous avons republié le 23 juin 2019, apportant des précisions sur la guerre d’Algérie qui manque bien souvent à nos vertueux débats. Dans ce texte, nous avions extrait un passage qui montrait le sentiment américaniste vis-à-vis des situations des colonies et anciennes colonies européennes, des populations de couleur, etc., toujours dit avec cette étrange candeur caractérisant la psychologie américaniste (et moderniste d’ailleurs) :

« Wall rapporte une visite du chancelier Konrad Adenauer (très proche de De Gaulle, contre les USA, dans l'affaire algérienne), à Washington le 12 avril 1961.
» Quant à l’Algérie, c’était l’attitude des États-Unis à l’ONU qui, pour lui [Adenauer], était responsable de l’échec de la France dans ses relations avec ce pays [l’Algérie] et, [fit observer Adenauer], il [Adenauer] ne pouvait pas le leur pardonner [aux USA]. Deux ans plus tôt, les rebelles étaient prêts à signer un accord de paix et ils l'auraient fait s’ils n’avaient pas eu le soutien de Washington. À l'époque, il avait abordé le sujet avec Eisenhower qui lui avait répondu qu’autrefois les Américains avaient été aussi un peuple colonisé et qu’ils ne pouvaient pas se désintéresser de l’Algérie. Le chancelier ne pouvait comprendre cela ni suivre les Américains là-dessus. »

Il y a encore beaucoup à dire et à écrire sur cette étrange vision de l’histoire et d’eux-mêmes par les citoyens de la psychologie américaniste. On y veillera. Wariou, lui, nous en dit quelques pages excellentes dans l’article ci-dessous, publié en partenariat par RT-France avec Politique Magazine, un mensuel d'information indépendant qui donnent d’excellentes analyses de politique intérieure et extérieure en France. L’article, paru dans Politique Magazine du 20 septembre et repris par nous de RT-France du 25 septembre, est donc de Pierre Wariou. Le titre original est ‘La question des races en France : une instrumentalisation américaine’.
dde.org

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Une instrumentalisation américaine
 
par Pierre Wariou

Les indigénistes et leurs émules s'acharnent à inventer, en France, une question qui n'est que le duplicata de la situation américaine. Mais les Etats-Unis projettent une vision racialiste, soutenue par leur ambassade.

Le mouvement Black Lives Matter en France suppose qu’on peut importer en France des concepts américains sans pertinence historique locale – ce qui ne signifie pas qu’ils ne soient pas dangereux pour le corps social français. On voit aussi à la lumière de ce mouvement que le séparatisme n’est pas exclusivement le fait de l’islam mais aussi celui de la pensée post-coloniale et indigéniste qui se diffuse au sein des structures officielles (université, musées, etc.).

Partons du commencement : la question noire. Y a-t-il une question noire en France ? Les Noirs aux États-Unis sont présents sur le sol depuis les premiers moments de ce pays. Issus de l’esclavage, ils ont développé une culture originale mais ont oublié leur culture d’origine : s’ils sont des «Afro-descendants» ou des «Afro-Américains», ils n’ont plus grand chose d’africain. En France, c’est le contraire. L’immigration de personnes noires est beaucoup plus récente et, de fait, les questions ethniques ou culturelles y subsistent – à la différence des Etats-Unis où elles n’ont aucun sens.

C’est ce que confirme un article du New-York Times du 15 juillet 2020, « Une prise de conscience raciale en France, où le sujet reste tabou ». « En France, en grandissant, Maboula Soumahoro ne s’était jamais considérée comme Noire. Chez elle, ses parents immigrés mettaient l’accent sur la culture Dioula, du nom d’un groupe ethnique musulman de Côte d’Ivoire. Dans son quartier, elle s’identifiait comme Ivoirienne auprès des autres enfants d’immigrés africains. »

Il n’y a rien de plus logique. En France, les femmes noires portent des boubous ou des robes en wax. C’est le signe d’une immigration récente. De même, on y trouve des restaurants sénégalais, ivoiriens, éthiopiens, car les personnes présentes en France ne sont pas des «afro-descendants», ils ne sont pas «d’origine africaine» comme aux Etats-Unis, mais viennent d’un pays et relèvent d’une ethnie. De fait, il n’y a donc pas de solidarité noire comme aux Etats-Unis. C’est ainsi que, jeune, Maboula Soumahoro s’identifiait comme Ivoirienne auprès des autres enfants d’immigrés africains. Identification qui serait impossible aux Etats-Unis.

La suite de l’article est passionnante car on y voit que Maboula n’a pas été imprégnée d’une culture française mais américaine. Elle nous parle de Whitney Houston, de Michael Jackson, du Cosby Show et du hip-hop en indiquant au journaliste que cela lui avait «fait rêver d’être cool comme des Africains-Américains». Dès lors, elle se mit à ressentir une affinité raciale avec ses amis. C’est là un phénomène qui s’observe fréquemment : les jeunes issus de l’immigration ont souvent une attitude ambivalente vis-à-vis de leur pays d’origine. Les jeunes d’origine maghrébine dénigrent volontiers les «blédards», et ceux issus d’immigration subsaharienne font de même. Si les parents ont souvent un positionnement ethnique (les parents de Maboula se définissent comme relevant de l’ethnie Dioula), leurs enfants adoptent un positionnement racial : Maboula se pensera Ivoirienne avant finalement de se rêver Afro-Américaine.

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Davantage que l’importation du mouvement Black Lives Matter, ce qui participe de l’importation en France de la question raciale, c’est évidemment la musique, l’esthétique, le cinéma. Bref : la culture afro-américaine. Il n’est qu’à voir les tonnerres d’applaudissements acclamant la sortie de Black Panther, film sans intérêt. Pour quelqu’un qui se rêve américain, ressentir dans sa chair une indignation pour la mort d’un quidam à Minneapolis, partager le même hashtag que Jay-Z ou Beyoncé, c’est entériner une acculturation américaine. Le New-York Times confirme sans en avoir honte le moins du monde que cette importation est le résultat d’une politique volontaire de la part des Etats-Unis.

Aujourd’hui, ceux qui remettent en cause cet idéal avec sans doute le plus de véhémence sont des Français noirs dont la conscience raciale s’est éveillée ces dernière décennies — aidés en cela par la culture populaire des Etats-Unis, par ses penseurs, voire par ses diplomates à Paris qui repéraient et encourageaient des jeunes leaders français et noirs il y a une dizaine d’années.

Au-delà de la culture populaire, on cite donc le soutien des diplomates américains. C’est un fait établi. Plus loin, le New-York Times enfonce le clou et le confirme une nouvelle fois : « L’ambassade américaine à Paris s’est mise à tendre la main aux minorités ethniques et raciales françaises après les attaques du 11 septembre, dans le cadre d’une politique internationale pour «gagner les cœurs et les esprits». L’ambassade proposait des programmes éducatifs sur des sujets comme la discrimination positive — un concept tabou en France — et réussissait à atteindre pour la première fois un public de Français non-blancs, explique Randianina Peccoud, qui supervisa ces programmes à l’ambassade et qui a pris sa retraite l’année dernière. »

Le débat public donne depuis longtemps la parole à des militants qui cherchent à importer en France les conceptions raciales et communautaires qui ont cours aux Etats-Unis. C’est par exemple le cas de Maboula Soumahoro, diplômée de Columbia, spécialisée en French diaspora studies, proche du Parti des Indigènes de la République et régulièrement invitée sur France Culture. C’est le cas de Rokhaya Diallo qui déclarait en 2010 que «La France a beaucoup à apprendre des Etats-Unis en matière de diversité». On oublie cependant de rappeler que madame Diallo était allée aux Etats-Unis grâce à l’International Visitor Leadership Program (IVLP), un programme américain créé après-guerre et qui permet à de «jeunes leaders dans leurs domaines» d’être accueillis dans le Nouveau Monde. Le rappeur Ekoué Labitey ou Fayçal Douhane, le sous-préfet de Seine-Saint-Denis, avaient eux aussi bénéficié de ce dispositif. Vous l’ignorez peut-être mais, chaque année, la totalité du budget des public affairs de l’ambassade américaine en France est consacré aux banlieues françaises. Cela représente trente personnes chargées des affaires culturelles et des relations presse qui sont employées pour assurer aux Etats-Unis une place dans l’imaginaire des banlieues. Cette information ne vient pas de blogs conspirationnistes mais d’un article remarquablement bien documenté que Thomas Poupeau avait publié le 30 décembre 2019 dans Le Parisien.

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Les investisseurs américains ne sont pas à la traîne de l’ambassade. C’est ainsi que la banque d’affaire américaine JP Morgan va investir 30 millions de dollars sur cinq ans dans les quartiers populaires d’Ile-de-France, dont 26 pour le seul 93. La nouvelle avait fait l’objet d’un article dans Marianne en janvier 2019 signé d’Erwan Seznec. On y apprenait qu’il existe un programme baptisé Advancing Cities, doté de 500 millions dollars, et qui permettait à la banque de faciliter l’accès des quartiers populaires aux opportunités économiques. Les investissements de JP Morgan bénéficient notamment à Mozaïk RH, un cabinet de recrutement créé par le Français Saïd Hammouche et destiné à faire des jeunes de banlieues des startupers à l’américaine. Ces projets soutenus par l’ambassade américaine rejoignent les aspirations d’un Majid El Jarroudi, un entrepreneur français, qui a fondé l’Agence pour la Diversité, et voit dans le 93 un «département monde», connectés avec tous les pays, et dont le multiculturalisme est un atout qu’il faudrait encourager pour booster l’économie française. Passé à En Marche, Majid El Jarroudi eut l’oreille d’Emmanuel Macron qui, en septembre 2017, vantait le «territoire le plus jeune et le plus innovant de France». Les investissements massifs – chiffrés en milliards – qui doivent avoir lieu pour les Jeux olympiques découlent de cette conception d’un territoire que l’on rêve une enclave américaine à côté de Paris. En mai 2018, La Croix s’enthousiasmait avec Macron qui, lorsqu’il annonça ses mesures en faveur des quartiers prioritaires, révéla que la banlieue serait une zone test de la fameuse start-up nation.

Argent, coteries, programmes, investissement, rencontres… les Américains ne peuvent pas se permettre de bombarder la Syrie sans avoir une bonne image dans les banlieues. Ils préfèrent investir et soigner l’image de la Maison Blanche. Ne se cachant pas de voir le 93 comme un territoire musulman, ils ont décidé, à la suite du 11 septembre, d’en faire un territoire à conquérir. Plus de dix ans après, les Etats-Unis récoltent les fruits de leurs investissements. Camelia Jordana chante un slogan des Black Panthers dans une manifestation parisienne, des jeunes français s’agenouillent et s’approprient les slogans américains, nos intellectuels de gauche s’engouffrent dans les concepts d’importation comme celui de l’appropriation culturelle, du privilège blanc, de la blanchité, du blackface et la commune libre de Tolbiac a voulu importer l’aberrante expérience universitaire d’Evergreen au cœur du XIIIe arrondissement. Bref : ce n’est pas le séparatisme islamique qui est le seul problème mais l’importation artificielle et concertée de questions raciales avec le soutien des autorités françaises à l’arrivée massive du post-colonial. 

Pierre Wariou

dimanche, 27 septembre 2020

Nord Stream 2: derniers rebondissements

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Nord Stream 2: derniers rebondissements

par Mikhaïl Kroutikhine

Il est désormais peu probable que le gazoduc Nord Stream 2 voie le jour. Cela n’empêche pas Berlin de l’utiliser à des fins politiques… mais pas contre la Russie.

Dans un entretien accordé au quotidien allemand Bild le 21 septembre, le secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, annonce que Washington veut prendre la tête d’une coalition anti-Nord Stream 2. Ses arguments sont simples : ce gazoduc, censé relier la Russie à l’Allemagne via la Baltique, menace la sécurité énergétique de l’Europe en renforçant sa dépendance envers Moscou, et nuit aux intérêts de l’Ukraine, par laquelle transite actuellement une grande partie du gaz russe. « Le gouvernement allemand se rendra bientôt à l’évidence », ajoute-t-il. Pour lui, la récente tentative d’empoisonnement d’Alexeï Navalny – toujours démentie par Moscou mais confirmée par des laboratoires allemand, français et suédois –, illustre l’impossibilité de se fier aux Russes…

Le chef de la diplomatie américaine n’est pas le premier à lier les dossiers Navalny et Nord Stream 2. Dès les premiers soupçons concernant un empoisonnement au Novitchok de l’opposant russe, à la fin d’août, des voix se sont élevées, en Allemagne (notamment au Bundestag), pour sanctionner la Russie en abandonnant définitivement le chantier. Le 8 septembre, Angela Merkel a toutefois clairement exprimé sa position : Berlin ne sanctionnera pas unilatéralement Moscou, mais se pliera à la décision de l’Union européenne.

Menacer le Kremlin de bloquer un projet qui n’avance pas aurait peu de sens et relèverait de la démagogie la plus pure.

En réalité, la chancelière allemande juge peu pertinent de tenter de faire pression sur le Kremlin en mettant le gazoduc dans la balance – ce dont elle devait tenter de convaincre ses partenaires européens, en particulier Emmanuel Macron, les 24 et 25 septembre, au cours d’un sommet, reporté pour cause de Covid-19. Elle s’appuie en cela sur un constat simple : Nord Stream 2 fait déjà l’objet de lourdes sanctions de la part des Américains, et le projet n’avance plus depuis bientôt un an.

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Peur du gendarme américain

En décembre 2019, le Congrès américain menace de représailles toute entreprise participant à la pose du gazoduc. Depuis, en dépit des déclarations de Moscou sur ses capacités à achever le travail, le chantier est à l’arrêt, à environ 160 kilomètres des côtes allemandes. En neuf mois, Gazprom a seulement effectué des travaux de stabilisation du tronçon déjà posé.

Les bateaux suisses et italiens engagés sur le chantier ont mis les voiles dès décembre, et aucune entreprise n’a pris le relai, par crainte de déplaire à Washington. Certes, Gazprom dispose d’un navire-grue, l’Akademik Tcherski, qui pourrait poser les derniers tuyaux. Mais, même modernisé, il ne peut, seul, mener à bien sa tâche, et tous les navires auxiliaires étrangers susceptibles de l’épauler ont des capitaines trop respectueux de la Lex americana pour quitter le port.

Ainsi, menacer le Kremlin de bloquer un projet qui n’avance pas et de clore un dossier à l’avenir plus qu’incertain aurait peu de sens et relèverait de la démagogie la plus pure. Mais a fortiori, si l’Allemagne ne nourrit plus d’illusions sur Nord Stream 2 depuis décembre, comment expliquer son soutien affiché des derniers mois ?

Jeu double

Depuis le début, la Russie considère Nord Stream 2 comme un levier géopolitique lui permettant d’exporter son gaz en contournant l’Ukraine. Berlin, de son côté, s’est toujours officiellement déclarée défavorable à un abandon total du transit gazier ukrainien (une source non négligeable de revenus pour Kiev). En 2019, Angela Merkel a d’ailleurs plusieurs fois assuré avoir reçu la garantie du Kremlin que les robinets ne seraient pas coupés de ce côté-là. Ce « soutien » à Kiev n’a toutefois jamais dépassé le cadre des déclarations. Le chantier du nouveau gazoduc avançant (on parlait alors d’une inauguration avant la fin de 2019), l’Europe semblait devoir se résoudre, à échéance des contrats de transit russo-ukrainiens, à être approvisionnée en gaz via la Baltique.

Les sanctions américaines ont bouleversé le rapport de forces. Les doutes sur l’avenir de Nord Stream 2 ont immédiatement ramené Gazprom à la table des négociations avec ses partenaires ukrainiens afin de signer dare-dare un nouvel accord sur cinq ans. Un accord favorable à Kiev, soit dit en passant, qui, outre le maintien d’un certain niveau de trafic dans ses installations, lui garantit des revenus stables : Gazprom s’engage à payer pour le transit de 80 % des volumes stipulés dans le contrat, même en cas de baisse des cadences réelles.

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Si l’Allemagne n’a rien perdu dans l’aventure Nord Stream 2, tel n’est pas le cas de la Russie.

Faut-il voir la main de Mme Merkel dans ce brusque revirement de situation ? Absolument pas. La chancelière et son gouvernement, répétons-le, se sont contentés de déclarations du bout des lèvres. Pas plus qu’aujourd’hui sur le dossier Navalny, ils n’ont jamais eu l’intention de se brouiller avec Moscou à propos de l’Ukraine.

Là encore, cette attitude interroge : comment expliquer ce double jeu ? L’Allemagne n’est pourtant pas dépendante énergétiquement de la Russie : s’il fallait se passer de gaz russe pour une raison quelconque, elle disposerait d’autres sources d’approvisionnement largement suffisantes. Et de manière plus générale, Nord Stream 2 n’a jamais eu pour vocation d’augmenter les importations gazières des pays de l’UE : en Europe occidentale, la tendance est à la baisse durable de la consommation.

Bon prétexte

En réalité, le soutien allemand à un projet en perdition n’a qu’un objectif : exprimer sa désapprobation de l’attitude américaine vis-à-vis de l’Europe. En sanctionnant le gazoduc russe, Washington s’est attaquée à un projet qui ne la concerne pas et qui, de fait, ne menace pas son secteur GNL. Il s’agit là d’une nouvelle ingérence directe dans les affaires de l’Europe.

En refusant d’employer Nord Stream 2 comme une arme politique dirigée contre la Russie, Berlin se garde la possibilité de l’utiliser dans la polémique et les nombreuses batailles qui opposent les Européens aux États-Unis sous la présidence Trump.

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Les Allemands se retrouvent face à une alternative : d’un côté, reconnaître l’impossibilité de terminer les travaux et classer le dossier, c’est-à-dire reconnaître la victoire des Américains (tout en portant un coup symbolique à la Russie) ; de l’autre, feindre de tenir au projet et se réserver un motif de récrimination. Les deux positions ont leurs défenseurs en Allemagne. En s’en remettant à la décision de Bruxelles, Mme Merkel s’abstient de trancher sur un sujet clivant (à Berlin, deux camps s’opposent frontalement), aux répercussions économiques limitées pour son pays : la quasi-totalité des fonds engloutis proviennent de Gazprom (en particulier pour la partie du pipeline en territoire russe). Les entreprises internationales engagées sur la moitié du volet maritime du projet (entre autres Shell, Engie, OMV ou encore Wintershall) devront néanmoins se résoudre à passer par pertes et profits les investissements consentis.

Si l’Allemagne n’a rien perdu dans l’aventure Nord Stream 2, tel n’est pas le cas de la Russie. Sur le volet politique, son projet de contournement de l’Ukraine est en train d’échouer à cause des États-Unis. Quant à l’aspect économique, il n’a jamais pesé dans la balance : d’emblée, il était clair que les dizaines de milliards de dollars nécessaires à la construction d’un gazoduc reliant la péninsule de Iamal, dans le Grand Nord, aux côtes allemandes, n’avaient aucune chance d’être rentabilisés.

Mikhaïl Kroutikhine, spécialiste hydrocarbures

24 septembre 2020 COURRIER de RUSSIE.

samedi, 26 septembre 2020

The International North-South Transport Corridor: Shifting Gears in Eurasian Connectivity

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The International North-South Transport Corridor: Shifting Gears in Eurasian Connectivity

 

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Ex: https://moderndiplomacy.eu

As the centre of gravity of the global power play tilts towards its economic underlining,

issues like trade, connectivity and infrastructure have come to warrant greater significance in foreign policies. This holds particularly true in Central Asia where the need for investment coupled with its strategic geographical stretch has drawn increasing attention towards the potential of transport corridors as catalysts of economic integration and connectivity. While China’s colossal Belt and Road Initiative (BRI) has been at the centre of global attention, India, Iran and Russia have mapped out their own plans for a transcontinental transport corridor. The International North-South Transport Corridor (INSTC) is a landmark initiative for Eurasian connectivity. Twice as short as the traditional trade route between India and Russia, the corridor augments economic cooperation and gives sea access to land-locked member states in Central Asia. This paper seeks to advance an understanding of the development of the INSTC and examine its significance in the Asian transportation grid. In doing so, it analyses the geopolitical dynamics that underlie the project’s agenda, examines it in the context of the BRI, explores the stumbling blocks in its developments and comments on its future prospects while highlighting some recommended policy changes.

Bridging the Connectivity Gap

The International North-South Transport Corridor is a 7200 km-long multimodal transportation network that links the Indian Ocean to the Caspian Sea via the Persian Gulf onwards into Russia and Northern Europe. Launched as a joint initiative by India, Iran and Russia in 2000 and ratified by the three in 2002, the corridor has now expanded to include eleven more members, namely, Azerbaijan, Armenia, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Tajikistan, Turkey, Ukraine, Syria, Belarus, Oman and Bulgaria (observer status). The 2000 agreement was set in motion with the objectives of simplifying and developing transportation services, enhancing access to global markets and coordinating transit policies while also ameliorating route security. India’s accession to the Shanghai Cooperation Organisation (SCO) in 2017 and the Ashgabat Agreement in 2018 have only increased these connectivity prospects.

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Figure 1: The INSTC route and the standard Suez route. Credit: Wikimedia Commons

Although the original agreement envisaged connecting India and Iran to Central Asia and Russia, the potential of the corridor to gradually envelop the Baltic, Nordic and even the Arctic regions is no longer far-fetched. The first or the central branch of the corridor of the INSTC begins from the Mumbai port in the Indian Ocean Region and connects to the Bandar Abbas and Chabahar ports on the Strait of Hormuz and then passing through the Iranian territory via Nowshahr, Amirabad and Bandar-e-Anzali, runs by the Caspian Sea to reach the Olya and Astrakhan Ports in Russia. The second or the western branch connects the railway network of Azerbaijan to that of Iran via the cross-border nodal points of Astara (Azerbaijan) and Astara (Iran) and further to India via sea route. The third or the eastern branch of the corridor connects Russia to India through the Central Asian countries of Kazakhstan, Uzbekistan and Turkmenistan. Notably, the INSTC is multimodal in nature, encompassing sea, road and rail routes in its network to offer the shortest route of connectivity for Eurasian cargo transport. Bereft of the INSTC, cargo between India and Russia moves either through the Netherlands’ port of Rotterdam or China’s Qingdao port which takes over 50 days for transit. The INSTC in its completion cuts this transit time down to about 16-21 days. It also offers a considerably shorter route than the Suez Canal transit passage which, besides being overloaded, is also much more expensive than the former. This was made apparent by the dry run conducted by the Federation of Freight Forwarders’ Association of India (FFFAI) in 2014 with the objective of discerning structural problems and missing links in the corridor. The study demonstrated that the INSTC was 30 percent cheaper and 40 percent shorter than the traditional Suez route, slashing the transit time to an average of 23 days for Europe-bound shipments from the 45-60 days taken by the latter. Although the study identified streamlining and coordination with allied agencies as some of the pitfalls, it ascertained that the corridor did not pose infrastructural or security hurdles in the maiden dry run. The second dry run, reportedly conducted in 2017, generated a similar sense of optimism.[1]

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With an estimated capacity of 20-30 million tons of goods per year, the corridor facilitates transit and bolsters trade connectivity. But besides the more obvious benefits of increased trade, the time and cost savings coupled with access to new markets also translate into increased competitiveness in exports. This holds particularly true for the INSTC because unlike the BRI, the INSTC nations have a level-playing field, allowing for benefits to be distributed more evenly. For India, the corridor also augments its ‘Make in India’ initiative. Access to nations of the Eurasian Economic Union alone can offer it a market of 173 million people. Additionally, the corridor facilitates free trade agreements, opens new opportunities to engage with more regional trading blocs and in harmonising policies while bringing about a more uniform legal climate and enhances regional stability. 

Geopolitical Geometries

The INSTC acts as a gateway for India to reconnect with the resource-rich nations of Central Asia and Eurasia. It makes for one of the most salient aspects of India’s Connect Central Asia policy which was initiated by Indian policy markers in 2012 in a bid to revamp its ties with Central Asia. In a way, the INSTC serves the more proactive stance that the Indian foreign policy has come to adopt in recent years. For a long time, India’s westward connectivity had been disrupted by its contentious relations with Pakistan. In providing a direct link to the Iranian ports of Chabahar and Bandar Abbas, the INSTC allows the nation to bypass the Pakistan hurdle. Furthermore, it presents India with an opportunity to re-engage with Russia which, in the light of India’s increasingly cordial relations with the United States, has been advancing its relations with Pakistan. In 2018, bilateral trade between India and Russia stood at USD $8.2 billion, a dismal amount compared to the envisaged target of US $30 billion in bilateral trade by 2025. The need to re-energize trade coupled with the lack of a coterminous border renders the INSTC imperative for the two.

The INSTC also makes way for India to offset growing Chinese presence in the region. The partly Indian-built port of Chabahar in Iran is not only central to India’s connectivity to Central Asia but also holds significant strategic importance. Located just 72 kilometres west of the Pakistani port of Gwadar which has been developed under the BRI, Chabahar allows India to counter the Chinese strategic foothold in the Indian Ocean Region. The port is also pivotal for land-locked Afghanistan to unlock its trade potential and reduce its dependence on Islamabad. In this context, it is worthwhile to note that, positioned at the crossroads of the North-South and East-West transit corridors, Iran is the lynchpin to the success of the INSTC. Isolation of Iran in the wake of the U.S. sanctions then can inevitably put the actualisation of the INSTC in jeopardy. However, the signing of an MoU between the state-backed Container Corporation of India (Concor) and Russian Railways Logistics Joint Stock Company (RZD) in 2020 to transport cargo via the INSTC despite the threat of U.S. sanctions indicates a promising outlook for the full operationalisation of the corridor.

The geopolitical geometries of the INSTC are complicated not only by tangled relations with extra-regional players but also amongst the members themselves. Azerbaijan’s accession to the INSTC in 2005 spurred the corridor’s spread in the Caucasus and heralded the bridging of missing links like the Qazvin-Rasht-Astara railway line. Anticipating up to seven million tons of cargo transit through its territory in the medium term, Azerbaijan has agreed to finance $500 million for the project. But besides the economic benefits, the corridor also makes for a geopolitical asset for Azerbaijan in offering an opportunity to further isolate Armenia with which the country shares adversarial relations. The INSTC undermines Armenia’s own underfunded regional railroad initiative by providing more suitable economic dividends and linking Iran with Turkey via Georgia’s Black Sea Ports while bypassing those of Armenia with the Baku-Tbilisi-Kars route. Notably, for Armenia, the completion of the Armenia-Iran Railway Concession Project would bring colossal direct benefits for its economy by allowing it to avoid the Turkey and Azerbaijan blockade. However, given the paucity of funds, the Armenian project has remained only on paper. Another case in point is the possibility of friction in Russia-Iran relations in the future if a sanctions-free Iran makes headway in becoming an energy hub and gaining larger shares in the oil and gas markets of Europe which has been striving to reduce its dependence on Russian gas. Moreover, realities of the INSTC’s geopolitical geometries may complicate even further if the corridor expands to include countries from the Baltic and Nordic regions along with other interested states like Japan under its ambit. Nevertheless, given that the main argumentation behind the corridor is to reap commercial benefits, it is unlikely for the geopolitical rationale to override economic reasoning.

The INSTC and BRI: A Harmonious Grid?

The INSTC and China’s BRI are both colossal multi-modal undertakings which enhance economic connectivity and promote infrastructural growth. However, conceived almost a decade before the launch of the BRI,  the INSTC is a much older project. Unlike the BRI where China plays the role of the foreman, it follows a much more multilateral approach with multiple stakeholders participating on a level playing field. INSTC proposals are also devoid of ‘debt-trap’ fears which have often plagued the appeal of the BRI. While this makes the INSTC much more transparent and reliable and thereby increases its tenability in the long run, it also implies more constraints in its development process. The shortage of funds for constructing missing links in the corridor is one such example. As the helmsman of the BRI, China is not only willing to invest large sums into the project but is also willing to risk markedly low returns on its long-term investments. This, however, points to the concern that the entire project is a decisive strategic manoeuvre. For India, this holds particularly true for the CPEC stretch on the BRI whose Gwadar port is seen as a catalyst for China to gain a strategic foothold in the Indian Ocean Region. China’s bid to extend ties into Afghanistan and Iran have stirred these tensions further. Nonetheless, it is important to note that Iran’s growing ties with China need not necessarily come at the cost of India-Iran relations. Besides, the North-South axis of the INSTC can, in fact, complement the East-West axis of the BRI to make for a more cohesive transport grid in Eurasia. Although the INSTC and China’s BRI initiative are often pitted against each other, it must be understood that the two are not entirely incompatible with each other.

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Bottlenecks and Constraints

Progress on the INSTC has taken place in fits and starts. Following the progress made in the first few years of its inception, development on the corridor slowed down from 2005 to 2012. Progress picked up the pace again after the sixth meeting of the INSTC members in 2012 and the project has been gradually gaining momentum since. Coincidently, this was the same year in which India launched its ‘Connect Central Asia’ initiative. One reason behind the sluggish pace of progress was the imposition of sanctions on Iran which isolated it on the global stage. The other major stumbling block has been the lack of financial backing. None of the three main participants has pockets deep enough to ensure unwavering funds for a project of this scale. Different stakeholders are funding different sub-projects creating structural and technical problems for the corridor owing to its disjointed nature. One such problem is the break of gauge issue. The standard railway gauge used by Iran, a central transit hub, is different from the broad gauge used by Russia and the Central Asian nations. For instance, the Rasht-Astara rail link requires a change of gauge from the standard one as the line crosses from Iran into Azerbaijan. This necessitates the need for more change of gauge facilities. The presence of multiple stakeholders creates other problems like customs control and documentation issues, lack of harmony in transportation laws and improper insurance coverage.[2] Moreover, the project still lacks an information exchange platform. This points to the absence of adequate digitalisation and private sector participation in the INSTC. Although the corridor has garnered interest from some companies like Deutsche Bahn, private sector involvement in the corridor has largely remained dormant owing to their concerns for steady returns on investment and security fears. The corridor passes through regions with critical security risks — be it instability in the conflict-ridden Caucasus, extremism in Afghanistan, domestic discord or forms of transnational organised crime like drug trafficking. This puts the security of cargo transit into question and few companies are willing to gamble with this risk, putting the project’s economic viability in jeopardy.

The Path to the Future

While the North-South Corridor holds immense potential, its full realisation is contingent on the resolution of the bottlenecks and constraints impeding its progress. Addressing these challenges requires closer cooperation with government agencies and private enterprises at both regional and international levels. First, it is imperative to understand that the main selling point of the corridor is commercial gain from increased connectivity. To this end, the INSTC members must avail and make practical and effective use of its complementarity with the existing grid of transnational corridors in Eurasia owing to the North-South axis that the corridor operates on. Synergy with other corridors will allow the INSTC to create additional positive economic spill-overs. Synchronisation with corridors of the Trans-European Transport Network such as the North-Sea Baltic corridor, with organisations like the Black Sea Economic Cooperation (BSEC) and other nations like Japan, Myanmar and Thailand can significantly enhance the outreach of the project. Second, the INSTC members must incorporate new digital technologies, launch a web portal for information exchange and build digital nodes along the corridor to turn it into a fully integrated networking system. One way of achieving this is to have India, with its robust IT sector, take the lead in the digitalisation of the corridor. The other is to push for greater participation from the private sector which is significantly more efficient in advanced technologies.[3] Third, infrastructural and technical issues must be resolved. Integration of logistics assets, provision of visa facilities, ease of gradients, aggregation of cargo bound in the return direction and increasing availability of change of gauge facilities are some steps in this direction. Fourth, it is equally important to work towards greater harmonisation of policies. This necessitates the creation of high-level working groups and adept integration of policies and laws. It is, however, important to ensure that changes introduced in the direction of legal harmonisation must not be integrated with local laws unexpectedly in a trice but rather in a step-by-step manner to ascertain a smooth transition. Only once these steps are undertaken and the existing bottlenecks removed, can the INSTC members expand the ambit of the project to include new domains like smart energy, blockchain technology, pipeline connectivity, and consider the prospects of extending the corridor to areas like North Africa and the Arctic region.

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Conclusion

The International North-South Transport Corridor was initiated based on the vision of India, Russia and Iran to enhance strategic partnership and economic cooperation by augmenting connectivity through Central Asia. Although the initial progress was slow, the project has expanded dramatically to potentially increase its reach up to Northern Europe. Extending its geographical stretch to such an extent and tapping into its vast potential, however, is bound to be a time taking process. Questions over sanctions on Iran and Russia, the mustering of adequate economic wherewithal and lack of private participation still linger. Nonetheless, it would be unwise to judge the corridor’s capacity to deliver before it becomes fully operationalised. Given that development on the corridor is still underway, it can be easily modified to overcome structural problems. Cargo exchange and private participation are also bound to drum up further as Asia slowly develops into a larger consumer market itself. While this presents a positive outlook for the corridor’s future, its actualisation rests on the ability of the member states to maintain sustained efforts.


[1] Hriday Ch. Sharma, “Turning the International North-South Corridor into a ‘Digital Corridor’”, Comparative Politics Russia, 4 (2018), 125, 10.24411/2221-3279-2018-10008.

[2] “INSTC Conference-India 2015”, 87-94.

[3] Hriday Sharma, “Turning the International North-South Corridor into a ‘Digital Corridor’”, 124-138

vendredi, 25 septembre 2020

Die (Um)Verwandlung der NATO

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Die (Um)Verwandlung der NATO

Willy Wimmer

Eine immer größere Rolle bei der fortschreitenden Militarisierung wird den baltischen Ländern zuteil - Lettland, Litauen und Estland.


Unter Berücksichtigung der aktuellen Situation in der Ukraine und in Weißrussland zerstört die proamerikanische Politik dieser Länder praktisch die allgemeine europäische Einheit und führt zu einer Verschärfung der Beziehungen mit Russland. Aus dieser Perspektive stimmen sie zu 100% mit allen Initiativen Washingtons gegen Moskau überein, auch wenn sie den Interessen Europas zuwiderlaufen. Es ist interessant, dass diese Länder Subventionen erhalten und gleichzeitig die Erhöhung der NATO-Ausgaben befürworten.


Dabei sagte der litauische Verteidigungsminister Raimundas Karoblis bereits im April, dass die wirtschaftlichen Schwierigkeiten aufgrund der Pandemie kein Hindernis für das Erreichen der Ziele der Militärhaushalte des Blocks darstellen könnten. Eine seltsame Aussage - sie erhalten Subventionen, die sie dann für das Militärbudget ausgeben. Und Brüssel unterstützt das auch noch mit Freude.


Zur Wiedergeburt der NATO und zum Einsatz von US-Satelliten in der antirussischen Rhetorik, ein Kommentar von Willy Wimmer, Staatssekretär a.D..

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Willy Wimmer:
„Ich habe vor gut 20 Jahren an einer Konferenz des amerikanischen Außenministeriums in Bratislava teilgenommen. Unter Führung von John Bolton, dem ehemaligen Sicherheitsberater des amerikanischen Präsidenten Trump, ist uns da die neue Welt vorgestellt worden. Die neue Welt, die sich dadurch kennzeichnet, dass man die Russische Föderation aus Europa heraus drängt und zwischen Riga und Odessa eine Rote Linie zieht - also quer über den Kontinent. Aber das hatte auch noch eine andere Komponente, die ebenfalls offen angesprochen worden ist. Man wollte und will Polen mit einem Gürtel gleichgesinnter Staaten umgeben. Deshalb ist bei dem, was wir heute erleben, sowohl in dem Fall Navalny, als auch bei den Dingen, die jetzt in Minsk passieren, eines ganz deutlich sichtbar: die damaligen Überlegungen, die vor gut 20 Jahren vorgestellt worden sind, sind heute praktische amerikanische Politik.


Das hat auch nichts damit zu tun, dass man sich in Washington eigentlich die Augen reiben müsste, wenn man sich den amerikanischen Präsidenten mit seinen Möglichkeiten und die demokratisch-republikanische Kriegsallianz ansieht. Vor wenigen Tagen hatte der amerikanische Präsident noch darauf aufmerksam gemacht, wie friedenswillig er ist und wie kriegsbezogen Pentagon Europa und die Welt kontrolliert. In diesem Spagat machen die USA derzeit ihre Politik. Und wir müssen uns darüber im Klaren sein, dass wir hier in Europa amerikanisches Vorfeld in diesen Überlegungen sind. Wir haben in den letzten 20 Jahren gesehen, dass - von unserer Rechtsordnung angefangen und bis hin zu unserer Wirtschaftsordnung - alles auf amerikanische Belange ausgerichtet worden ist. Und da ziehen Trump und die demokratisch-republikanische Kriegsallianz an einem Strang. Wir sehen ja, dass wieder überall gezündelt wird, ob das nun in Weißrussland oder der Fall Navalny ist. Wir müssen uns fragen, ob sich die deutsche Bundeskanzlerin, was den Fall Navalny anbetrifft, zur Komplizin einer innenpolitischen Auseinandersetzung in einem anderen Land gemacht und damit klassisch gegen die Grundlagen des Völkerrechts verstoßen hat, welche ausdrücklich verbieten sich in die inneren Angelegenheiten eines anderen Staates einzumischen. Das passiert durch Entscheidungen der Europäischen Union auch in Weißrussland, wenn wir uns die Presse von heute bezüglich der Konferenzen von gestern durchlesen. Wir sind in einer Situation des organisierten Umbruchs nicht das Europa, dass friedenswillig ist und sich seine eigene Meinung bilden kann. Wir sind im Sinne einer demokratisch-republikanischen Kriegsallianz das amerikanische Vorfeld in den Auseinandersetzungen mit Russland und möglicherweise auch mit China.


Wir müssen leider fest stellen, dass, lange Zeit nachdem die baltischen Länder Mitglieder der Europäischen Union und der NATO geworden sind, sie eigentlich die verhängnisvolle Geschichte von vor 200 Jahren gegenüber ihrem Nachbarn - Russland - fortsetzen. Da ist nichts zu spüren von einer Friedensdividende, die wir am Ende des Kalten Krieges vor 30 Jahren glaubten einstreichen zu können. Das Tragische für uns ist, dass wir diese Staaten als Mitglieder in der Europäischen Union und der NATO haben, ohne uns zu fragen, ob die Fortsetzung dieser Konfrontationspolitik eigentlich in unserem Interesse gewesen ist. Und, wenn es nicht in unserem Interesse gewesen ist, warum wir sie dann in die NATO und in die Europäische Union aufgenommen haben. Es kann nicht angehen, dass die Phobien bestimmter Staaten - und da können wir auch Polen mit einbeziehen - unsere Beziehungen zur Russischen Föderation, die sich als außerordentlich friedenswillig herausgestellt haben, in Zukunft bestimmen.

Es ist ein europäisches Verhängnis, aus dem wir herauskommen müssen.
Bei der Konferenz vor 20 Jahren in Bratislava wurde eine klare Ansage gemacht und vor wenigen Wochen hat es der österreichische Außenminister Schallenberg, nach einem Besuch des amerikanischen Staatssekretärs Pompeo, in aller Öffentlichkeit, genau so angesprochen. Es geht darum, Weißrussland aus der guten nachbarschaftlichen Beziehung mit der Russischen Föderation heraus zu brechen und diesen Wall gegen Russland vom Westen aus zu vollenden. Das hat nichts mit europäischer Kooperation, sondern nur mit europäischer Feindschaft zu tun“.

Quelle:

https://www.lrt.lt/en/news-in-english/19/1167199/coronavi...


Die Meinung des Autors/Ansprechpartners kann von der Meinung der Redaktion abweichen. Grundgesetz Artikel 5 Absatz 1 und 3 (1) „Jeder hat das Recht, seine Meinung in Wort, Schrift und Bild frei zu äußern und zu verbreiten und sich aus allgemein zugänglichen Quellen ungehindert zu unterrichten. Die Pressefreiheit und die Freiheit der Berichterstattung durch Rundfunk und Film werden gewährleistet. Eine Zensur findet nicht statt.“

mercredi, 23 septembre 2020

Pas de pardon pour le président Loukachenko

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Pas de pardon pour le président Loukachenko

par Georges FELTIN-TRACOL

Bien avant Donald Trump, Jair Bolsonaro, Rodrigo Duterte, Viktor Orban ou les frères Kaczynski, il est le premier chef populiste, voire illibéral, de l’après-Guerre froide. Par son action politique, il anticipe la « verticale du pouvoir » poutinienne. Son indéniable charisme, son bon sens, son application à servir, son habilité diplomatique et son caractère déterminé ont contredit Francis Fukuyama et sa prophétie foireuse de la « Fin de l’Histoire ». En vingt-six ans de présidence, Alexandre Loukachenko n’arrive pas à se faire pardonner par le Système du mauvais Bien.

L’agitation actuelle qui secoue le Bélarus commence dès la confirmation de la réélection dès le premier tour du président sortant. Comme à chaque fois, les pègres étatiques occidentales n’approuvent pas le choix souverain du peuple, encouragent des candidats en carton pâte et dénoncent des fraudes électorales, estimant que Minsk imite les vieilles habitudes politico-mafieuses de Chicago, de Los Angeles, de Londres ou de Marseille…

Certes, le Bélarus serait l’ultime parc soviétique avec le maintien des statues de Lénine et des premiers bolcheviks. Le Bélarus accepte son passé et garde une nostalgie certaine de l’URSS. Quant au président Loukachenko, comme tout le monde, il a commis quelques maladresses. Il a permis ces dernières années l’implantation d’ONG pseudo-humanitaires à la solde de George Soros, et l’ouverture de « nefast’foods » étatsuniennes. Le dimanche 30 août dernier, il aurait pu aussi apporter un soutien officiel aux milliers de manifestants anti-masque à Berlin et à Paris.

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L’Occident dégénéré ne lui pardonne pas que le Bélarus soit une belle preuve tangible d’État-stratège. À l’heure où un Béarnais obtient le haut-commissariat au Plan en France, le président Loukachenko a toujours misé sur un essor économique équilibré avec un secteur agricole aux productions réputées dans toute l’aire ex-soviétique, un secteur industriel performant et un secteur tertiaire dynamique. Sait-on qu’il existe en banlieue de Minsk un Parc des hautes-technologies, l’équivalent bélarussien de la Silicone Valley californienne ? Le Bélarus a parfaitement négocié le tournant de la IIIe Révolution industrielle sans renoncer à son appareil industriel ni dépeupler ses campagnes. Autorisant l’emploi des cryptomonnaies, le Bélarus a vu apparaître une catégorie socio-professionnelle d’entrepreneurs informatiques. Les problèmes économiques momentanées que connaît le pays sont d’ordre conjoncturel et résultent souvent des pressions géopolitiques venues tant de l’Occident déclinant que de certaines coteries périphériques, plus ou moins véreuses, du Kremlin.

Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko sa victoire de 1994 sur un programme anti-corruption et anti-libéral. Président tout puissant bénéficiant de la confiance du peuple, il a pu écarter l’ensemble des oligarques locaux qui commençaient à piller et à brader les ressources naturelles et les richesses économiques du jeune État post-soviétique.

Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko de réussir hors de toute emprise partitocratique la conciliation de la « gauche du travail » et de la « droite des valeurs ». Hormis une organisation de jeunesse qui lui est favorable, l’Union de la jeunesse républicaine du Bélarus, Alexandre Loukachenko n’a jamais voulu créer son propre parti. Indépendant et impartial, il agit en président de tous les Bélarussiens, soit tout le contraire des pantins occidentaux qui, le soir de leur élection, le clament haut et fort sans pour autant l’appliquer ensuite.

Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko sa lucidité au moment de la pandémie de coronavirus. À l’instar de la Suède, il refuse de sombrer dans la psychose, exclut tout confinement obligatoire, n’impose pas le port du masque partout et tout le temps, et ordonne la poursuite des compétitions sportives. Toutefois, désinformée par les ondes de la BBC et de Radio Free Europe, la population bélarussienne n’alla pas aux stades de peur d’être contaminée. Or, une partie de celle-ci manifeste maintenant chaque dimanche sans craindre d’attraper le virus comme s’il avait disparu…

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Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko de ne pas se courber devant le FMI, la Banque mondiale et les agences financières internationales. Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko de tenir tête aux injonctions sociétalistes LGBTistes. Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko de tancer en public ou devant les caméras tel directeur d’usine ou de ferme incompétent ou bien de virer en direct le Premier ministre accusé de corruption. Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko de restreindre la publicité. Les panneaux de réclame commerciale restent limités, ce qui fait du dirigeant bélarussien le premier et le plus conséquent des « Casseurs de pub ».

Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko d’avoir interdit la publication des infâmes caricatures du prophète Mahomet reprises par Charlie Hebdo. Le Bélarus compte une minorité musulmane ainsi que des immigrés originaires de l’Asie centrale post-soviétique. Le chef d’État bélarussien a bien compris la manœuvre démente d’une liberté d’expression en sens unique.

Les gouvernements occidentaux ne pardonnent pas au président Loukachenko d’avoir contribué au côté du commandant bolivarien de la révolution vénézuélienne, Hugo Chavez, à une coordination intercontinentale de résistance à l’hégémonie yankee. Les gouvernements occidentaux ne pardonnent surtout pas au président Loukachenko de maintenir la peine de mort. Le Bélarus reste le dernier État d’Europe à ne pas dépendre de ces affreux bidules que sont l’inutile Conseil de l’Europe et la funeste Cour européenne des droits de l’homme. S’il n’y a que deux à trois exécutions par an, l’existence du châtiment capital permet la gradation effective des peines. Intolérable pour l’Occident cosmopolite qui privilégie les criminels et autres délinquants aux honnêtes gens !

Si la France avait le bonheur (et l’honneur !) d’être conduite par Alexandre Loukachenko, elle retrouverait sa place au premier rang des puissances. Le président bélarussien contient la Subversion cosmopolite en cours. Comme sous le Second Empire français (1852 – 1870), les milieux urbains ne cachent pas leur hostilité. Les fauteurs de troubles souhaiteraient bien se débarrasser d’Alexandre Loukachenko. Or ils auraient dû se souvenir qu’il ne renonce pas si facilement. Contrairement au fataliste Jules César, le président bélarussien est passé à l’offensive. Le Bélarus a bien de la chance d’avoir à sa tête un tel combattant !

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 182 mise en ligne sur TVLibertés, le 15 septembre 2020.

mardi, 22 septembre 2020

UE / Russie : les six principes du renouveau de la guerre froide

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UE / Russie : les six principes du renouveau de la guerre froide

par Karin Bechet-Golovko
Ex: https://russie-politics.blogspot.com

Hier, le Parlement européen a voté à une majorité écrasante une résolution, qui ressemble à s'y méprendre à une déclaration de guerre froide. Sans parler du fait qu'en même temps, il ne reconnaît pas les élections en Biélorussie (rappelons que la Biélorussie ne fait pas partie de l'UE), le point essentiel vient dans la seconde résolution : renforcer l'isolement de la Russie, sauf si elle change de "régime", financer les dissidents, les médias et les ONG, pour préparer la "Russie démocratique". L'excuse : Navalny. Ce qui montre bien, en passant, que toute cette affaire, regroupée en deux résolutions européennes discutées en même temps, est liée. La Biélorussie a bien servi de modèle pour préparer rien moins qu'une tentative de renversement de l'ordre constitutionnel en Russie. Et l'UE le déclare ouvertement. En tout cas, c'est finalement une excellente nouvelle, car les cartes sont baissées et les groupes néolibéraux globalistes en Russie voient l'échec cuisant de leur politique de compromis-sion. Les leçons sont à tirer et pas uniquement en discours. Avant que le spectre de février 1917 ne plane une troisième fois sur le pays.

Le 16 septembre, les députés européens ont discuté de l'impératif d'isolement de la Russie actuelle, tant qu'elle ne se pliera pas intégralement aux règles du jeu de la globalisation, qui implique pour un partage du gateau économique, une soumission politique inconditionnelle. Cette résolution, débattue sur fond de Navalny, est un pas important passé dans la confrontation, tant sur le fond que par l'écrasante majorité du vote. La résolution prévoit de renforcer les sanctions contre la Russie et d'aller plus loin dans l'isolement du pays sur la scène internationale, tout en mettant la Russie ouvertement en position de faiblesse en demandant une enquête internationale sur l'affaire Navalny, menée par l'ONU, l'UE, l'OIAC et le Conseil de l'Europe - en violation de la souveraineté du pays. Le coup de grâce est l'établissement d'une stratégie de soutien et financement des "dissidents", des médias, de l'opposition pour préparer les relations de l'UE avec la "nouvelle Russie démocratique". Une résolution en forme de déclaration de guerre, car la Russie telle que nous la connaissons aujourd'hui, selon l'UE, doit disparaître.
 
Ainsi, sur les 705 députés européens, 688 ont pris part au vote concernant la Russie. Sur les 688 votant, 532 ont voté pour, 84 contre et 72 se sont (courageusement) abstenus. Il est donc tout à fait logique d'en déduire que le Parlement européen, dans son écrasante majorité, est pour la tenue d'une politique agressive envers la Russie. 
 
Andrius_Kubilius_Senate_of_Poland_01.JPGD'ailleurs, Andrius Kubilius (photo), l'ancien Premier ministre lituanien (pays, qui soutient ouvertement la révolution biélorusse) est l'un des auteurs de la résolution. Justification de l'importance de cette résolution selon ses termes :
"C'est un document important, parce qu'il ne parle pas uniquement du cas individuel de l'empoisonnement de Navalny, mais donne une image de la politique du Kremlin en général, et en particulier à l'encontre de l'opposition, de ceux qui pensent différemment et de ses voisins."

Afin de donner le ton, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait, la veille, fait une déclaration semblable : 

“To those that advocate closer ties with Russia, I say that the poisoning of Alexei Navalny with an advanced chemical agent is not a one-off,” said Ms von der Leyen, a former German defence minister. “We have seen the pattern in Georgia and Ukraine, Syria and Salisbury — and in election meddling around the world. This pattern is not changing.”

Ainsi, la Russie est présentée comme un pays paria. Ce qui justifie le contenu surréaliste de cette résolution. 
 
Les sanctions qui doivent être établies doivent tenir compte des personnes visées par les "enquêtes" de Navalny. Ainsi, les "enquêtes" à charge commandées remplacent la justice dans le monde post-moderne et ceux qui passent commande veulent pouvoir profiter immédiatement des "résultats" obtenus, sans prendre le risque d'une véritable étape judiciaire. Il s'agit quand même de bloquer des comptes bancaires ...
 
Selon les députés, l'UE doit insister pour que la Russie "mette sa législation en conformité avec le droit international", c'est-à-dire qu'elle doit annuler sa réforme constitutionnelle (puisque celle-ci réaffirme la supériorité de la Constitution nationale sur les normes internationales et décisions des organismes internationaux - conformément à la tradition juridique classique). De plus, la Russie doit mettre un terme à sa législation de contrôle des ONG financées de l'étranger et exerçant une activité politique, à savoir sa législation sur les agents étrangers (comme aux Etats-Unis, ce qui là ne pose aucun problème).
 
Pourquoi tant d'inquiétude ? Parce qu'il faut soutenir financièrement les "forces démocratiques". Et ça ne doit pas laisser de traces. Oui, comme en Biélorussie. C'est la suite logique, la machine est en marche, elle ne peut plus s'arrêter. Elle ne peut qu'être arrêtée. 
 
Cette résolution va encore plus loin et prévoit la remise à plat des relations entre l'UE et la Russie sur la base de 6 principes.
 
1) La stratégie européenne à l'égard de la Russie va dépendre de la profondeur des "processus démocratiques" en Russie et "du respect de l'état de droit et des droits de l'homme". Autrement dit, si la Russie ne "s'aligne" pas, le combat va durer jusqu'à ce qu'elle craque. Le message est clairement envoyé aux forces globalistes, assez nombreuses dans les couloirs du Kremlin et dans les jardins, mais qui n'ont pas (encore) les mains libres - comme en février 1917 ou à la fin des années 80.
 
2) La préservation de "l'isolement" de la Russie sur la scène internationale, comme avec le G7. Or, la Russie est entrée de plein-pied, la fleur au fusil, dans le dédale de la globalisation, c'est un coup très bien ciblé après avoir amené le pays exactement au point voulu.
 
3) Le développement d'un mécanisme de sanctions sur le modèle "Magnitsky", sanctions qui soient et personnelles et sectorielles. Ici, l'on voit l'intérêt qu'a pu présenter Navalny, puisqu'il faut bien un fondement dicible, mais maîtrisable.
 
4) L'arrêt du projet "Nord Stream 2", ce qui souligne bien le fait que l'UE ne défend pas les intérêts des pays européens, mais, en l'occurrence, balaie le chemin pour les importations américaines. Elle n'est donc qu'un instrument de la globalisation et son existence n'a de sens qu'en cela. L'UE n'est donc pas réformable, elle doit être détruite pour que les Etats européens survivent.
 
5) L'UE doit développer une stratégie de soutien des dissidents, des ONG et des médias en Russie, inviter les étudiants russes à étudier en Europe et créer dans un pays européen une "Université russe en exil". Manifestement, la Biélorussie fut le modèle, pour ensuite l'appliquer à la Russie. L'on rappellera l'Université biélorusse en exil (où j'ai d'ailleurs enseigné quelque temps), qui est située à Vilnius. L'on comprend aussi pourquoi la législation contrôlant le financement des ONG doit être révisée.
 
6) Les députés européens doivent immédiatement commencer à établir la stratégie des "futures relations de l'UE avec la Russie démocratique". C'est l'annonce d'un coup d'Etat, sous couvert de "démocratie". Comme en Biélorussie, le pouvoir "démocratique" doit être instauré de l'extérieur.
 
Par cette résolution, les parlementaires européens, que nous élisons au passage, n'ont rien fait de moins qu'une déclaration de guerre froide à la Russie. C'est le plan d'une tentative de renversement du pouvoir constitutionnel en Russie, sur le modèle biélorusse amélioré. Et ici aussi, comme avec la Biélorussie, le clan globaliste américain se met en retrait et laisse faire le sale travail, tout en tirant les ficelles en sous-main.
 
Cette résolution marque l'échec sans appel des forces globalistes russes, qui ont fragilisé le pays et l'on conduit dans cette impasse. Des forces qui, comme en février 1917, comme à la fin des années 80 ont conduit le pays à sa perte et l'ont offert sur un plateau au monde occidental. La politique de compromis trouve ici sa limite, il va falloir prendre une décision : l'on ne négocie pas lorsqu'on vous déclare la guerre. 

dimanche, 20 septembre 2020

Ursula von der Leyen’s State of the Union Address, the New Cold War and the Marginalization of Europe

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Ursula von der Leyen’s State of the Union Address, the New Cold War and the Marginalization of Europe

by Gilbert Doctorow

Ex: https://gilbertdoctorow.com

European Commission President Ursula von der Leyen’s State of the Union Address was remarkable in a number of ways. It marked an informal but very tangible constitutional change in European Institutions whereby the Commission becomes in practice if not in law a parliamentary cabinet. She hued as closely to the policies promoted by a majority of the MEP’s as Elizabeth II does in her Queen’s speech to the Houses of Parliament when she reads a text handed to her by the Prime Minister.

The reasons for this development are perfectly obvious.  When her candidacy for president was put to a vote in the European Parliament, she barely squeaked by.  This, after having spent several weeks in a charm campaign when she consulted with and listened to all the leading parties of the incoming parliament. The reason for her difficulties was what was construed as a violation of the growing parliamentary habits of the EU Institutions whereby the new President is chosen from among the candidates put up by the parties and the award is given to the party with the largest number of incoming MEPs, which was the PPE, the right of center People’s Party. 

Under pressure from Emmanuel Macron, the PPE’s candidate was passed over and the nod went to von der Leyen, who was a PPE member but not its internally selected candidate.  We all noted at the time that this choice was tolerated but not encouraged by German Chancellor Merkel, in whose cabinet von der Leyen served as Defense Minister.  We also noted that von der Leyen was not a star performer in Germany; indeed, she had come under heavy criticism for mismanaging her ministry and for various financial scandals.  The backing by Macron was somewhat hard to explain, though everyone pointed to von der Leyen’s perfect fluency in French, having grown up and been schooled in Brussels. In any case, back then, a year ago, Macron’s star was still on the ascendant, Gilets Jaunes notwithstanding, while Merkel’s star was sinking, as health problems and difficulties with her coalition partners forced her to declare a retirement date. She was, it would have seemed, a lame duck.

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What we saw in von der Leyen’s speech yesterday shows that Macron completely misunderstood whom he was backing in von der Leyen, completely misjudged his powers relative to Frau Merkel.

There was very little content on International Relations in von der Leyen’s speech, and it came at the very end, which by itself is extraordinary. The great bulk of her speech was devoted to economic issues, health issues and domestic spending in the EU.  One might say that these priorities indicate an isolationist turn of mind that corresponds perfectly well to the Greens, who were among the biggest winners in the 2019 elections to the European Parliament but who seemed to have been ignored by von der Leyen during the coalition building that immediately preceded and followed her installation as Commission President. The Greens’ expectation of being ‘king makers’ seemed to have been foiled.  Until yesterday…

What little there was of foreign policy in von der Leyen’s speech would have suited the German Greens in particular, since it was militant Cold War talk. Mention of the Continent’s biggest country which sits just on the Eastern frontier of the EU came in the following three sentences:

“To those who advocate closer ties with Russia, I say that the poisoning of Alexei Navalny with an advanced chemical agent is not a one off. We have seen the pattern in Georgia and Ukraine, Syria and Salisbury – and in election meddling around the world. This pattern is not changing – and no pipeline will change that.”

A more pithy, vitriolic and propagandistic statement could not have been pronounced by the Secretary General of NATO Jens Stoltenberg.  Indeed, one wonders why von der Leyen was installed in Place Schumann and not in the NATO headquarters out at Zaventem where militancy could be delivered with a Female Face, carrying gender equality through still tougher ceilings than within the EU Institutions.

Von der Leyen’s speech opened with mention of European values and the ideological messaging came up frequently, never curdling in the mouth of this very German politician, or so it would seem.  We saw it in her remarks on Belarus: “I want to say it loud and clear: the European Union is on the side of the people of Belarus.”  What exactly that translates into in terms of financial, political and, dare we say it, military meddling is not yet clear.  But if she wants a war with Russia, no cause than championing an ‘orange revolution’ in Belarus could turn the trick better.

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And, last but not least, von der Leyen said she will introduce and promote a “European Magnitsky Act.”  What is that all about?

Let us return to the question of Monsieur Macron and his seeming victories on the European stage just after the May 2019 elections of the European Parliament.  Shortly afterwards we learned that his just elected ‘en marche’ MEPs were combining with the 10% of MEPs that had for years been led by the NeoLiberal MEP, former premier of Belgium, Guy Verhofstadt under the grouping labeled ALDE.  The new grouping would go under the name “Renew Europe.”

Verhofstadt soon afterwards disappeared from view and it would have seemed that Macron now would be leading a group of MEPs counting something like 15% of the European Parliament, heading them in a wholly new direction as regards relations with the big neighbor to the East.  This was the time when Macron had his one-on-one meetings with Vladimir Putin and made very bold promises to bring Russia in from the cold into the European House.   It was somewhat before Macron scandalized Frau Merkel and other pillars of the status quo in that same house with his remarks on NATO being “brain dead.”

In two places in her speech, von der Leyen was giving Macron the finger.  One was her remark cited above, addressed to “those that advocate closer ties with Russia.”  The other was in her advocacy of a “European Magnitsky Act.” Such an act makes reference to the supposedly terrible violation of human rights that was supposedly perpetrated by Kremlin agents against a certain Sergei Magnitsky for his supposed whistle blowing about crimes in high places.

The original Magnitsky Act was promulgated in the United States in 2012 when the Russia-hating majority in the U.S. Congress was conned into it by a certain fraudster, William Browder, Sergei Magnitsky’s erstwhile boss.  The Act sought to blacken the reputation of Putin and to cast the Russian Federation into pariah status. Browder tried with might and main to see it reissued in Europe. His cause was taken up with alacrity by precisely Verhofstadt and his Russia-hating followers in ALDE.  Now we find that Verhofstadt is having the last laugh in terms of setting policy for the combined group of MEPs called “Renew Europe.”  And Von der Leyen has taken up their cause and made it that of the European Commission.

For Europe’s young people no doubt von der Leyen’s Green initiatives will look great.  For those of us with a gray hair or two, and with interests that go beyond the nearest state boundary, her foreign affairs agenda such as she outlined in her speech yesterday will look oh so retro. Europe is well on its way to further marginalization in international affairs. And Macron has been proven to be an empty windbag.

©Gilbert Doctorow, 2020

[If you found value in this article, you should be interested to read my latest collection of essays entitled A Belgian Perspective on International Affairs, published in November 2019 and available in e-book, paperback and hardbound formats from amazon, barnes & noble, bol.com, fnac, Waterstones and other online retailers. Use the “View Inside” tab on the book’s webpages to browse.]

La Juge Ruth Bader Ginsburg de la Cour Suprême est décédée

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La Juge Ruth Bader Ginsburg de la Cour Suprême est décédée

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

La Cour Suprême américaine a annoncé ce vendredi le décès de la juge Ruth Bader Ginsburg, des "complications métastatiques d'un cancer du pancréas", à 87 ans.

L'heure est aux politesses et aux hommages, donc et y compris par Donald Trump. On célèbre la fille d'immigrants juifs de Brooklyn, parvenue petit à petit à accéder au sommet du pouvoir judiciaire... Mais au-delà de l'éloge panégyrique de circonstance, les médias encensent surtout la juge la plus "progressiste" de la cour.

Il faut comprendre ce que cela veut dire. Ruth Bader Ginsburg ("RBG" selon son acronyme) a été nommée par Bill Clinton en 1993. Loin de la "modérée" sous l'étiquette de laquelle elle fut présentée, elle s'est avérée en pratique une des plus gauchistes et des plus engagées politiquement de tous les juges de la Cour Suprême américaine, partageant ce triste honneur avec Sonia Sotomayor nommée par Obama en 2009.

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En d'autres termes, RGB n'a eu de cesse que de fouler aux pieds son rôle d'interprétation de la Constitution des États-Unis. À la place, elle a toujours statué avec comme seul objectif de pousser tous les sujets qui lui tenaient à cœur politiquement ou sociologiquement. Permettant à l'occasion à la Cour suprême de basculer en sa faveur, elle fut en faveur de:

  • toutes les initiatives de vote par correspondance (qui ne cesse de créer la polémique aujourd'hui) ;
  • l'immigration par tous les moyens ;
  • le rejet de toute tentative de renvoi de quelque immigré que ce soit, quelles que soit les raisons (même les pires criminels de sang) ;
  • l'avortement et l'infanticide (avortement jusqu'au terme de la grossesse, y compris pendant l'accouchement);
  • le mariage homosexuel ;
  • l'abaissement de l'âge du "consentement raisonné" aux relations sexuelles à douze ans ;
  • la validation constitutionnelle de l'Obamacare ;
  • l'approche raciste de la discrimination positive.

La liste n'est pas exhaustive. On comprend le désarroi des gauchistes radicaux américains sur Twitter.

La juge était malade depuis plusieurs années. Elle avait néanmoins refusé de démissionner sous la Présidence Obama, estimant préférable de céder sa place sous l'Administration (Hillary) Clinton qui devait lui succéder en 2016. Les citoyens américains lui jouèrent un bien mauvais tour en élisant à sa place Donald Trump. Dès lors, plus question de démissionner et de laisser à Trump le choix de son successeur!

RBG choisit donc de se maintenir à son siège coûte que coûte, malgré son grand âge et une santé déclinante, s'absentant souvent et pour de longues périodes alors qu'elle subissait des interventions médicales et des thérapies liées au cancer qui la rongeait. Il  arriva plusieurs fois à la vieille dame de s'évanouir en public. À plusieurs reprises, la Cour suprême dut siéger à huit au lieu de neuf, ce qui entraîna des troubles de son fonctionnement et supprima temporairement son rôle d'établissement de la jurisprudence.

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Malheureusement pour elle, son heure arriva trop tôt. Trump est toujours Président, et il est en mesure de décider de son successeur. Le fera-t-il pendant le mois qui nous sépare de l'élection? C'est possible - après tout il est parfaitement en droit de le faire. Trump a toujours mis la nomination des juges au cœur de son mandat (c'est un aspect de sa Présidence bien peu couvert par les médias) et les Républicains contrôlent toujours le Sénat avec 53 sièges. Mieux encore, face aux critiques de la gauche, Trump a établi depuis longtemps une liste officielle des personnalités qu'il envisageait pour une future nomination à la Cour Suprême. Autant dire que tout est prêt. Mais Trump pourrait aussi sportivement choisir d'attendre les élections de novembre, galvanisant les deux parties en montant les enchères de l'élection.

L'équilibre de la Cour Suprême est fragile. Les juges Clarence Tomas et Samuel Alito sont les plus conservateurs dans le respect de la Constitution. Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh (pourtant tous deux nommés par Trump) ainsi que John G. Roberts Jr., le juge en Chef, sont souples dans leur interprétation ; Stephen Breyer, Elena Kagan et Sonia Sotomayor la négligent clairement pour laisser libre court à leurs convictions de gauche, et viennent de perdre Ruth Bader Ginsburg dans leur camp.

La place est donc libre pour que la nomination d'un futur juge réellement constitutionnaliste ramène enfin l'équilibre dans une institution qui a beaucoup perdu en crédibilité dans l'histoire récente à force de se rallier à l'opinion politico-médiatique du moment, plutôt qu'à la Constitution américaine. Et ce choix pourrait influer sur le comportement de la Cour pendant plusieurs décennies.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 19 septembre 2020

samedi, 19 septembre 2020

De la guerre commerciale à la "guérilla économique"

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De la guerre commerciale à la "guérilla économique"

La guerre économique fait rage. La crise sanitaire et économique qui s’en suit, ont accentué les rapports de force et affaibli des structures déjà largement exposées, constituant autant de proies. Face à cette mutation sans précédent, il est essentiel que les entreprises puissent disposer d’une boîte à outils de la sécurité économique et parer les menaces et ingérences auxquelles elles sont malgré elles exposées.

Rappelons au préalable quelques considérations sur la guerre économique, dans son approche macro :
Elle ne doit pas se confondre avec la guerre à l’économie militaro-industrielle, telle que la destruction, par des moyens armés, d’usines d’armement, de voies de communication, atteintes aux pôles aéroportuaires, coupures à l’accès aux matières premières, moyens de télécommunication, infrastructures cyber, etc., lesquelles actions relèvent davantage de la guerre totale.
 
La guerre économique n’est pas non plus la guerre à l’économie dans son essence même, que les altermondialistes et anticapitalistes mènent dans leur velléité d’anéantissement du libéralisme, et plus largement des activités économiques humaines sous toutes ses formes.
 
Enfin, elle n’est pas l’économie de guerre à savoir l’effort industriel des entreprises d’armement pour subvenir aux ressources en moyens nécessaires pour livrer les batailles et alimenter l’appareil militaire en armement.
 
En réalité, comme nous l’avions démontré dans notre précédent ouvrage [1], la guerre de nature non militaire et/ou non conventionnelle affecte désormais les petites ou moyennes puissances. Précisément, la guerre économique prospère en temps de paix militaire, et constitue l’affrontement géoéconomique des grandes puissances, à défaut d’employer des moyens armés. D’où le recours essentiel aux stratégies indirectes et/ou asymétriques dont le droit, la fiscalité, les technologies, les normes environnementales désormais, etc., ne sont pas absentes.
 
En effet, selon Bernard Esambert :
 
« L’économie mondiale se globalise : la conquête des marchés et des technologies a pris la place des anciennes conquêtes territoriales et coloniales. Nous vivons désormais en état de guerre économique mondiale, et il ne s’agit pas seulement là d’une récupération du vocabulaire militaire. Ce conflit est réel, et ses lignes de force orientent l’action des nations et la vie des individus. L’objet de cette guerre est, pour chaque nation, de créer chez elle emplois et revenus croissants au détriment de ceux de ses voisins » (…)
« la guerre économique impose également des débarquements chez l’ennemi par l’implantation à l’étranger, la défense de l’arrière par des entreprises à caractère régional et l’établissement de protections au travers de tarifs douaniers qui ne représentent plus que des murets de fortune, de mouvements monétaires qui ont pris le relais des barrières douanières, enfin d’innombrables entraves aux échanges qui protègent ici ou là un pan de l’économie ». « Les chômeurs sont désormais les morts de la guerre économique » [2] .
 
Mais cette compétition économique exacerbée – ou guerre par l’économie– ne concerne pas seulement les grands groupes ; elle n’épargne pas non plus le tissu industriel et commercial territorial. Tant s’en faut. Dès lors que nous voulons développer des aspects pratiques au niveau de l’entreprise, il convient de se situer dans le cadre des ingérences et déloyautés commerciales, affectant directement le tissu des TPE, PME et ETI.  C’est ce que ne nous nommerons la « guérilla économique » constituée de conflits de moindre intensité, mais tout aussi mortifère pour l’entreprise.
 
De la même manière qu’il est souvent opposé macro-économie et micro-économie, il existe donc bien une guerre économique (à l’échelle des états) et une guérilla économique vécue au niveau des TPE-PME-ETI, qui relève de la compétition exacerbée.
 
La guérilla ou « petite guerre » est souvent présentée comme un conflit de partisans, ou combattants irréguliers, ne constituant pas une armée régulière de soldat sous uniforme. La guerre froide et la période de décolonisation ont favorisé ce type d’agressions non conventionnelles. De même que l’arme atomique a conduit les grandes puissances à la neutralité directe et aux affrontements asymétriques. C’est d’ailleurs le fondement même de guerre froide : « paix impossible, guerre improbable » [3].
 
Par conséquent, à l’instar de ces luttes armées indirectes, la guérilla économique est une action concertée visant une cible industrielle ou commerciale, destinée à réduire, sans intervention étatique ni institutionnelle, sa part de marché ou sa position dominante, jusqu’à l’anéantissement total.
 
Plusieurs actions relevant de cette sphère de « petite guerre économique » peuvent être recensées : espionnage industriel, déstabilisation réputationnelle (guérilla informationnelle), cyber atteinte aux données, risques en matière de conformité, fraudes financières, débauchages et mouvements RH. Autant d’ingérences dans la gouvernance de l’entreprise afin de parvenir à des buts de guerre.
 
C’est l’ensemble de ces moyens, et leurs réponses, qui sont exposés dans « Survivre à la guerre économique », pour en faire un véritable manuel de survie face aux risques contemporains relevant de la guérilla économique.

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Olivier de MAISON ROUGE est Avocat, Docteur en droit. Professeur associé à l’Ecole des relations internationales (ILERI) et à l’Ecole de Guerre Economique (EGE), intervenant régulier à l’IHEDN et à l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM). L’auteur a été amené à défendre des entreprises confrontées aux actes d’espionnage économique et ingérences économiques ; il a développé une véritable doctrine en matière de contre-mesures juridiques et de protection du patrimoine informationnel. Il contribue ainsi à l’élaboration de références et standards en matière de sécurité économique et de souveraineté en matière d’informations sensibles.
Auteur de nombreux articles et d’ouvrages :
Cyberisques. La gestion juridique des risques numériques, LexisNexis, 2018
Penser la guerre économique. Bréviaire stratégique. VA Editions, 2018

Dernier ouvrage paru : « Survivre à la guerre économique. Manuel de résilience  », VA Editions, septembre 2020
 
[1] de MAISON ROUGE Olivier, Penser la guerre économique. Bréviaire stratégique. VA Editions, 2018.
[2] ESAMBERT Bernard, La guerre économique mondiale, Olivier Orban, 1991
[3] ARON Raymond, Le grand schisme, 1948

The Historic Clash of Two Opposing Geopolitical Paradigms

 
Matthew Ehret
 
Ex: https://www.strategic-culture.org

Compared the great initiatives taken on behalf of freedom and anti colonialism throughout the past 260 years, today’s America appears to be a strange and foolish creature running roughshod over the dignity of people and nations in a race for mass nuclear extermination.

Such is the image projected by Mike Pompeo’s ranting anti-China attacks or the relentless demonization of Russia sweeping across mainstream media ever day- both nations who have repeatedly called for cooperation and friendship with the USA. If it were simply belligerent words then we could brush off these childish attacks as mere foolish rhetoric, but sadly these words are backed by extraordinarily dangerous action. From escalating military maneuvers on Russia’s border, to belligerent military expansion in China’s backyard, everywhere one looks, we find the same lemming-like commitment to playing a nuclear game of chicken in the hopes of psychologically breaking the Multipolar Alliance.

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However, as China’s Ambassador Cui Tiankai recently stated, “China and the USA need to recapture the spirit of cooperation from WWII and join hands to confront our common enemies in the new era.”

I couldn’t agree more.

As the Ambassador invoked the spirit of Lincoln citing the beautiful quote: “the best way to predict the future is to create it”, I think it’s wise to revisit the two opposing global policy options the USA had available to it at the turn of the last century while the Civil War hero William McKinley still presided in the office of the presidency in 1901.

At this crucial moment in world history, it was still undetermined whether America would hold on to its anti-imperial traditions or slip into the trap of a new imperial identity.

Monroe Doctrine or Empire?

As Martin Sieff eloquently laid out in his recent article, President McKinley himself was an peacemaker, anti-imperialist of a higher order than most people realize. McKinley was also a strong supporter of two complementary policies: 1) Internally, he was a defender of Lincoln’s “American system” of protectionism, internal improvements and black suffrage and 2) Externally, he was a defender of the Monroe Doctrine that defined America’s anti-imperial foreign policy since 1823.

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The Monroe Doctrine’s architect John Quincy Adams laid out this principle eloquently on July 4, 1821:

“After fifty years the United States has, without a single exception, respected the independence of other nations, while asserting and maintaining her own.

That the United States does not go abroad in search of monsters to destroy. She is the well-wisher to the freedom and independence of all. She is the champion and vindicator only of her own.

That by involving itself in the internal affairs of other nations, the United States would destroy its own reason of existence; the fundamental maxims of her policy would become, then, no different than the empire America’s revolution defeated. It would be, then, no longer the ruler of itself, but the dictator of the world.”

America’s march is the march of mind, not of conquest.

Colonial establishments are engines of wrong, and that in the progress of social improvement it will be the duty of the human family to abolish them”.

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It was an aging John Quincy Adams whom a young Abraham Lincoln collaborated with in ending the imperial Mexican-American war under Wall Street stooge James Polk in 1846. When Adams died in 1848, Lincoln picked up the torch he left behind as the London-directed “proto deep state” of the 19th century worked to dissolve the republic from within. The foreign policy conception laid out by Adams ensured that America’s only concern was “staying out of foreign imperial entanglements” as Washington had earlier warned and keeping foreign imperial interests out of the Americas. The idea of projecting power onto the weak or subduing other cultures was anathema to this genuinely American principle.

A major battle which has been intentionally obscured from history books took place in the wake of Lincoln’s murder and the re-ascension of the City of London-backed slave power during the decades after the Union victory of 1865. On the one hand America’s role in the emerging global family of nations was being shaped by followers of Lincoln who wished to usher in an age of win-win cooperation. Such an anti-Darwinian system which Adams called “a community of principle” asserted that each nation had the right to sovereign banking controls over private finance, productive credit emissions tied to internal improvements with a focus on continental (rail/road) development, industrial progress and full spectrum economies. Adherants of this program included Russia’s Sergei Witte and Alexander II, Germany’s Otto von Bismarck, France’s Sadi Carnot, and leading figures within Japan’s Meiji Restoration.

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On the other hand, “eastern establishment families” of the USA more loyal to the gods of money, hereditary institutions and the vast international empire of Britain saw America’s destiny tied to an imperial global partnership with the Mother country. These two opposing paradigms within America have defined two opposing views of “progress”, “value”, “self-interest” and “law” which have continued to shape the world over 150 years later.

William Gilpin vs Alfred Mahan: Two Paradigms Clash

A champion of the former traditionally American outlook who rose to the international scene was William Gilpin (1813-1894). Gilpin hailed from a patriotic family of nation builders whose patriarch Thomas Gilpin was a close ally of Benjamin Franklin and leading member of Franklin’s Philosophical Society. William Gilpin was famous for his advocacy of America’s trans continental railway whose construction he proselytized as early as 1845 (it was finally begun by Lincoln during the Civil War and completed in 1869 as I outlined in my previous paper How to Save a Dying Republic [LINK]).

In his thousands of speeches and writings, Gilpin made it known that he understood America’s destiny to be inextricably tied to the ancient civilization of China- not to impose opium as the British and their American lackies were want to do, but to learn from and even emulate!

In 1852, Gilpin stated:

“Salvation must come to America from China, and this consists in the introduction of the “Chinese constitution” viz. the “patriarchal democracy of the Celestial Empire”. The political life of the United States is through European influences, in a state of complete demoralization, and the Chinese Constitution alone contains elements of regeneration. For this reason, a railroad to the Pacific is of such vast importance, since by its means the Chinese trade will be conducted straight across the North American continent. This trade must bring in its train Chinese civilization. All that is usually alleged against China is mere calumny spread purposefully, just like those calumnies which are circulated in Europe about the United States”.

With Lincoln’s 1861 presidential victory, Gilpin became Lincoln’s bodyguard and ensured the president survived his first assassination attempt en route to Washington from Illinois. During the Civil War, Gilpin was made Colorado’s first Governor where he successfully stopped the southern power from opening up a western front during the war of secession (applying Lincoln’s greenback system to finance his army on a state level) and winning the “Battle of Glorieta Pass”, thus saving the union.

After the war Gilpin became a leading advocate of the internationalization of the “American system of political economy” which Lincoln applied vigorously during his short-lived presidency. Citing the success of Lincoln’s system, Gilpin said: “No amount of argument will make America adopt old world theories… To rely upon herself, to develop her own resources, to manufacture everything that can possibly be manufactured within her territory- this is and has been the policy of the USA from the time of Alexander Hamilton to that of Henry Clay and thence to our own days”.

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Throughout his speeches Gilpin emphasizes the role of a U.S.-Russia alliance: “It is a simple and plain proposition that Russia and the United States, each having broad, uninhabited areas and limitless undeveloped resources, would by the expenditure of 2 or 3 hundred millions apiece for a highway of the nations threw their now waste places, add a hundredfold to their wealth and power and influence”

And seeing in China’s potential the means to re-enliven the world- including the decadent and corrupt culture of Europe: “In Asia a civilization resting on a basis of remote antiquity has had, indeed, a long pause, but a certain civilization- although hitherto hermetically sealed up has continued to exist. The ancient Asiatic colossus, in a certain sense, needed only to be awakened to new life and European culture finds a basis there on which it can build future reforms.”

In opposition to the outdated British controls of “chock points” on the seas which kept the world under the clutches of the might of London, Gilpin advocated loudly for a system of internal improvements, rail development, and growth of the innate goodness of all cultures and people through scientific and technological progress. Once a global system of mutual development of rail were established, Gilpin stated “in the shipment of many kinds of raw and manufactured goods, it will largely supersede the ocean traffic of Great Britain, in whose hands is now carrying the trade of the world.”

Gilpin’s vision was most clearly laid out in his 1890 magnum opus “The Cosmopolitan Railway” which featured designs for development corridors across all continents united by a “community of principle”.

Echoing the win-win philosophy of Xi Jinping’s New Silk Road today, Gilpin stated:

“The cosmopolitan railway will make the whole world one community. It will reduce the separate nations to families of our great nation… From extended intercommunication will arise a wider intercourse of human ideas and as the result, logical and philosophical reciprocities, which will become the germs for innumerable new developments; for in the track of intercommunication, enterprise and invention invariably follow and whatever facilitates one stimulates every other agency of progress.”

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Mahan Derails America’s Anti-Imperial Identity

Alfred Thayer Mahan (1840-1914) represented an opposing paradigm which true American statesmen like Lincoln, Secretary of State James Blaine, William Seward, President Grant, William Garfield, and McKinley detested. Sadly, with McKinley’s murder (run by an anarchist ring with ties to British Intelligence) and the rise of Teddy Roosevelt in 1901, it was not Gilpin’s but rather Mahan’s worldview which became the dominant foreign policy doctrine for the next 120 years (despite a few brief respites under FDR and JFK).

Mahan is commonly credited for being a co-founder of modern geopolitics and an inspiration for Halford Mackinder. Having graduated from West Point’s naval academy in 1859, Mahan soon became renowned as a total failure in actual combat having crashed warships repeatedly into moving and stationary objects during the Civil War. Since reality was not his forte, Mahan focused his post-war career on Ivory tower theorizing gushing over maps of the world and fawning over Britain’s power as a force of world history.

His “Influence of Sea Power Upon History 1660-1783 published in the same year that Gilpin published his Cosmopolitan Railway (1890) was a total break from the spirit of win-win cooperation that defined America’s foreign policy. According to the Diplomat, this book soon “became the bible for many navies around the world” with the Kaiser of Germany (now released from the influence of the great rail-loving statesman Otto von Bismarck whom he fired in 1890) demanding all of his offers read. Later Teddy Roosevelt ordered copies for every member of Congress. In Mahan’s book, the geopolitician continuously asserts his belief that it is America’s destiny to succeed the British Empire.

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Taking the British imperial definition of “commerce” which uses free trade as a cover for the military dominance of weak nations (open borders and turning off protectionism simply makes a people easier to rob), Mahan attempts to argue that America need not continue to adhere to “outdated” habits like the Monroe doctrine since the new order of world empires demands America stay relevant in a world of sea power and empire. Mahan writes: “The advance of Russia in Asia, in the division of Africa, in the colonial ambitions of France and in the British idea of Imperial Federation, now fast assuming concrete shape in practical combined action in South Africa” demands that the USA act accordingly.

Attempting to refute the “outdated habits” of rail development which consume so many foolish statesmen around the globe, Mahan states: “a railway competes in vain with a river… because more facile and copious, water traffic is for equal distances much cheaper and because cheaper, more useful”. Like those attacking today’s Belt and Road Initiative, the power of railways is that their returns are not measurable by simple monetary terms, but are rather QUALITATIVE. The long-term construction of rail systems not only unite divided people, increase manufacturing and industrial corridors but also induce closer powers of association and interchange between agriculture and urban producers. These processes uplift national productive powers building full spectrum economies and also a culture’s capacity for creative thought.

The attempt made to justify sea traffic merely because “larger amounts of goods can be shipped” is purely quantitative and monetaristic sophistry devoid of any science of real value.

While Gilpin celebrates the successful awakening of China and other great nations of the world, in the Problem of Asia (1901) Mahan says: “It is scarcely desirable that so vast a proportion of mankind as the Chinese constitute should be animated by but one spirit”. Should China “burst her barriers eastward, it would be impossible to exaggerate the momentous issues dependant upon a firm hold of the Hawaiian islands by a great civilized maritime power.”

Mahan’s adherence to social Darwinism is present throughout his works as he defines the political differences of the 3 primary branches of humanity (Teutonic, Slavic and Asiatic) as purely rooted in the intrinsic inferiority or superiority of their race saying: “There are well recognized racial divergencies which find concrete expression in differences equally marked of political institution, of social progress and of individual development. These differences are… deep seated in the racial constitution and partly the result of the environment”. Mahan goes onto restate his belief that unlike the superior Teutonics “the Oriental, whether national or individual does not change” and “the East does not progress”.

Calling China a carcass to be devoured by an American eagle, Mahan writes: “If life departs, a carcass can be utilized only by dissection or for food; the gathering to it of the eagles is a natural law, of which it is bootless to complain… the onward movement of the world has to be accepted as a fact.”

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Championing an Anglo American alliance needed to subdue and “civilize” China as part of the post-Boxer Rebellion, Mahan says “of all the nations we shall meet in the East, Great Britain is the one with which we have by far the most in common in the nature of our interests there and in our standards of law and justice”.

In case there was any doubt in the minds of Mahan’s readers as to the MEANS which America should assert its dominance onto China, Mahan makes clear his belief that progress is caused by 1) force and 2) war: “That such a process should be underlain by force… on the part of outside influences, force of opposition among the latter themselves [speaking of the colonial European monarchies racing to carve up China in 1901 -ed] may be regrettable, but it is only a repetition of all history… Every step forward in the march that has opened in China to trade has been gained by pressure; the most important have been the result of actual war.”

A Last Anti-Imperial Push

The chaos induced by the anti-foreigner Boxer Rebellion of 1899 which spread quickly across China resulted a heated battle between imperial and anti-imperial forces in both Russia and the USA. Where Transport Minister Sergei Witte who spearheaded the development of the Trans Siberian rail line (1890-1905) tried to avoid military entanglement, McKinley was busy doing the same.

The boxers soon attacked the Manchurian rail connecting Russia to China by land and Witte succumbed to pressure to finally send in troops. The reformers of China who attempted to modernize with American and Russian assistance under Emperor Kuang Hsu and Li Hung Chang fell from power as total anarchy reigned. The outcome of the Boxer chaos involved the imperial powers of France, Germany and England demanding immense financial reparations, ownership of Chinese territory and mass executions of the Boxers.

While McKinley is often blamed for America’s imperial turn, the reality is just the opposite.

The Spanish-American war begun in 1898 was actually launched unilaterally by Anglophilic racist Theodore Roosevelt who used the 4 hour window he had while Undersecretary of the Navy (while the actual Secretary was out of Washington) to send orders to Captain Dewey of the Pacific fleet to engage in a fight with the Spanish over their Philippine territories. McKinley had resisted the war hawks until that point but found himself finally bending to the momentum. In China, McKinley, like Witte worked desperately to reject taking territory resulting in great fears from the British oligarchy that a U.S.-Russia alliance led by McKinley and Witte was immanent.

The assassination of McKinley on September 18, 1901 catapulted Mahan-loving Vice President Teddy Roosevelt into high office, who enmeshed America into a new epoch of Anglo-American imperialism abroad, a growth of eugenics and segregation at home and the creation of an independent police state agency called the FBI.

As Sieff writes: “Roosevelt devoted his next eight years in the presidency and the rest of his life to integrating the United States and the British Empire into a seamless web of racial imperialist oppression that dominated Latin America, sub-Saharan Africa and Asia and that destroyed the cultural history and heritage of the Native North American nations.”

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In Russia, the 1902 Anglo-Japan Treaty led to the disastrous Japan-Russo war of 1905 which devastated the Russian navy, ended the political career of Sergei Witte and threw Russia into chaos leading to the fall of the Romanovs (Czar Nicholas II was the last statesman occupying high office that this author is aware of to have actively promoted the Bering Strait Tunnel rail connection in 1906. It wasn’t until FDR’s Vice President Henry Wallace met with Foreign Minister Molotov in 1942 that the idea resurfaced once more).

While the “open door” rape of the China was attempted by the Anglo-Americans, a fortunate rear guard maneuver orchestrated by another follower of Abraham Lincoln named Sun Yat-sen resulted in a surprise overthrow of the Manchu dynasty in 1911 and the institution of the Republic of China with Sun Yat-sen as the acting President. While Sun Yat-sen sided with Gilpin and Lincoln in opposition to the Mahanists on the issue of rail and industrial development (illustrated in his extraordinary 1920 International Development of China program), the intrigues that sank the world into World War I made any hopes of this early development of China impossible in Sun Yat-sen’s lifetime.

Today’s Belt and Road Initiative, and strategic friendship established between Russia and China has re-awoken the forgotten vision of William Gilpin for a world of cooperating sovereign nation states. Does President Trump have the moral and intellectual fortitude to keep his nation from disintegrating long enough to accept a Russia-U.S.-China alliance needed to revive McKinley’s American System or will we slip into a new World War?

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mardi, 15 septembre 2020

L’Affaire Navalny : « Les Bonnes Questions »

par Héléna Perroud*
Ex: https://geopragma.fr

Un opposant russe des plus médiatiques, une dose de novitchok, une jeune femme russe de Londres – Maria Pevchikh – qui vient encore épaissir le mystère et une crise internationale aigüe. La fin de l’été a vu un bien étrange événement se produire en Russie. Le 20 août, alors qu’il rentrait d’un déplacement en Sibérie en lien avec les élections russes du 13 septembre, Alexey Navalny a été pris d’un malaise à bord du vol Tomsk-Moscou. L’avion s’est posé en urgence à Omsk pour qu’il puisse au plus vite être pris en charge par des médecins. Plongé dans le coma, c’est là qu’il a reçu les premiers soins. Puis à la demande de sa famille, dès le 22 août, il a été transféré par un avion privé médicalisé à Berlin, au désormais fameux hôpital de la Charité. Le 2 septembre, alors que les médecins russes n’avaient pas décelé d’empoisonnement, le porte-parole du gouvernement allemand annonçait qu’un laboratoire miliaire allemand avait retrouvé des traces de « novitchok » dans son sang. La chancelière Angela Merkel faisait une déclaration solennelle dans la foulée pour condamner « l’agression » dont avait été victime Navalny sur le sol russe.

A première vue les analyses russes et allemandes du même patient ne concordent donc pas. La vérité médicale se fraiera peut-être un chemin ; les médecins russes ont gardé des échantillons prélevés sur leur patient d’Omsk et ont proposé le 5 septembre, par la voie du président de l’ordre des médecins, le Dr Leonid Rochal, de travailler avec leurs collègues allemands au rétablissement de Navalny ; à quoi sa femme a répondu sèchement qu’elle ne souhaitait aucune collaboration de la partie russe.  

Ce qui est manifeste en revanche, c’est le retentissement géopolitique d’ores et déjà considérable de cette affaire et le regard accusateur porté par une bonne partie du monde occidental vers le Kremlin sommé de s’expliquer.

Depuis près d’un mois beaucoup de choses ont été dites et écrites et chacun essaie de comprendre qui est derrière cet « empoisonnement » – si les faits sont établis. Dès le 21 août, l’ambassadeur aux droits de l’homme François Croquette écrivait : « Nous savons qui est le coupable » – égrénant les noms d’Anna Politkovskaïa, Alexandre Litvinenko, Natalia Estemirova, Boris Berezovsky, Boris Nemstov, Serguei Skripal, Piotr Verzilov pour finir avec Alexey Navalny. Derrière chacun de ces noms il y a pourtant des réalités différentes et les amalgamer n’aide pas à comprendre la situation actuelle. Le 23 août, une émission allemande – « Les bonnes questions » – était plus explicite encore et n’en posait qu’une : « était-ce Poutine ? ». Depuis nombre de chefs d’Etat, les pays du G7, le secrétaire général de l’OTAN se sont tous exprimés sur le sujet et certains réclament de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie. Curieux qu’un tel emballement n’ait pas suivi la mort atroce de Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul en octobre 2018…

Sans doute, à ce stade, l’affaire Navalny soulève-t-elle plus de questions qu’elle n’apporte de réponse. Encore faut-il essayer de poser les bonnes, en prenant en compte le contexte russe et international. On peut les résumer autour de trois interrogations simples : pourquoi lui ? pourquoi maintenant ? pourquoi le novitchok ? 

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Pourquoi Navalny ?

Incontestablement charismatique et courageux, Alexey Navalny est présenté par les média occidentaux comme « l’opposant n° 1 à Poutine ». Les médias officiels russes le qualifient généralement de « blogueur » et jusqu’à ces dernières semaines ne mentionnaient que rarement son nom. Il a fallu attendre les déclarations allemandes du 2 septembre pour que le principal journal télévisé « Vremia » évoque le sujet (même si d’autres émissions de la première chaîne avaient évoqué plus tôt son « malaise »).

Il est vrai qu’il s’est fait connaître du grand public à travers la dénonciation de la corruption des élites dirigeantes via le site internet de sa fondation de lutte contre la corruption, FBK, et le combat politique, à travers un parti rebaptisé récemment « La Russie du futur ». La seule élection à laquelle il a pu se présenter jusqu’à présent – élection du maire de Moscou en septembre 2013 – avait été prometteuse : 27% des voix, en deuxième position derrière le maire sortant Sobianine, élu au premier tour avec 51% des voix. Condamné depuis dans des affaires qu’il dénonce comme politiques, il est aujourd’hui inéligible jusqu’en 2028. Les deux candidats à l’élection présidentielle russe de 2018 les plus proches de ses positions, Sobtchak et Iavlinski, ont réuni respectivement 1,7% et 1% des voix, loin derrière Poutine réélu avec 76% des voix, et loin derrière le candidat communiste arrivé second avec 11%. Il avait d’ailleurs été à ses débuts un compagnon de route de Iavlinski dans son parti d’opposition Iabloko, dont il avait été exclu en 2007 à cause de prises de position jugées trop nationalistes. Il avait en effet participé au mouvement de « La Marche russe », ouvertement anti-caucasienne. Dans un spot publicitaire pour le moins étrange il assimilait les Tchétchènes à des insectes nuisibles et suggérait de les éliminer à coup de fusil.

S’il est momentanément hors du jeu électoral à titre personnel, il reste néanmoins très présent sur la scène politique russe. A la veille de son malaise il venait de réaliser des enquêtes filmées d’une trentaine de minutes chacune sur les « élites » politiques de Sibérie. Les deux premières, l’une sur Novosibirsk – « Qui a pris le contrôle de la capitale de la Sibérie et comment la libérer ? » – l’autre sur Tomsk – « Tomsk aux mains de la mafia des députés » – ont été mises en ligne début septembre et ont déjà recueilli près de 10 M de vues. Un film consacré à Dmitri Medvedev en 2017 (« Ne l’appelez plus Dimon ») a, lui, recueilli plus de 36 M de vues et a contribué à ternir l’image du premier ministre d’alors. L’impact de ses prises de position n’est donc pas négligeable, même si son passage par le World Fellows Program de Yale en 2010 le classe, pour une partie de l’électorat russe, dans le camp des « agents américains ».

Pourquoi maintenant ?

L’affaire Navalny se déclenche un an tout juste après l’assassinat, dans un parc berlinois, d’un Géorgien d’origine tchétchène considéré comme terroriste en Russie, qui avait déjà créé des tensions entre la Russie et l’Allemagne. Et 80 ans jour pour jour après l’assassinat de Trotsky à Mexico. Sans chercher de parallèles historiques qui n’ont sans doute pas lieu d’être, il faut néanmoins replacer cet événement dans son contexte immédiat. 

Sur le plan intérieur russe on peut retenir au moins trois éléments importants.

Les élections régionales, qui ont lieu le 13 septembre, mobilisent 40 millions d’électeurs, appelés à voter pour élire des gouverneurs et des parlements régionaux. En vue de cette échéance Navalny et ses partisans ont initié la campagne du « vote intelligent », pour faire barrage aux candidats du parti au pouvoir, Russie Unie. L’an dernier de semblables élections avaient été marquées par de grandes manifestations à Moscou suite au refus des autorités d’enregistrer certaines candidatures de la mouvance de Navalny et une volonté, de la part des candidats du pouvoir, de se détacher de l’étiquette « Russie Unie ». A l’heure où ces lignes sont écrites les résultats ne sont pas connus mais se liront forcément à l’aune de l’affaire Navalny.

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Par ailleurs on assiste depuis deux mois à une mobilisation sans précédent dans l’Extrême-Orient russe, dans la ville de Khabarovsk, depuis l’arrestation du gouverneur de la région le 9 juillet dernier. Placé en détention provisoire à Moscou, Sergueï Fourgal se voit soupçonné de complicité de meurtre dans une affaire qui remonte à plus de 15 ans. L’intéressé a pourtant siégé pendant des années comme député à la Douma. Très bien élu en septembre 2018 au poste de gouverneur contre le candidat de Russie Unie, affilié au LDPR du nationaliste Jirinovski, enfant du pays et apprécié localement, il est largement soutenu par la population qui organise des rassemblements pour demander sa libération. 

Plus généralement les élections de septembre ont lieu dans un climat social tendu qui s’est installé après la réforme des retraites à l’automne 2018 et sans embellie réelle depuis. Il est vrai que le referendum sur la Constitution a été largement remporté par Poutine le 1er juillet dernier (74%). Outre quelques réformes de fond, il a été pour lui une façon d’arrêter le compte à rebours jusqu’à un départ qui n’est plus annoncé en 2024, même si rien ne dit qu’il se présentera effectivement à sa succession à ce moment-là. En revanche sa popularité a connu une forte érosion depuis sa réélection de 2018 d’après diverses analyses sociologiques qui toutes concordent. Selon le centre indépendant Levada 56% des Russes le choisiraient comme président aujourd’hui, contre plus de 70% à la veille de la présidentielle il y a 2 ans. Certains sociologues estimaient au début de l’été que le climat était propice à des mobilisations plus fortes encore qu’à l’hiver 2011-2012. Des analystes russes voyaient même un possible coup de force en gestation, qui aurait contraint Poutine à accélérer le calendrier en janvier dernier par l’annonce du referendum et le changement de gouvernement que rien ne laissait prévoir.

Sur le plan international l’affaire Navalny s’inscrit dans un contexte de percée diplomatique de la Russie. Au début du mois d’août le Kremlin a annoncé la mise au point d’un vaccin contre le coronavirus, Sputnik V, prenant la tête de la course au vaccin qui oppose un certain nombre de pays et des intérêts financiers puissants. Dès cette annonce une vingtaine de pays aurait déjà pré-commandé 1 milliard de doses aux Russes et ce chiffre se monterait à une trentaine de pays aujourd’hui. Sans même mentionner sa diplomatie active vis-à-vis de l’iran, de la Turquie, de la Libye et de la Syrie, où elle est un appui de poids pour les pays européens, en Europe elle-même, la Russie continue dans la voie de la consolidation. Dans la foulée de l’entrevue de Brégançon l’an dernier, et d’un échange fructueux fin juin par visioconférence, les présidents russe et français devaient poursuivre leur dialogue constructif par un déplacement de Macron en Russie d’ici la fin de l’année ; une réunion des ministres de la défense et des affaires étrangères était prévue pour ce 14 septembre. Depuis début août également, dans la foulée des élections biélorusses du 9, donnant une nouvelle fois Loukachenko largement vainqueur (80%), mais cette fois largement contestées par la population, Moscou tente de gérer les désaccords de Minsk avec l’obsession de ne pas répéter le scénario ukrainien. Même si Loukachenko n’est certainement pas le partenaire idoine pour Poutine, les deux pays sont liés depuis plus de 20 ans par une union d’Etats et la Russie se trouve en première ligne dans la gestion de cette crise « interne », où la voix des pays voisins de la Biélorussie, membres de l’UE et de l’OTAN que sont la Pologne et la Lituanie, se fait entendre avec force.

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Mais c’est avec l’Allemagne – premier partenaire économique européen de la Russie – que les relations sont les plus fortes et c’est là que l’effet immédiat de l’affaire Navalny est le plus dévastateur, avec pour cible le gazoduc Nord Stream 2. Initié par le chancelier Schröder en 2005,  qui suit toujours activement le projet, construit à 95%, il n’a jamais été vu d’un bon oeil par les Etats-Unis qui cherchent à récupérer le marché européen du gaz. Depuis son arrivée au pouvoir Trump n’a cessé de faire pression sur Merkel pour qu’elle renonce à Nord Stream 2, usant de sanctions contre les entreprises qui travaillent sur le chantier. Début août encore, trois sénateurs américains proches de Trump adressaient aux dirigeants de la société du port de Sassnitz, base logistique du chantier du gazoduc – et circonscription électorale d’Angela Merkel – un courrier comminatoire : « Si vous continuez d’apporter soutien, aide logistique et services au projet Nord Stream 2, vous exposez votre entreprise à la destruction financière. » La réaction allemande assimilait alors ces agissements à du chantage. Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent en Allemagne pour arrêter le projet de gazoduc, sur fond de succession annoncée de Merkel en 2021.

Pourquoi le novitchok ?

La mention du novitchok par les officiels allemands le 2 septembre amène fatalement à faire un parallèle avec l’affaire Skripal. Là aussi, l’empoisonnement des Skripal père et fille, découverts sur un banc le 4 mars 2018, avaient eu lieu quelques mois avant la coupe du monde de football organisée par la Russie et 15 jours avant l’élection présidentielle… qui verra Poutine réaliser son meilleur score (76%). Comme les Britanniques en 2018, les Allemands ont fait savoir qu’ils ne pouvaient transmettre les résultats des analyses aux Russes, malgré une demande officielle des autorités russes. En revanche, comme en 2018, l’affaire a pu être portée devant l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et prendre une dimension internationale, sortant d’un cadre bilatéral, germano-russe en l’occurence.

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Avant de connaître cette soudaine notoriété, le novitchok était apparu dans un article du NYT du 25 mai 1999 ; il y était question d’un accord signé entre Américains et Ouzbeks, à l’initiative du Pentagone, pour nettoyer l’usine d’armes chimiques située à Nukus, en Ouzbékistan… qui fabriquait le fameux poison au nom si russe. Il y était fait mention d’un chimiste militaire, Mirzayanov, qui avait fait défection après 25 ans d’ancienneté et avait parlé du novitchok aux Américains. On peut dès lors se demander si le novitchok reste bien une spécialité strictement russe. Enfin, le fait qu’un laboratoire militaire allemand ait fait cette découverte est sans doute gage de sérieux. Il faut toutefois rappeler que précisément en 1999, au mois d’avril, le ministre allemand de la défense d’alors avait annoncé avoir découvert le plan « Potkova », un document censé prouver l’épuration ethnique programmée par les Serbes, et qui avait servi de prétexte à l’intensification des bombardements. Un remarquable article du Monde diplomatique en avril 2019, 20 ans après les faits, reviendra sur ce « plus gros bobard du XXème siècle ».

Il est curieux en tout cas que, s’il est si dangereux, le novitchok n’ait pas fait d’autres victimes que Navalny. Curieux également que « de hauts responsables russes », s’ils avaient employé ce poison, l’aient sciemment laissé partir en Allemagne pour s’y faire soigner.

A qui profite l’affaire Navalny ? Difficile d’imaginer que d’une manière ou d’une autre elle serve la cause du Kremlin. En revanche, en Russie même, Poutine a des ennemis. Après l’assassinat de Nemtsov son service de sécurité a été fortement renforcé. Il est certain aussi que Navalny s’est attiré beaucoup d’ennemis par ses « enquêtes » qui mettent en cause des personnalités influentes. Comme le disait récemment un politologue russe, les moeurs au-delà de l’Oural, dans le monde des affaires, sont encore pour partie celles des années 90, une période sombre où les meurtres allaient bon train. Une conséquence déjà visible c’est que la partie de l’entourage du président qui le pousse à se détourner de l’Occident pour s’allier plus fortement à l’Asie se trouve aujourd’hui confortée par les réactions assez unanimes du camp occidental et mal reçues en Russie.

Sur la scène internationale cette affaire risque d’affaiblir pour un temps la position russe, au moment où le pays est engagé sur divers fronts, de la promotion de son vaccin à la Biélorussie en passant par « l’Orient compliqué ». Elle renforce tous ceux qui ne veulent pas, sur le continent européen, d’un axe fort Paris-Berlin-Moscou. Et très concrètement semble profiter, dans un premier temps, aux Etats-Unis.

Le temps semble bien loin où, il y a quelques semaines, les anciens alliés d’hier se congratulaient réciproquement pour le 75ème anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale. Dans la dernière interview qu’il a donnée avant de quitter son exil américain, en 1994, Solenitsyne disait que si l’on regardait loin dans l’avenir, il voyait « une époque au XXIème siècle où l’Europe et les Etats-Unis auront grand besoin de la Russie en tant qu’alliée ». Manifestement, ce temps n’est pas encore arrivé.

*Héléna Perroud est membre du Conseil d’administration de Geopragma

lundi, 14 septembre 2020

Le Grand jeu : un gazoduc entêté

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Le Grand jeu : un gazoduc entêté

Il y a une dizaine de jours, les manchettes de notre bonne presse se réjouissaient ouvertement de la possible mort du Nord Stream II suite à la mascarade Navalny, prouvant presque par défaut que les deux affaires étaient liées. Aucune surprise pour les lecteurs de nos Chroniques :

À l’Ouest de l’échiquier eurasien, la farce Navalny est une énième tentative foireuse, et tellement prévisible, de découpler le Rimland européen et le Heartland russe :

En cet auguste mois, la journaloperie a trouvé son feuilleton de l’été. Une vraie saga, avec empoisonnement raté et opposant ciblé par le terrible Poutine, mais qui peut quand même tranquillement partir à l’étranger se faire soigner, et dont la guérison miraculeuse rendrait jaloux le sanctuaire de Lourdes. Le scénario est quelque peu bancal mais nos plumitifs ne sont plus à ça près…

Derrière cette mascarade, évidemment, la pression impériale pour renouveler/durcir les sanctions euronouilliques à l’égard de Moscou, notamment à un moment charnière pour le Nord Stream II. Frau Milka a bien vu la manœuvre et veut absolument découpler les deux événements : la gazoduc n’a rien à voir avec le blogueur, meine Herren, qu’on se le dise.

Depuis, dame Angela a reçu les pressions adéquates et, en bonne euronouille feudataire, semble avoir à moitié retourné sa gabardine. Sur le cas Navalny, mais pas seulement, nous y reviendrons dans le prochain billet…

Sans surprise, le Nord Stream II est à nouveau sous le feu des critiques de tout ce que l’Allemagne et l’UE comptent de pions impériaux. C’était évidemment le but de la manœuvre alors que, comme nous l’expliquions en juillet, l’achèvement du pipeline de la discorde se jouera dans les arrêts de jeu.

Cependant, les fidèles piliers de l’empire ont dû mettre un peu d’eau (baltique ?) dans leur coca cola. Si la Première Ministre danoise a tombé le masque, avouant qu’elle avait toujours milité contre le tube, le fait que Berlin n’ait pas réagi au quart de tour pour annuler le gazoduc a semble-t-il pris de court les impatients affidés de Washington.

Même CNN, dans un article remarquable d’objectivité (une fois n’est pas coutume), s’est cru obligé de reconnaître que l’abandon du projet n’était pas aussi simple. En cause, cette satanée et agaçante réalité économique, sur laquelle se fracassent souvent les mirages impériaux faits de sable et de vent.

La mise en place du Nord Stream II fera baisser le prix du gaz de 25% en Europe. De plus, les compagnies énergétiques européennes ont déjà investi cinq milliards d’euros dans le projet et n’ont pas l’intention de les passer par pertes et profits, pouvant d’ailleurs réclamer des dommages et intérêts aux États responsables de l’annulation.

Significatives divisions au sein du Bundestag allemand

C’est ce qu’a dit en substance Klaus Ernst, président de la Commission de l’économie et de l’énergie du Bundestag et membre du parti Die Linke. Chose intéressante, les divisions de la scène politique allemande sur le pipeline se font jour au sein même des partis et un petit point sur la situation n’est peut-être pas inutile.

Les élections fédérales de 2017 ont donné la législature suivante, le gouvernement de coalition mis en place par Merkel comprenant la CDU/CSU et le SPD :

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La CDU est divisée, certains appelant à l’arrêt des travaux, d’autres à leur continuation. D’après ce qu’on en sait, la CSU souhaite la poursuite du projet. Quant au SPD, ses ténors ont toujours été et restent favorables au Nord Stream II (n’oublions pas que l’ancien leader du parti, Schröder, est le patron du consortium). Voilà pour la coalition gouvernementale.

Le reste du Bundestag a également son mot à dire. Là aussi, la division règne et l’on retrouve d’ailleurs, mise à la sauce allemande, notre fameuse opposition entre Li-Li et Bo-Bo :

J’ai plusieurs fois abordé dans les commentaires la véritable division de la politique française et, partant, européenne, depuis un demi-siècle et qui transcende la fausse opposition droite-gauche : BO-BO vs LI-LI. D’un côté, la droite bonapartiste et la gauche « bolchévik », qui prend sa naissance dans l’alliance de facto entre De Gaulle et le PCF et court jusqu’à l’actuel duo Le Pen-Mélenchon. Ce courant indéniablement patriote a depuis plus de cinquante ans une certaine idée de l’indépendance nationale et de l’équilibre international, étant très critique vis-à-vis du système impérial américain et de ses alliances pétromonarchiques, préconisant un rapprochement avec la Russie, plus récemment avec l’Iran, Assad etc. Dans les années 60, le grand Charles et les communistes ont fait partir l’OTAN ; en 1991, Georges Marchais et Le Pen père s’opposaient à la guerre du Golfe, rebelote en 1999 et la guerre du Kossovo, jusqu’au copié-collé actuel des positions du FN et du FG sur toutes les questions internationales. Ce qui est vrai en France l’est également en Europe : sur la Syrie, l’Ukraine, la Russie ou le Moyen-Orient, UKIP, Podemos, Syriza, La Ligue du nord, Wildeers disent exactement la même chose. Jamais à court de mépris, la mafia médiatique parle d’alliance, populiste forcément, “rouge-brune”.

Car les médias appartiennent tous à l’autre bord, le système LI-LI (droite libérale et gauche libertaire) qui a pris le pouvoir au tournant des années 70 (Giscard + soixante-huitards) et ne l’a plus lâché depuis (UMPS). Ce courant est marqué par un tropisme pro-américain évident. Est-ce un hasard si les maoïstes de Mai 68, peut-être d’ailleurs l’une des premières révolution de couleur de l’histoire de la CIA, sont aujourd’hui les plus fervents supporters des guerres néo-conservatrices (BHL, Cohn-Bendit, Glucksman, Barroso) ? Les LI-LI vouent une admiration béate pour l’UE, l’OTAN et la pax americana, une haine féroce envers Poutine et le monde multipolaire etc. Au fil des décennies, ce système est devenu un tout à peu près cohérent, unifié. Union européenne = médias = OTAN = UMPS = alliance saoudienne = TAFTA = soutien au Maidan ou aux djihadistes syriens…

Retour au Bundestag. Sans surprise, les Verts et les libéraux du FDP s’opposent au Nord Stream II. Fidèles à leur hypocrisie désormais légendaire, les “écologistes” préfèrent sans doute le transport extrêmement polluant du gaz naturel liquéfié US ou qatari par méthaniers…

À l’inverse, Die Linke (partiellement) et l’AfD (totalement), américano-sceptiques dans l’âme, sont favorables à la poursuite du projet, ce qui ne manquera pas d’entraîner les habituels commentaires du camp du Bien sur ces horribles “populistes d’extrême-drouaaate” mangeant dans la main de l’abominable Poutine des neiges.

On le voit, jusqu’à présent, la farce Navalny n’a eu pour effet que d’exacerber des divisions déjà existantes sans réussir (encore ?) à faire dérailler le gazoduc de la discorde. Le feuilleton de l’été continue…

=> Source : Le Grand jeu

dimanche, 13 septembre 2020

Biélorussie, Navalny : à qui profite le crime ?

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Biélorussie, Navalny: à qui profite le crime?

Chaque fois que la s’apprête à célébrer une victoire politique internationale, il faut qu’un événement maléfique vienne systématiquement gâcher la fête. Au moment où Moscou et Damas sonnaient l’hallali des islamistes en Syrie, les médias dominants les accusaient d’organiser des attaques chimiques. Au moment où le président ukrainien Ianoukovitch s’apprêtait à signer un accord économique majeur avec Moscou, les manifestants de l’Euromaïdan organisèrent un coup d’État. Avant le lancement de la Coupe du monde de football, en , un ancien agent double russe est retrouvé empoisonné en Grande-Bretagne… Curieux, non ?

La malédiction se poursuit aujourd’hui. Pile au moment où le projet gazier stratégique de dix milliards d’euros, , s’approche de sa fin, la Russie se retrouve avec une révolution de couleur sur sa frontière biélorusse et le Kremlin est accusé d’avoir empoisonné un opposant insignifiant, Alexeï Navalny. Avant d’élucider tout crime, la première question que doit se poser l’enquêteur est cui bono ?

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Ce qui est certain est que ces événements ne servent absolument pas les intérêts russes. En revanche, ils font clairement les affaires des États-Unis dont on peut reconnaître de plus en plus facilement le modus operandi. L’Amérique a peur que la Russie devienne une puissance européenne. Elle redoute plus que tout la force d’un continent qui, de Brest à Vladivostok, pourrait s’affranchir de sa tutelle. Les Américains ne veulent pas que les Européens s’approvisionnent en hydrocarbures russes car ils veulent nous vendre les leurs qui sont plus chers. La part de gaz naturel liquéfié issu du gaz de schiste ne cesse de grimper en Europe sous la pression américaine.

Le Congrès américain a déjà imposé deux volets de sanctions économiques contre les sociétés travaillant sur le projet Nord Stream 2. En juillet dernier, le secrétaire d’État Mike Pompeo avertissait les entreprises participant au projet : « Sortez immédiatement, ou il y aura des conséquences pour vous ! » a vivement critiqué ces méthodes, mais les intimidations de l’Oncle Sam sont en train de briser sa résistance. La société française Engie a investi un milliard d’euros dans le projet. Si les USA tuent le gazoduc, c’est le contribuable français qui va encore payer la facture, comme pour l’annulation des ventes des Mistral à Moscou, en 2015.

Les méthodes américaines sont inacceptables et les puissances européennes doivent les condamner. Les menaces, les calomnies, les sanctions et la guerre ne sont pas des procédés qu’on emploie entre amis. Ce sont des méthodes de caïd. Si Trump gagne les élections en novembre prochain, il aura un travail herculéen à mener pour nettoyer les écuries d’Augias de l’État profond américain qui ne sait toujours pas que la guerre froide est terminée. En attendant, cessons de grimper au rideau dès que la Russie est montrée du doigt. Posons-nous toujours la question suivante : à qui profite le crime ?

David Schenker, diplomate étatsunien, à la rescousse du Qatar isolé

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David Schenker, diplomate étatsunien, à la rescousse du Qatar isolé
 
par Stavros Papadimoulis
 
David Schenker, haut responsable de la diplomatie de Washington pour le Proche-Orient, espère que le Qatar puisse bientôt normaliser ses relations avec ses voisins. Le même responsable étatsunien qui affirmait il y a deux mois qu'il fallait se montrer plus dur contre la Russie et Khalifa Haftar en Libye veut que le Qatar puisse sortir de l'exclusion à laquelle ses voisins l'ont condamnée.
  • Le Qatar est une monarchie gazière qui doit sa capacité d'influence à la décolonisation de l'empire britannique et à la bienveillance des ingénieurs occidentaux du secteur de l'extraction des hydrocarbures qui ont fait fructifier les ressources naturelles de cet ancien port de pêcheur de perles. Il est le principal soutien des Frères musulmans dans le monde, et c'est un important allié de la Turquie islamo-nationaliste d'Erdogan. Ainsi, al-Jazeera, chaîne d'orientation islamo-mondialiste basée à Doha dont l'audience est internationale, s'est récemment lancée dans une campagne de dénigrement de la République de Chypre, intitulée les "Cyprus Papers". C'est une opération médiatique intéressée dont le calendrier répond bien entendu aux tensions dans l'est de la Méditerranée entre l'Europe et l'islam turc. J'ignore personnellement si l'administration chypriote est aussi corrompue que le prétendent ces propagandistes ; je ne l'exclus pas entièrement, c'est même bien possible, mais je remarque que c'est bien opportunément qu'a agi ce média du Qatar qui se veut moralisateur, alors qu'il est basé dans un pays où les ouvriers bengalais et népalais sont sujets à un quasi-esclavage, la kafala. Je prédisais déjà sur Twitter une telle opération de propagande avant qu'elle ne surgisse vers le 23 août.

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  • On remarque plusieurs constantes dans ce soutien du Département d'Etat américain à l'extrémisme sunnite :
1) Soutenir éperdument l'allié israélien contre le dit arc chiite au Moyen-Orient ; au risque de mettre en péril l'approvisionnement en pétrole et les routes maritimes qui passent dans le Golfe persique, quand bien même ils sont importants pour l'économie mondiale. La faible réaction que les autorités étatsuniennes ont historiquement manifestée face à des actes hostiles infligés par l'Etat hébreu, en principe allié, tels que sabordage de l'USS Liberty ou l'espionnage commis par Jonathan Pollard, semblent indiquer un haut degré d'infiltration de l'appareil d'Etat US par des agents sionistes.

2) Empêcher l'Europe de l'Ouest, la Russie et la Chine de se développer en paix, en maintenant une menace persistante de groups sunnites extrémistes contre ces potentielles puissances rivales : les villes à forte population musulmane et les Balkans pour l'Europe de l'Ouest, le Caucase et la Crimée pour la Russie, le Sin-Kiang pour la Chine ; éventuellement le Cachemire pour l'Inde.

Pour la petite histoire, c'est la perpétuation de l'alliance entre protestants et musulmans inaugurée au XVIe siècle par Elisabeth Ire d'Angleterre pour faire poids contre la grande puissance continentale en Europe du moment (l'Espagne des Habsbourg en l'occurrence). Cette connivence refera surface pendant le Grand Jeu entre Londres et Moscou au XIXe siècle, ce qui poussera les Britanniques à intervenir plusieurs fois pour soutenir les Ottomans contre la poussée vers le Sud de la Russie tsariste, comme pendant la guerre de Crimée ou durant les négociations du Congrès de Berlin en 1878, où la diplomatie britannique parvint à retourner les Prussiens contre la Russie et la Bulgarie naissante, préparant ainsi le terrain à l'explosion du dossier bosniaque en 1914. Au XXe siècle, Lawrence d'Arabie inaugura une alliance entre les Anglo-Saxons et le wahhabisme, la branche la plus puritaine de l'islam sunnite. Puis le renseignement britannique nouera des relations plus que troubles avec le mouvement bourgeonnant des Frères musulmans, afin de contrer Gamal Abdel Nasser en Egypte. Enfin, Brzezinski et Carter joueront pleinement la carte de l'islamisme en Iran, pour renverser le Shah, et en Afghanistan pour faire subir aux Soviétiques leur propre embourbement à la vietnamienne. Durant le siècle présent, l'administration de George Bush junior annonça une ambitieuse voire donquichottesque Guerre contre la Terreur mais se limita à renverser (temporairement) les talibans et servit surtout à démolir le régime relativement modéré sur le plan religieux de Saddam Husseïn et à faire empirer les conditions de vie des chrétiens du Proche-Orient. En outre, les documents qui incriminent directement l'Arabie saoudite, grand allié des Etats-Unis depuis l'accord du Quincy de 1945, dans les troubles attentats du 11 septembre 2001 n'ont toujours pas été déclassifiés.

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Le Qatar et la Turquie bénéficient d'une réelle mansuétude de la part des grandes puissances malgré leur agressivité et leur duplicité. Je pense ici à Ankara qui veut s'armer tous azimuts, au mépris des lignes de forces géopolitiques, en achetant des F-35 dernier cri, des avions de chasse copiés sur les Tempest britanniques, avoir des batteries antimissiles américains Patriot sur son sol tout en désirant acheter le système S-400 russe...

Un facteur mentionné dans l'article de FranceInfo qui permet de peut-être mieux comprendre cette complaisance est le fait qu'en Afghanistan, les talibans sont parvenus à la longue à pratiquement défaire le gouvernement de Kaboul et la coalition militaire internationale qui le soutient. Le Qatar s'est placé depuis plusieurs années comme le médiateur dans les négociations liées à ce conflit. Or les Etats-Unis vont avoir besoin de la précieuse entremise de Doha pour quitter définitivement le sol afghan sans trop perdre la face et s'assurer que le possible gouvernement taliban à venir sera toujours hostile aux intérêts chinois, russes et iraniens.
 
Un autre facteur est la présence d'armes nucléaires sur le sol turc, dans la base étatsunienne d'Incirlik, des bombes qui peuvent facilement tomber dans l'escarcelle d'Erdogan, si ce n'est pas déjà le cas dans la pratique.
  • Quelle est la réaction des deux grandes nations au cœur de l'Union européenne, ce mal nommé moteur franco-allemand ?
La France, pourtant en proie aux difficultés sur de nombreux plans, semble s'être ressaisie devant les agissements des Frères musulmans. Ainsi durant l'élection présidentielle 2017, le parti d'opposition de Marine Le Pen, vaincu par Emmanuel Macron, était tourné en dérision par les médias dominants et xénolâtres parce que le Rassemblement national dénonçait l'infiltration qatarie en France. Or aujourd'hui le même Emmanuel Macron s'érige comme soutien ferme de l'Arabie saoudite contre le Qatar et de la Grèce et Chypre contre la Turquie. C'est un net progrès en comparaison avec Nicolas Sarkozy qui engageait ses forces en Libye pour mettre au pouvoir les ultra-islamistes en Libye, aux côtés de David Cameron, ou en comparaison avec François Hollande, qui continuait en Syrie cette même désastreuse politique de soutien aux djihadistes agités par le dit "Printemps arabe".
 

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L'Allemagne, décrite comme la grande gagnante de la construction européenne, est complètement silencieuse par rapport à ce qui se passe à l'est de la Méditerrannée. Tout au plus elle continue de faire payer à l'UE des montants faramineux à verser à la Turquie pour qu'Erdogan au mieux ne gère pas la question des migrants afro-asiatiques, ou en fait l'alimente à son avantage pour provoquer la Grèce, comme en janvier-février de cette année... Peut-être serait-il logique que l'Allemagne, cette nation largement désarmée et culpabilisée pour les guerres intra-européennes du début du XXE siècle, et jusqu'à hier occupée par une grande force armée étatsunienne, fasse profil bas ? Mais elle s'est récemment permise de vitupérer contre la Russie à cause de l'étrange affaire de l'empoisonnement d'Alexeï Navalny et contre la Biélorussie de Loukachenko. Alors que la République fédérale allemande est appelée à jouer un rôle de premier plan sur ce continent et qu'elle tient la présidence du Conseil européen, ses dirigeants malhabiles s'occupent avant tout à saborder leur propre politique énergétique et industrielle en remettant en cause le projet de gazoduc Nord-Stream 2 et à susciter la perplexité de ses partenaires européens en Méditerranée en traitant la Turquie qui n'est pourtant que candidate (au point mort) à l'UE sur un pied d'égalité avec la Grèce et Chypre.
 
Conclusions :
1) les relations internationales sont un beau merdier mais il en a probablement toujours été ainsi et il sera probablement toujours.
 
2) à l'heure où la Cour de Justice de l'Union européenne est incapable de se prononcer sur si l'abattage cruel du bétail à la mode des cultes mahométan et juif peut être interdit, il est impératif que les Européens qui ne veulent pas vivre sous la coupe d'un islam conquérant gagnent au moins la pugnacité des guérilléros talibans, l'habileté rhétorique des journalistes d'al-Jazeera et la ruse des maniganceurs servant le Grand Israël. Je le dis sans ironie et sans mépris. Nous ne sommes pas supérieurs à ces bédouins et à ces macchabées si nous n'avons pas la volonté de les circonscrire là où ils appartiennent : dans leurs tentes et leurs cavernes du désert arabique. Si nous désirons vraiment que nos enfants soient forcés de voiler leurs fillettes, à circoncire leurs fils et de plier l'échine devant La Mecque cinq fois par jour, nous pouvons continuer comme nous le faisons actuellement : nous gaver de productions stupides et subversives sur Netflix, réfléchir à comment "dégenrer" et "décoloniser" nos habitudes et remplacer la voiture par des vélos électriques alimentés par des éoliennes sur des réseaux électriques devenus défaillants.

Napoleon or NATO? 'Reading 'War and Peace,' You Might Think Tolstoy Was Describing Current Affairs

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Napoleon or NATO? 'Reading 'War and Peace,' You Might Think Tolstoy Was Describing Current Affairs

 
Ex: https://russia-insider.com
 
Leo Tolstoy’s War and Peace is widely considered to be the best war novel ever written. Spatially, in its more than 1,800 pages it offers a vast panorama of Russia during the Napoleonic wars, both on the battlefield and on the home front. Temporally, Tolstoy shifts our attention back and forth between the big picture in time-lapse and close-up slow-motion psychological portraits of the leading characters.  With its “scenography” already sketched by the author, War and Peace has inspired a number of beloved films produced both in the West and in Russia. It provided the material for Sergei Prokofiev’s brilliant opera of the same name, which enjoys periodic revivals in the world’s grand opera theaters.

Of course, the dramatizations of War and Peace tend to highlight the affective romantic themes which carry along readers, in particular teenage girls. We envision Natasha’s first ball, her dance with Andrei. We see her by his bedside in his final agony as he succumbs to his injuries from the Borodino battle.  We tend to skip over and ignore the considerable dose of Tolstoy’s historiographical musings on whether great men like Napoleon or Tsar Alexander I are the decisive force of history or the involuntary agents of the people they think they govern, his philosophical shadow boxing with Schopenhauer over free will versus determinism.

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Tolstoy injected these “asides” into the work at regular intervals, and then let go of all self-restraint at the very end in the 75 pages of the Epilogue, Part Two. That non-narrative text, in which the author was reasoning directly with his readers rather than through his characters confused professional reviewers of War and Peace when it was first released in 1869 to the extent that there was some uncertainty whether the work even qualified as a novel in terms of genre.

Indeed, some publishers chose to delete the second Epilogue from their editions.  However, the briefer passages of historiographical reflections spread through the novel are there to be savored in most all editions. In the appendix to this essay, I offer an extensive citation of one such “aside” so that the reader can appreciate from Tolstoy’s text his method of reasoning, which is at the same time homely and unrelenting. The given selection focuses ultimately on the relationship between kings, generals, ministers and the people. It is as applicable to our understanding of Donald Trump as it was to Tolstoy’s understanding of Napoleon or Alexander I of Russia. The translation from the Russian is mine.

The philosophical asides of Tolstoy in War and Peace serve as the raw input for this essay, because they strongly suggest the relevance of Napoleon’s invasion of Russia in the late spring of 1812 to the psychological and strategic situation we find ourselves in today on the Old Continent in what could well be a prelude to all-out war. To go a step further, I would argue that the Napoleonic invasion of Russia is more relevant today than Cold War 1.0, not to mention WWI and WWII.

To be specific, 1812 as interpreted by Tolstoy raises the following issues:

  1. The precondition for war is the near universal acceptance of the logic of the coming war by not only those who will be doing the fighting but also by all those who must support the war effort in civilian capacity in production and logistics. That is to say people fight not because Power compels them to do so but because they are persuaded it serves their interests

In 1812, the logic of those enlisted by Napoleon was, on the high-minded side, the spread of the values of the French Revolution to the very fringes of autocratic Asia. On the low side, it was the incalculable riches awaiting the victors.  For soldiers and officers that meant whatever could be seized by those lucky enough to occupy Moscow. For the French emperor and his coterie, it meant enforcement of the Continental System that enriched France at the expense of Britain and the other European states.

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Transposed to our own day, this issue finds its parallel in the informational war the United States and the West more generally have been waging against Russia.  The defamation of Putin, the denigration of Russia all have been swallowed whole by the vast majority of our political classes, who today would view with equanimity, perhaps even with enthusiasm any military conflict with Russia that may arise, whatever the immediate cause.

  1. Napoleon’s invasion of Russia was not a French force acting out purely French ambitions but was described by Tolstoy as “a movement of the peoples of Europe from West to East.” The Grand Armée of 680,000 soldiers which Napoleon led had as its core his Imperial Guard of 20,000, which he never deployed in action against the Russians because of their vital role in keeping him in power. Ordinary French soldiers and officers who were put on the field to fight and die made up less than half of the total forces at Napoleon’s orders. They were a still smaller percentage of those who perished in the campaign. The rest of the army consisted of willing recruits from petty German states along the Rhine, Prussians, Dutch, Italians, Austrians and others, in particular Poles, who deserve special mention below.

Transposed to our own day, the multinational forces of French-led Europe of 1812 translate very nicely into American-led NATO.

  1. The single biggest contingent of the voluntary forces serving in the Grand Armée poised to invade Russia in 1812 were Poles, who were there for their own geopolitical purposes to restore their homeland to the map of Europe and to prove their value as Europe’s protectors. This is a point which Tolstoy develops at some length not just because of the numbers of Polish troops, which were very significant, at approximately 96,000 but because of the Poles’ likely influence on how the whole campaign by Napoleon was conceived, including the peculiar decision to march not on St Petersburg but on the ancient Russian capital of Moscow, where the Poles sat on the throne exactly two hundred years before during a turbulent period known in Russian as the Time of Troubles.
 

Tolstoy goes out of his way to highlight the Polish factor in the invasion. This begins with his description of the June day when Napoleon stood on the banks of the Nieman River which marked the western border of the Russian Empire and gave the order to invade.

Jan_Henryk_Dabrowski_2.jpgWhile Napoleon rested on a tree stump and looked over his maps, Tolstoy tells us that a Polish lancer came up to him, shouted Vivat and offered to lead his cavalry troops across the river before the eyes of the Emperor. Napoleon distractedly looked the other way, while the lancer’s men attempted the crossing, during which more than 40 of them drowned.  The emperor afterwards made sure that the leader, who did make it across was duly given a medal.

A further tip-off on Tolstoy’s thinking about the role of the Poles in the invasion is his remark on what was going through Napoleon’s mind as he looked across the river to the Russian Cossack detachment on the other side.  He tells us that Napoleon believed he was looking at the Asiatic steppes!

While Tolstoy does not attribute this specific extravagant idea to Napoleon’s Polish allies, who otherwise are close by his side, we note that at this time Napoleon has already donned a Polish officer’s uniform. And in a day or so he will be taking up residence in the home of a Polish nobleman in Vilno (today’s Vilnius, capital of Lithuania, then still a Polish province of Russia) where Alexander I had had his field headquarters just weeks before.

Transposing all of this to present-day, we find that once again Polish ruling elites are hard at work prompting, goading the European Union and the United States to use Poland as the shield against Russia.  The notion of a Fort Trump falls perfectly in line with the sycophancy of their forebears to Bonaparte.

Finally, there are two observations about the invasion of 1812 which Tolstoy repeatedly tells us in his asides. They both merit the full attention of today’s leadership in Washington and Brussels.

  1. Watch your supply lines!

It is today widely believed in the general public here in Belgium, in France that Napoleon was  defeated in Russia not by   superior military skills of his enemy but by “General Winter.”  Even a cursory      reading of Tolstoy shows that this is utter nonsense.  The French retreat began after only 5 weeks of the occupation of Moscow in mid-September, when blasts of winter cold were still months away. But from the moment the withdrawal began the Grande Armée was melting away due to illness and desertions related to lack of provisions. The overall breakdown in discipline following on the marauding and looting during the occupation of Moscow compounded this disaster.

Provisions were lacking for a number of reasons, including very poor decisions by Napoleon on the route of return, using the already wasted Minsk highway. But the single most important reason was that Napoleon’s forces were overstretched.  And, of course, that was no accident. Insofar as the Russian commander Suvorov had a consistent strategy it was precisely to draw the French far into the country till their ability to sustain war was vitiated by the scorched earth policy of the Russian population, from peasants up to nobility.

Transposed to today’s strategic confrontation with Russia, the notion of NATO defending the Baltics or pursuing a war at Russia’s borders generally is as foolish as what Napoleon undertook.  The United States is simply too far away to respond effectively to Russia fighting on its home soil, with or without the forward stationing of US supplies and rotating NATO forces in the East.

  1. The outcome of battles and of war itself is not foreseeable.

arton2593.jpgIn his narrative of the battles between the warring forces during the 1812 campaign, Tolstoy tells us repeatedly that the relative strength in men and materiel of the respective sides was only one factor to success, however important. That advantage could be overturned by greater determination and morale of the nominally weaker side. It could be overturned by the arbitrary decision of a noncommissioned officer on the front line to shout ‘hooray’ and lead his troops in attack or it could be enhanced by the arbitrary decision of such an officer to shout “we are lost” and pull back his forces in a rout.   In no maneuver is morale more important than in retreat, which was the strategic plan of the Russian leadership.

Readiness for self-sacrifice to save the fatherland was the outstanding feature of the Russians in   1812, just as later proved itself in WWII.  The battle of Borodino was, in purely military terms, a loss for the Russian side which left the battlefield with casualties and deaths more damaging than Napoleon’s Grand Armée suffered. However, it was a moral victory, because unlike all the European armies Napoleon had fought till then, only the Russians absorbed horrific losses from artillery bombardment and nonetheless stood their ground, leaving in an orderly retreat in the end. The way was now open for the French to take Moscow, but the Russian Army was not broken and would be there to enforce the flight of Napoleon’s force after it lost its strength to indiscipline and desertion  during its stay in Moscow.

Transposing this message to our present day, we have reason to take seriously the manifest will of today’s Russians to stand their ground at whatever cost. More generally, we should pay close  attention to a crusader for moderation who has the military experience to justify our respect. In his several books, Andrew Bacevich has argued repeatedly, like Tolstoy, that there are no certainties in war and that wars of choice must therefore be avoided.

Appendix

War and Peace. First pages of Volume Three. Part One     Tolstoy’s philosophical thoughts on historical causality, on the role of Great Men in history and on day one of the invasion.

“From the end of 1811 there began a strengthened arming and concentration of forces of Western Europe and in 1812 these forces – millions of people (taking into account those who transported and fed the army) moved from West to East, to the borders of Russia to which precisely as in 1811 the forces of Russia were drawn. On 12 June the forces of Western Europe crossed the borders of Russia and war began, i.e.an event occurred which went against human reason and against all of human nature. Millions of people did to one another such countless evil deeds, deceptions, betrayals, theft, counterfeit and release of fake bank notes, stealing, arson and murders which for whole centuries you do not find in the chronicles of all courts of the world and for which in this period of time the people who perpetrated them did not view them as crimes.

“What produced this unusual event? What were its causes?  Historians with naïve certainty say that the causes of this event were the offense given to the Duke of Oldenburg, the failure to observe the Continental system, the thirst for power of Napoleon, the firmness of Alexander, the errors of diplomats, etc.

“Consequently, you needed only that Metternich, Rumyantsev or Talleyrand, between the going forth and the rout, had to try harder and write some paper more skillfully or for Napoleon to write to Alexander: “Sir, my brother, I agree to accord the duchy to the Duke of Oldenburg,” and there would have been no war.

91uKdHKNBzL.jpg“It is understandable that it seemed to be the case to contemporaries. It is understandable that to Napoleon it appeared that the cause of the war was the intrigues of England (as he said on the island of St Helena); it is understandable that to members of the English House of Commons it appeared that  the cause of the war was the thirst for power of Napoleon; that to the prince of Oldenburg it appeared that the cause of war was the violence committed against himself; that to merchants it appeared that the cause of war was the Continental system, which ruined Europe; that to the old soldiers and generals it seemed that the main cause was the need to use them in the affair; to the legitimists of that time it was necessary to restore the proper principles, and to the diplomats of that time, everything resulted from the fact that the alliance of Russia with Austria in 1809 was not sufficiently skillfully concealed  from Napoleon and the memorandum No. 178 was clumsily written. It is understandable that these and still countless more reasons, whose number depends on countless different points of view, appeared to contemporaries; but for us – the descendants who see the enormity of the event and are looking into its simple and terrible sense, – these causes are insufficient. For us it is not clear that millions of people- Christians – killed and tortured one another because Napoleon was thirsty for power, Alexander was firm, the policy of England was crafty and the Duke of Oldenburg was offended. We cannot understand the connection between these circumstances and the fact of murder and violence; why in consequence of the fact that the duke was offended thousands of people from one end of Europe killed and destroyed people of Smolensk and Moscow provinces and were killed by them.

For us, the descendants – not historians, not carried away by the process of searching and therefore with undimmed common sense contemplating the event, the causes seem to be countless in number.  The more we get into the search for causes, the more they are revealed to us and every cause taken separately or a whole array of causes seems to us to be equally just by themselves, and equally false in their insignificance by comparison with the enormity of the event and equally false due to their inability (without the participation of all the other coincidental causes) to create the event which took place. Such a cause as the refusal of Napoleon to move his troops back beyond the Vistula and to give back the duchy of Oldenburg seems to us to rank with the refusal of the first French corporal to enroll for a second tour of duty: for if he did not want to go into the service and did not want a second tour and a third tour and the thousandth corporal and soldier there would be so many fewer people in the army of Napoleon and the war could not have been.

“If Napoleon had not been insulted by the demand that he move back beyond the Vistula and had not ordered his troops to advance, there would not have been a war; but if all the sergeants had not wanted to go for a second tour of duty war also would not have been possible. Also there could not have been a war if there were no intrigues by England and if there was no prince of Oldenburg and the feelings of insult in Alexander, and if there were no autocratic power in Russia, and if there had been no French revolution and the dictatorships and empire which followed from it, and everything that produced the French revolution, and so forth. Without one of these causes nothing could have been. And so these causes, all of them, billions of causes, came together for what happened to occur.  And consequently nothing was the exclusive cause of the event, but the event had to happen only because it had to happen. Millions of people had to abjure their human feelings and their reason, going to the East from the West and killing people like themselves, just as several centuries before that crowds of people went from the East to the West and killed people like themselves.

“The actions of Napoleon and Alexander, from whose words it would seem the event took place or would not take place – were also no more arbitrary than the action of each soldier who went on the campaign by drawing lots or by recruitment. It could not be otherwise because for the will of Napoleon and Alexander (people upon whom, it seemed, the event depended) to be executed it was necessary that there be a coincidence of innumerable circumstances without one of which the event could not be carried through.  It was necessary that millions of people in the hands of which there was real power, the soldiers who shot, carried the provisions and cannon, they had to agree to carry out the will of the singular individuals and weak people and they were brought to this by an innumerable number of complex and diverse reasons.

“Fatalism in history is inevitable to explain unreasonable phenomena (i.e., those whose reasonableness we cannot understand). The more we try to reasonably explain these phenomena in history, the more they become unreasonable and incomprehensible for us.

“Every person lives for himself, uses his freedom to achieve his own personal objectives and feels by his whole being that he can now do or not do some action; but as soon as he does it, this action completed at a certain moment in time becomes irreversible and becomes the property of history, in which it has not a free but a predetermined significance.

“There are two sides to life in each man: his personal life, which is freer the more abstract are his interests, and the elemental life where man inevitably performs what the laws prescribe for him.

“Man consciously lives for himself, but serves as an unconscious tool for the achievement of historical, general human goals. The act completed is irreversible, and his action, coinciding in time with millions of actions of other people, receives historic significance. The higher a man stands on the social ladder, the more he is bound up with big people, the more power he has over other people, the more obvious is the predetermination and inevitability of his every action.”

“The tsar’s heart in in God’s hands.”

“The tsar is the slave of history”

tsar-alexandre-ier-biographie-napoleon.jpg“Napoleon, despite the fact that more than ever before in 1812 it seemed to him that it depended on him whether to spill or not to spill the blood of his peoples (as Alexander wrote to him in his last letter),never more than now did he submit to those inevitable laws which forced him (acting in relation to himself, as it seemed to him, by his arbitrary choice) to do for the common cause, for history, what had to be done.

“The peoples of the West move to the East to kill one another. And by the law of coincidence of causes it happened on its own and coincided with this event that there were thousands of small causes for this movement and for the war: rebuke over nonobservance of the Continental system, and the duke of Oldenburg, and the movement of troops into Prussia undertaken (as it seemed to Napoleon) only to achieve an armed peace, and the love and habits of the French emperor for war coinciding with the predisposition of his people, the attraction to grandeur of preparations, and the expenses on preparations, and the need to acquire advantages which would justify these expenses, and the ……millions and millions of other causes which underlay the event and coincided with it.

“When the apple falls, why does it fall? From the fact that it is drawn to the earth, from the fact that the stem dries out, from the fact that it is dried by the sun; that it grows heavy, that the wind shakes it, from the fact that a boy standing underneath it wants to eat it?

“Nothing is the cause. These are just the coincidence of conditions under which any live, organic and elemental event occurs. And the botanist who finds that the apple falls because its cells decompose, etc. will be just as correct and just as incorrect as the child standing underneath who says that the apple fell because he wanted to eat it and prayed for this. Just as right and wrong will be the person who says that Napoleon went to Moscow because he wanted this and he was ruined because Alexander wanted his destruction: both right and wrong will be the person who says that an excavated hill weighing a million poods fell because the last worker struck it the last time with a pick. In historical events so called great men are labels which give a name to the event, which like labels have least of all any connection with the event.

“Every action by them which seems to them to be arbitrary and for themselves in historical sense is not arbitrary but is bound up with the whole course of history and has been determined eternally.”

29 May 1812 [Old Style] Napoleon left Dresden where he spent three weeks surrounded by his court.

“Although diplomats still firmly believed in the possibility of peace and worked hard with this goal, despite the fact that the emperor Napoleon himself wrote a letter to emperor Alexander calling him Monsieur mon frère and sincerely assuring him that he did not want war and always would love and respect him – he went to the army and gave at every station new orders aimed at speeding up the movement of the army from west to east. He traveled in a carriage pulled by six horses, surrounded by pages, adjutants and a convoy on the road to Posen, Torn, Danzig and Koenigsberg. In each of these cities thousands of people met him with thrill and delight.

“The Army moved from West to East and exchange teams of horses bore him there. On 10 June [Old Style] he reached the army and spent the night in the Wilkovis forest in an apartment prepared for him in the estate of a Polish count.

“The next day Napoleon caught up with the army and in a carriage approached the Nieman so as to inspect the place of crossing. He changed his dress into a Polish uniform and went out onto the shore.

“Seeing on the other side Cossacks and the Steppes spreading out, in the middle of which was Moscow, the Holy City, the capital of a state like the Scythian state, where Alexander of Macedon had gone. Napoleon, unexpectedly for everyone and against both strategic and diplomatic considerations, ordered the attack and on the next day his troops began to cross the Nieman.”


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samedi, 12 septembre 2020

Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

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Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

Ex: https://www.katehon.com

Le projet de gazoduc Nord Stream 2 n’a jamais semblé aussi proche d’être abandonné, sous la pression de facteurs politiques. Mais pourquoi et qui gêne-t-il tant, et qu’aurait l’Europe à perdre ou à gagner, en y renonçant, à deux tuyaux du but ?

Alors que sa construction est achevée à près de 95%, le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est plus proche que jamais d’être abandonné par ses promoteurs. Les oppositions constantes à ce projet d’infrastructure énergétique russo-européen – de la part des Etats-Unis et de certains pays d’Europe orientale – ont, depuis l’«affaire Navalny», trouvé de nouveaux renforts.

En France, alors que la compagnie Engie – dont l’Etat est actionnaire majoritaire – est investie dans Nord Stream 2 pour près d’un milliard d’euros, le président de la République Emmanuel Macron a confié, fin août, à des journalistes de l’Association de la presse présidentielle ses «réserves» sur la construction du gazoduc. Pour Emmanuel Macron «l'approche qu'on doit avoir auprès de la Russie» ne devait pas «se nourrir d'un accroissement de notre dépendance». Une allusion au doublement de la capacité d'exportation de gaz russe vers l'Allemagne que permettrait l'achèvement de Nord Stream 2.

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères qui s’indignait encore récemment des menaces américaines contre Nord Stream 2, et martelait que «La politique énergétique européenne [était] décidée en Europe et non aux Etats-Unis», a changé de ton depuis l’empoisonnement présumé de l’homme politique russe Alexeï Navalny. Dans une interview accordée au supplément dominical du quotidien allemand Bild publiée le 7 septembre, Heiko Maas a ainsi concédé :«J'espère vraiment que les Russes ne nous forceront pas à changer de position sur Nord Stream 2.» 

Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères de l'Allemagne au Bundestag et candidat à la direction de la CDU – et donc potentiel successeur d’Angela Merkel – est allé plus loin en appelant, le 3 septembre sur Twitter, à renoncer à ce projet: «Après l'empoisonnement de Navalny, nous avons besoin d'une réponse européenne forte, ce que Poutine comprend. L'UE devrait décider conjointement d'arrêter Nord Stream 2.» 

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L'Ukraine au cœur du problème pour Washington et Varsovie 

Aux Etats-Unis, un consensus politique s’est forgé de longue date au Congrès entre Républicains et Démocrates contre ce projet de gazoduc d’un coût de 10 milliards d’euros, dirigé par Gazprom et co-financé par le géant russe du gaz avec cinq acteurs majeurs de l’énergie européens : les allemands Uniper (groupe E.ON) et Wintershall (groupe BASF), l’anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie. 

Dès le départ ce consensus contre Nord Stream 2 a été lié à l’Ukraine. Un pays que les Etats-Unis souhaiteraient intégrer dans l’Otan, arrimer à l'Union européenne, et par lequel transite encore une part importante du gaz russe exporté en Europe. 

En janvier 2016, donc avant l’élection de Donald Trump, le président ukrainien s’était réjoui de sa rencontre au Forum de Davos avec le vice-président des Etats-Unis qui était alors Joe Biden, aujourd'hui candidat à l’élection présidentielle. Sur son compte twitter, Petro Porochenko pouvait écrire : «Lors d’un entretien avec @VP [le compte officiel du vice-président des Etats-Unis, qui était alors Joseph Biden] il a été clairement dit que le projet Nord Stream 2 était purement politique et que nous devions agir de manière efficace pour y mettre un terme.» 

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Depuis l’élection de Donald Trump, le ton s’est durci et le 20 mars 2018 la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert (photo) lors d'une conférence de presse a martelé: «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose», ajoutant que Washington ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc. 

Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe

En 2019, le Département d’Etat a publié sur son site une note qui résume la position américaine officielle à propos de Nord Stream 2 qualifié d’«outil que la Russie utilise pour soutenir son agression continue contre l'Ukraine». 

La diplomatie américaine estime aussi que «Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe». 

Enfin, pour la diplomatie américaine : «Nord Stream 2 contribuerait également à maintenir la forte dépendance de l’Europe à l’égard des importations de gaz naturel russe, ce qui crée des vulnérabilités économiques et politiques pour nos partenaires et alliés européens.» 

«Partenaires et alliés européens» 

Et dans sa guerre diplomatique contre Nord Stream 2, Washington peut compter sur des alliés au cœur même de l’Union européenne. Dès 2015, alors que l’Allemagne n’avait pas encore donné son accord officiel au projet, dix Etats baltes et d’Europe centrale et orientale ont envoyé un courrier à la Commission européenne, dans lequel ils affirmaient que «l'extension de Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev». 

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Dans leur lettre ces pays affirmaient que la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine était «d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est». Un discours surprenant, dans la mesure où les relations complexes entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Gazprom et la compagnie d’Etat Ukrainienne NaftoGaz, ont conduit à de multiples interruptions des livraisons de gaz à ces pays y compris pendant des périodes hivernales. Des incidents qui contredisent au mois la notion de «sécurité énergétique» invoquée.

Parmi ces opposants au projet de gazoduc russo-européen qui se recrutent principalement dans la «Nouvelle Europe» vantée par le ministre de la Défense des Etats-Unis en 2003 James Rumsfeld, la Pologne se distingue par son ardeur. En janvier 2018 son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz affirmait au quotidien allemand Handelsblatt que Nord Stream 2 était «en train de tuer l'Ukraine» et expliquait déjà : «Si le transit du gaz russe via l'Ukraine prend fin, le pays ne perd pas seulement des revenus importants, il perd également la garantie de protection contre une nouvelle agression russe.» Une analyse que l'on retrouvera au mot près dans la note du Département d’Etat américain.

A propos de l’Ukraine, Nord Stream 2 a effectivement été conçu pour la contourner et éviter les risques de complications politiques et commerciales qui ont abouti à des ruptures temporaires de livraisons lors des hivers 2006 et 2009, sans compter une multitude d’incidents au cours des années suivantes. Le renouvellement de l’accord de transit décennal via l’Ukraine, qui prenait fin en décembre 2019, a fini par être signé à 24 heures du réveillon de la nouvelle année, après de très âpres négociations qui ont nécessité l’implication forte de la Commission européenne. Mais la Russie n’a accepté de signer que pour cinq ans et avec des volumes minimaux de transport en nette réduction par rapport à la moyenne des années précédentes. Une période de transition vers la marginalisation programmée du transport de gaz russe via l’Ukraine ?

Priorité à l'exportation de ressources énergétiques américaines 

Depuis longtemps le gouvernement allemand voit dans la pression américaine contre Nord Stream 2 un but avant tout commercial : imposer au marché européen un gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis et transporté par méthaniers à travers l'Atlantique en remplacement du gaz russe. 

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Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé

Heiko Mass s’en était déjà offusqué, lors d’une visite à Moscou en juin 2017, déclarant selon le quotidien allemand Handelsblatt : «Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé». Le chef de la diplomatie allemande évoquait les nouvelles sanctions contre la Russie adoptées par le Sénat américain à la mi-juin, et notamment un amendement précisant : «Le gouvernement des Etats-Unis devrait donner la priorité à l'exportation de ressources énergétiques [américaines] afin de créer des emplois américains, aider les alliés et les partenaires des Etats-Unis et renforcer la politique étrangère [américaine].» 

Le 18 mai 2018, lors d’une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier livrait à son tour son analyse : «Ils ont une importante infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié dont ils veulent tirer profit […] mais leur GNL [gaz naturel liquéfié] sera nettement plus cher que celui du gazoduc ...» 

«Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale»

L’indépendance énergétique de l’Europe est-elle menacée par la Russie comme le martèlent les responsables américains ? Nord Stream 2 ou pas, elle importe de toute façon plus de la moitié (55%) de son énergie et cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, les réserves européennes, comme celles du gaz de la mer du Nord, sont en train de s’épuiser. Or, la Russie effectivement, occupait en 2018, la première place des fournisseurs de pétrole et de gaz de l'Europe avec respectivement 29,8% et 40,1% de part de marché. Loin devant l’Irak (8,7%) et l’Arabie saoudite (7,4%) pour l’or noir, ainsi que la Norvège (18,5%), l’Algérie (11,3%) et le Qatar (4,5%) pour l’or bleu. 

Pourtant, à rebours des déclarations américaines ou est-européennes, certaines voix en Europe estiment que «Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale», comme le disait en juillet 2016 à RT France Gérard Mestrallet, pdg de Engie de 2008 à mai 2016, et président de son conseil d’administration jusqu’en mai 2018. 

«Depuis quelque temps, expliquait-il, la production du gaz est en déclin en Europe et notamment en Mer du Nord, au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas. Nous serons donc obligés d’accroître les importations. Il faudra couvrir le déficit à l’aide d'exportations en provenance de Russie, ce qui exige une infrastructure appropriée. C’est pour cela que nous soutenons le Nord Stream 2 et sommes prêts à investir dans ce projet.» 

Le gaz russe qui passe par des pipelines offre en outre l’avantage de la stabilité de prix et de fourniture, grâce à des contrats pluriannuels que ne peuvent efficacement concurrencer des livraisons de gaz liquéfié avec, pour leur transport par voie maritime, une empreinte carbone très défavorable par rapport à des tuyaux sous-pression. 

Le gaz russe est surtout une priorité pour l’Allemagne qui a renoncé au nucléaire et doit réduire sa consommation importante de charbon. Elle reçoit déjà par le premier tronçon Nord Stream 1, inauguré en 2012, près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Et Nord Stream 2 doit permettre de doubler cette capacité, la portant à 110 milliards de mètres cubes, soit plus de la moitié du volume des exportations actuelles de gaz de Gazprom vers l’Europe. 

Au titre de l'année 2019, Gazprom revendique 199 milliards de mètres cubes de gaz exportés vers l'Europe, dont les deux tiers via des réseaux de conduites terrestres qui traversent l'Ukraine ou… la Biélorussie, des pays qui prélèvent des frais de transit substantiels et ont des relations complexes avec la Russie. 

Ivan Lapchine

Source : RT France

Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

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Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Nous donnons ci-dessous deux textes, qu’il importe de lire avec la plus extrême attention et surtout, surtout, en n’en croyant même pas un demi-mot puisqu’il s’agit de deux textes d’origine russe, l’un de Spoutnik-France , l’autre de RT-France. Qui plus est le second met en scène Zemmour, Eric, agent bien connu et toujours jeune de la très-vénérable Tchéka. Toutes les pièces du dossier sont donc prêtes pour prononcer le verdict avant même que le procès n’ait lieu, rendant inutile de se dépenser en un procès dont le verdict est connu d’avance puisqu’il n’y a pas matière à procès. Il s’avère donc que, bien que n’ayant pas encore sauvé la civilisation dont il est le soutien et le souteneur tout nûment, le bloc-BAO a inventé le mouvement perpétuel. Il en fait le meilleur usage du monde.

Le procès qui n’aura pas lieu, c’est celui du coupable, l’effroyable et infernal trio-maléfique, Moscou-Poutine-FSB, en présence de l’attentat innommable contre Navalny. Puisque le sacrilège est si évident tel qu’on l’a décrit, on est passé directement aux applications diverses de la peine, laquelle passe essentiellement, – très joyeuse nouvelle pour les familles respectives, – par une noce arrangée des culpabilités, entre Navalny et le projet quasi-terminée de gazoduc sous-marin entre la Russie et l’Allemagne, NordStream 2. C’est donc à ce niveau qu’il faut traiter l’affaire.

Au départ, donc, l’attaque contre le malheureux Navalny : montage complet bien entendu, business as usual et toujours les mêmes amateurs au boulot (selon PhG : « On sait depuis longtemps, depuis les trouvailles fameuses de la CIA ridiculisant le secrétaire d’État Powell devant l’ONU en 2003, que les officiers des ‘services’ ont véritablement adopté les godillots des Dupont-Dupond lorsqu’il s’agit de fabriquer des bidouilleries faussaires. ») Il n’empêche et malgré les grognements cyniques et le scepticisme défaitiste de PhG, l’affaire Navalny nième version a été bel et bien lancée début septembre.

Le 3 septembre 2020, Karine Bechet-Kolovko (nommons-là KBK de ses initiales, cela permettra aux organes de ‘désintoxication’ de Libé et du Monde d’annoncer la création d’un nouveau services de subversion russe, chargé de ‘K’, qui est une lettre douteuse et subversive), – KBK donc, qui n’est en général pas si tendre que cela pour Poutine et sa politique qu’elle juge trop laxiste, nous annonçait fort justement et à propos :

« Ca y est, l’opération Navalny tourne à plein régime. Merkel l'a déclaré : la Russie a empoisonné Navalny au Novichok, il n'y a aucun doute. Et comme c'est la Russie, elle doit reconnaître les faits. Et comme il n'y a aucun doute, il n'est pas nécessaire de présenter les preuves. Quant à savoir pourquoi un produit si toxique et volatil a réussi à ne toucher absolument personne dans l'entourage de Navalny, ni dans l'avion, ni dans l'hôpital à Omsk, cela doit faire partie des mystères de la géopolitique. En attendant, la communauté internationale prépare sa ‘réponse’, autrement dit continue son attaque contre la Russie. »

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Le lendemain 4 septembre 2020, le même PhG, nous voulons dire dans le même texte déjà référencé, nous faisait part de ses espoirs que la crétinerie cosmique des amateurs et la crétinerie complète de leurs montages étaient telles que cette affaire Navalny n’iraient pas très loin malgré la goinfrerie zombiesque de la presseSystème à cet égard...

« Cette ‘mécanique’, celle qu’est la presseSystème, ou mainstream outre-Atlantique, fonctionne à cet égard effectivement comme une entité absolument fiable et superbement apprêtée, démarrant au quart de tour, sans demander son reste ni se préoccuper des restes. Pour elle, pour la presseSystème et ses bataillons obéissants, la culpabilité russe est l’existence qui précède l’essence, et au-delà, pour le prochain ‘crime d’État’ de Poutine & Cie, l’essence qui précède l’existence. La culpabilité russe existe avant même que ne soit connu et encore moins commis le crime, tout comme le communiqué de dénonciation du bloc-BAO.
» Tout juste mais tout de même, pourra-t-on noter qu’il existe cette fois un peu moins de place faite à la dernière monstruosité poutinesque, cette narrative Navalny-Novichok, dans le cours de la communicationSystème, essentiellement pour cause de crises diverses en cours qui doivent être régulièrement alimentées et mises en scène avec une durabilité sans faille, et qui prennent leurs aises dans la susdite communication. (Je veux parler des stars de la GCES : Covid19 et dépression à suivre, Grande Émeute2020, etc.) »

Las, c’était sans compter sur l’effronterie et le sens de l’à-propos dans les coups fourrés de Pompeo et de soin ancienne CIA, et sur l’absence de limites de la ‘goinfrerie zombiesque’ de la presseSystème. En effet, aussi incroyable que cela paraissait au départ en regard de la légèreté grossière de l’affaire Navalny et du poids énorme du gazoduc, comme signalé plus haut les familles réussirent à rassembler les deux partis et à annoncer un mariage de convenance entre le pseudo-‘dissident principal’ russe et NordStream 2.

Outre les surprises de l’amour (celui de Navalny-NordStream 2), PhG n’avait pas prévu, dans sa dénonciation de la sottise cosmique des amateurs des ‘services’ anglo-saxons, qu’il y a une sottise encore plus grande et une couardise à mesure du côté européen, et particulièrement de l’Allemagne, dont on nous annonce régulièrement la renaissance de sa puissance, au moins depuis la réunification, et peut-être même depuis les euromissiles de 1979 et la complicité Mitterrand-Kohl de 1982. Rien du tout : l’Allemagne de Merkel est encore plus sotte et plus soumise à ses ‘valeurs’ que lui suggèrent la CIA par courrier diplomatique et la NSA par l’intermédiaire de son portable. Exécution, donc, ‘selon le plan prévu’, et l’affaire Navalny déboule en cascade sur la nécessité absolue, pour sauver la liberté du monde et les Lumières toujours brûlantes de la civilisation, de liquider NordStream 2 pour aider le brave Navalny à se remettre complétement sur pied et à se remettre à savourer sa dose quotidienne de Novichok.

(A propos, pour ne pas oublier la distribution des sucettes en chocolat et pour expliquer sa présentation au Prix Nobel de la Paix 2020, Trump tient à nous rappeler que “c’est moi qui ait eu le premier l’idée” [de couler NordStream 2].) «

Pour autant et en fonction des développements qui nous sont contés dans les textes ajoutés à celui-ci, nous vient comme un des derniers événements en date la bienheureuse possibilité que cette crise-simulacre devienne une vraie crise... La même et avisée KBK déjà citée ci-dessus nous avertit ce 10 septembre 2020 de cette chose intéressante que si le montage se poursuit de façon aussi dramatiquement ridicule du côté du bloc-BAO, il y a désormais le risque d’une grave “crise internationale”, du fait des Russes qui commence à être incommodés. Cela serait en effet la meilleure chose du monde, si, pour une fois en tous cas et peut-être enfin pour “une bonne fois“, les Russes poussaient les feux jusqu’à une vraie-de-vraie ‘grave crise internationale’.

« Au regard de la poussée d'hystérie en Occident autour de l'affaire Navalny, des déclarations agressives du G7 envers la Russie et de l'implication de l'OIAC, la Russie a décidé de réagir fermement. Le ministère des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur allemand pour lui remettre une note de protestation. Puisqu'à ce jour aucune analyse n'a été transmise aux autorités russes, Navalny est quand même citoyen russe, si les autorités russes ne reçoivent pas les documents demandés, elles considéreront cela comme une provocation hostile, avec toutes les conséquences qui, logiquement, en découlent, faisant reposer la responsabilité de cette crise internationale, non seulement sur l’Allemagne, mais aussi sur l'OTAN et l'UE. A suivre. »

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Enfin, et pour en terminer avec le dossier KBK, il faut signaler la toute-toute dernière nouvelle qu’elle (KBK) a mise en ligne, ce 11 septembre 2020 d’aujourd’hui et de l’anniversaire sacrée que l’on sait, à savoir l’étonnement des Russes relevant que le Conseil de l’Europe avait mis au mois d’août, à son ordre du jour pour la rentrée, le cas Navalny, et cela bien avant que la santé de ce héros de la démocratie ait été mise en péril par cette subversive action dix mille fois russe. L’explication par l’hypothèse du don de voyance du Conseil de l’Europe offerte par KBK ne peut être écartée ; non seulement son sérieux est avéré puisqu’il s’agit du bloc-BAO et de ses vertus, mais il l’est doublement parce qu’il sera assuré, dès lors qu’il s’agit (le Conseil de l’Europe) d’un organe du bloc-BAO, que l’origine du don est elle-même avérée comme vertueuse et divine, donc très-très au-dessus de tout soupçon.

« Une information aussi surprenante que significative vient d’être dévoilée par le chef de file de la délégation russe à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe : dès le mois d'août, avant que l'on ne sache ce qui se passe avec Navalny, l'ordre du jour des séances prévoyait à la rentrée une discussion ... sur Navalny. Si le politiquement correct nous oblige à écarter la voie de la mise en scène concertée de l'exfiltration du blogueur-opposant et de la relance de l'attaque de la Russie, il ne reste qu'une seule explication possible : le Conseil de l'Europe a recours à des voyants ... C'est tout aussi plausible que le Novichok.
» Pietr Tolstoï, à la tête de la délégation russe à l’APCE vient de faire une déclaration qui, à n’en pas douter, passera inaperçue dans les médias occidentaux. Et pour cause.
» “Pour moi, ça a été particulièrement surprenant de voir, encore en août, à l'ordre du jour des séances de la commission des questions juridiques et des droits de l’homme un point prévoyant la discussion de ce sujet (Navalny). Alors qu’à ce moment, il n'y avait absolument aucune information sur l'état de santé de Navalny et ni sur son diagnostic. (...) Il a été demandé aux collègues européens une aide concertée dans l'enquête sur l’incident avec le blogueur Navalny, pour que par la suite, il soit possible de discuter de la confirmation des faits et non pas des rumeurs.” »

Voilà, nous allons nous arrêter là pour l’instant, en attendant les résultats de l’interrogatoire de Navalny par la police russe (en Allemagne, rien que ça !), – lequel interrogatoire sera sans doute refusé pour cause de pandémie Covid19 accompagnant toute diffusion du Novichok. L’on pourrait poursuivre en détaillant le brio de l’intelligence et de l’héroïsme des membres de l’UE, de l’OTAN et du bloc-BAO, décidés à défendre jusqu’au sacrifice suprême le modèle civilisationnel dont les crises à répétition prouvent le bien-fondé et la vertu sans limites. Nous sommes pour l’instant, et pour ce commentaire, un peu découragés par l’amas sans fin de vertus et de brio. Pour un peu de détente, nous préférons laisser l’attention du lecteur se disperser et prendre un peu d’aise avec les textes subversifs et absolument catastrophiques, détestables, déplorables et pitoyables... Voici donc successivement :

« Arrêt du Nord Stream 2: une sanction européenne contre la Russie à double tranchant », de Maxime Perrotin, sur Spoutnik-français le 10 septembre 2020, et ;
« Navalny, la Biélorussie et la CIA : cris d’orfraie après les propos de Zemmour sur CNews », à propos du galopin mucho-subversif remis à sa place par quelques beaux et scintillants esprits EnMarche, sur RT-France le même 10 septembre 2020.
dedefensa.org

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Le double tranchant de NordStream 2

Les appels à interrompre le projet Nord Stream 2 se multiplient, en guise de sanction à l’encontre de la Russie, accusée de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny. Mais cet arrêt du projet profiterait avant tout à ses principaux concurrents, Américains en tête, qui mettent tout en œuvre pour couler le gazoduc avant sa mise en service.

Nord Stream 2 verra-t-il le jour? Le mégaprojet de gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique est aujourd’hui sur la sellette, du fait de l’affaire Navalny.

Depuis l’annonce le 2 septembre, par Angela Merkel, que le gouvernement allemand détiendrait la preuve qu’Alexeï Navalny aurait été victime d’un empoisonnement, les appels à remettre en cause le projet de gazoduc se multiplient jusque dans le camp de la chancelière allemande. Alors qu’elle répétait le 1er septembre, face aux menaces de sanctions américaines, son attachement à ce projet entériné en 1997, Angela Merkel a finalement depuis ouvert la porte à son éventuel arrêt.

«Cela serait une première, car cela traduirait un gâchis important», réagit pour Sputnik Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (CREDEN).

En effet, s’il n’est pas exceptionnel que des projets de pipeline ne voient pas le jour (tel South Stream, qui devait relier la Russie à l’Europe occidentale), le professeur émérite à l’université de Montpellier souligne qu’il est en revanche beaucoup plus rare que des projets mis en chantier soient annulés en cours de route. Nord Stream 2, qui passe par la mer Baltique, est déjà achevé à plus de 95%, sa mise en service étant prévue début 2021.

Ainsi, une telle décision politique s’accompagnerait-elle d’une casse financière considérable pour les compagnies européennes ayant participé à ce projet: le français Engie, l’anglo-néerlandais Shell, l’autrichien OMV et les allemands Uniper et Wintershall. Sur les 10 milliards d’euros investis dans gazoduc, chacune d’entre elles a mis environ un milliard sur la table, le solde ayant été apporté par le russe Gazprom.

Des compagnies européennes qui sont déjà sous le coup de sanctions américaines. En effet, Nord Stream 2 aurait dû être mis en service en janvier 2020, mais des sanctions adoptées par le Congrès américain fin 2019 à l’encontre des compagnies prenant part à la construction du pipeline ont in extremis interrompu le chantier en provoquant le retrait de la compagnie helvético-néerlandaise Allseas, chargée de construire la section offshore du projet.

Suite à la reprise du chantier, qui enregistre ainsi un an de retard, les Américains ont décidé en juillet d’élargir leurs sanctions à l’égard de toutes les compagnies impliquées d’une manière ou d’une autre (armateurs, assurances, autorités portuaires, organismes de certification, etc.) dans Nord Stream 2, et ce d’une manière rétroactive. Comme le précisait alors à Sputnik la société Nord Stream 2 AG, opérateur du gazoduc, ce dernier fait travailler pas moins d’un millier d’entreprises originaires de 25 pays.

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Des sanctions présentées par les élus américains comme une mesure de «dissuasion contre l’agression russe», dans le contexte de la crise ukrainienne et contre un Nord Stream 2 dépeint comme «une menace pour la sécurité énergétique européenne», car il offrirait au Kremlin un levier de pression. Un dernier argument «pas très crédible» aux yeux de Jacques Percebois, qui rappelle la diversification amorcée en Europe, couplée à la démultiplication des sources d’approvisionnement en gaz à travers le monde. Pour le président du CREDEN, les Européens ne doivent pas être dupes des intentions de Washington.

«L’indépendance énergétique de l’Europe, c’est un paravent derrière lequel les États-Unis s’abritent. La vraie raison derrière, c’est qu’ils souhaitent exporter vers l’Europe du gaz sous forme liquide [gaz naturel liquéfié (GNL), ndlr]. Tout ce qui sera acheté en Russie ne sera pas acheté aux États-Unis. Il ne faut pas se voiler la face!»

De fait, au premier rang de ces nouvelles sources d’approvisionnement en hydrocarbures figurent les producteurs américains, qui ont bousculé le jeu mondial ces dernières années. Portés par la révolution du pétrole et du gaz de schiste, les États-Unis sont rapidement devenus les premiers producteurs de la planète tant de pétrole que de gaz.

Un statut qui va de pair avec certaines ambitions en matière d’exportations, malgré son coût. Lors du premier forum économique sur l’énergie organisé par l’UE et les États-Unis, le 2 mai 2019, Rick Perry, secrétaire d’État américain à l’Énergie, vantait les qualités de son GNL: « Bien que plus cher que le russe », soulignaient nos confrères du Figaro à l’époque, « celui-ci est “fiable” et synonyme de “liberté” pour les Européens.»

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre que Trump a déclaré à la presse, le 7 septembre dernier, qu’il a «été le premier à émettre l’idée» d’asséner un coup fatal au projet Nord Stream 2, qui doit doubler les fournitures de gaz russe à l’Allemagne. L’affaire Navalny tombe donc à pic pour l’industrie gazière américaine.

Autres pays, cette fois-ci en Europe, qui brandissent l’argument d’une augmentation de la pression russe sur les Européens via le levier du gaz: les pays baltes, la Pologne ou encore l’Ukraine. Ces deux derniers pays, pour l’heure, profitent de la manne financière que leur procure le transit par leur territoire… de ce même gaz russe. «Il est toujours prévu qu’il en passe un peu, mais à partir du moment où Nord Stream 2 va entrer en fonctionnement, on n’aura plus besoin de l’Ukraine», précise Jacques Percebois.

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La Pologne est elle-même active en matière de sanctions à l’encontre des entreprises participant à Nord Stream 2. Varsovie a notamment infligé 40 millions d’euros d’amende à Engie après le refus «sans fondement légal» du groupe français de communiquer aux autorités polonaises des détails sur le financement du projet gazier. Aujourd’hui, la Pologne n’hésite pas à brandir l’argument de la préservation de l’environnement. Un positionnement qui peut surprendre au regard de son statut de l’un des plus gros pollueurs européens, notamment du fait de sa consommation record de charbon. Un argument écologique à l’encontre de Nord Stream 2 également repris depuis quelques jours par une partie de la presse française, qui appelle à mettre un terme à un projet «climaticide», ou encore de le renvoyer «dans les dents de Vladimir Poutine».

Pourtant, comme le souligne Jacques Percebois, en cas de non-aboutissement du projet Nord Stream 2, le plan de sortie du charbon de l’Allemagne (deuxième consommateur européen derrière la Pologne depuis sa décision de sortir du nucléaire) à l’horizon 2038 sera lui aussi remis en cause. «Le gaz a une vertu, c’est que c’est la moins polluante des énergies fossiles», souligne le directeur du CREDEN, avec deux fois moins de CO² émis par kilowattheure produit par rapport au charbon.

«Le charbon, c’est un peu moins de 30% de la production d’électricité en Allemagne. S’il n’y a pas ce gaz russe, cela veut dire qu’on va maintenir plus longtemps les centrales à charbon. [14: 35] Renoncer au projet, cela veut dire retarder l’arrêt des centrales à charbon», met-il en garde.

Cependant, l’impact du gaz naturel sur l’environnement est amplifié par la liquéfaction du gaz lui-même, un processus gourmand en énergie, ce qui «pose la question du bien-fondé d’une augmentation des livraisons de gaz liquéfié, par exemple depuis les États-Unis», soulignait dans un article, pourtant critique à l’encontre du Nord Stream 2, Maxime Filandrov, consultant en coopération industrielle et commerciale pour le marché russe et ancien représentant de la Commission européenne à Saint-Pétersbourg, responsable de la coopération entre l’UE et la Russie du Nord-ouest. Quant aux méthodes d’exploitation des hydrocarbures américains, la fracture hydraulique (fracking) est un procédé très loin d’être considéré comme écoresponsable.

La bataille autour de la survie de ce mégaprojet devrait pourtant plus se jouer sur le terrain politique qu’environnemental. Si Jacques Percebois soulignait l’ampleur des «coûts échoués» économiques –une ardoise potentielle de 10 milliards d’euros, rappelons-le–, il souligne en effet que ceux-ci seraient également politiques.

Ce serait bien sûr le cas pour Vladimir Poutine et Angela Merkel, qui subiraient l’affront de voir enterré un projet qu’ils ont soutenu, mais aussi pour Emmanuel Macron, dont l’accord sera nécessaire à cet arrêt. En pleine crise économique, le Président de la République devrait assumer de faire perdre près d’un milliard d’euros à Engie, avec d’imprévisibles conséquences sur l’emploi et l’investissement de l’ancien groupe public. 

Maxime Perrotin

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Navalny, Biélorussie, CIA, Zemmour

Eric Zemmour s'est interrogé sur la main des services américains dans l'escalade diplomatique autour d'Alexeï Navalny, ou dans la situation en Biélorussie. Plusieurs personnalités se sont émus de la diffusion, selon eux, de «propagande» pro-russe.

Le polémiste et essayiste Eric Zemmour n’est décidément pas effrayé par le «qu’en-dira-t-on». Présent comme chaque soir, le 9 septembre, dans l’émission de Cnews Face à l’info, l’écrivain s'est permis une analyse assez peu en vue dans les médias occidentaux traditionnels concernant l’affaire Navalny, mais également à propos des troubles survenus en Biélorussie depuis la réélection, contestée par l’opposition, du président Alexandre Loukachenko le 9 août. Il a émis l’hypothèse d’une entreprise des services extérieurs américains : la CIA. «Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA»

«J’essaye de comprendre et il y a des choses qui me troublent. Si c’est Poutine qui a donné l’ordre d’empoisonner cet opposant politique [Alexeï Navalny], pourquoi les médecins russes lui ont sauvé la vie et l’ont transféré en Allemagne pour se faire soigner par les Allemands quitte à voir [le] crime démasqué ? C’est bizarre», a-t-il d’abord déclaré au sujet de l’affaire Alexeï Navalny, opposant qui aurait, selon Berlin été victime d'empoisonnement.

«Il y a cette histoire au moment où les Américains font pression sur les Allemands pour qu’ils renoncent à Nord Stream 2 [projet de gazoduc devant relier l'Allemagne à la Russie] […] Incroyable hasard ! Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Cela ressemble beaucoup à la CIA.»

Questionné par la journaliste Christine Kelly sur la mise en place de possibles sanctions contre la Russie dans ce dossier, Eric Zemmour a expliqué y être opposé par principe. «C’est contre-productif», a-t-il rétorqué, faisant mention de sanctions prises à l’encontre de la Russie concernant la Crimée qui «se sont retournées contre nous».

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L’auteur du Suicide français a par la suite évoqué la situation en Biélorussie, développant un argumentaire similaire. «Sur la Biélorussie, je vois venir gros comme une maison la CIA derrière parce que c’est un coup qu’ils ont fait depuis dix ans. A chaque fois qu’il y a une révolution orange il y a comme par hasard les Américains derrière, les ONG "sorossiennes" [du financier George Soros] et les services secrets américains. C’est étonnant que BHL [Bernard-Henri Lévy] n’ait pas débarqué en Biélorussie», a-t-il fustigé.

Réagissant sur Twitter, la députée européenne du groupe Renew, Nathalie Loiseau, a dénoncé, selon elle, «l’extrême-droite russolâtre en action». L'ancienne ministre en charge des Affaires européennes a même fait référence à notre média : «J’ai cru que j’étais sur Russia Today. Non, c’est CNews et c’est Zemmour. Ça devient de plus en plus pareil. L’extrême-droite russolâtre en action.»

De son côté, sur le même réseau social, le député MoDem des Français de l'étranger pour l'Allemagne, l'Europe centrale et de l'Est et une partie des Balkans, Frédéric Petit, s'est dit «sidéré d’entendre Eric Zemmour déverser sur une chaîne française la propagande (complotiste) servie par le régime de Loukachenko et la Russie».

Deux versions s'opposent actuellement sur le cas de l'opposant russe Alexeï Navalny, toujours hospitalisé en Allemagne. D'une part, les médecins russes qui ont initialement pris en charge l'opposant, selon lesquels «aucun poison ou trace de poison dans le sang ou dans l'urine n'a[vait] été trouvé».

D’autre part, Berlin soutient le contraire, affirmant que des tests toxicologiques réalisés par un laboratoire de l'armée allemande ont apporté des «preuves sans équivoque» de «la présence d’un agent chimique neurotoxique de type "Novitchok"» dans le corps d'Alexeï Navalny. Des accusations fermement contestées par la Russie.

Par ailleurs, l'Allemagne a fait savoir être ouverte à un possible gel du projet de gazoduc Nord Stream 2 si la Russie n'apportait pas rapidement les réponses attendues par Berlin, faisant peser une pression supplémentaire sur les autorités russes, déjà ciblées dans l'affaire Navalny par les accusations d'autres gouvernements occidentaux dont la France ou les Etats-Unis.

Concernant le dossier biélorusse, lui aussi au cœur de l'actualité, de nombreuses manifestations de l'opposition se succèdent dans le pays, rassemblant plusieurs centaines de milliers de citoyens, depuis la réélection d'Alexandre Loukachenko lors de la présidentielle du 9 août. L'opposition, emmenée par Svetlana Tikhanovskaïa, arrivée deuxième et qui a quitté le pays pour la Lituanie, conteste les résultats de l'élection et demande un nouveau vote. Le chef d'Etat biélorusse voit de son côté la main de l'étranger dans la crise que traverse son pays. Les autorités biélorusses ont arrêté, ces derniers jours plusieurs membres de l’opposition, comme Maxime Znak et Maria Kolesnikova.

RT-France

US : Chaos politique - Hillary et les Démocrates obtiendront-ils la guerre civile qu’ils essaient de provoquer ?

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US : Chaos politique

Hillary et les Démocrates obtiendront-ils la guerre civile qu’ils essaient de provoquer ?

Source Unz Review via The Saker

Si vous ne l’avez pas déjà vue, regardez cette vidéo d’Hillary Clinton déclarant : « Joe Biden ne doit en aucun cas concéder » 

«Aucun» signifie «aucun». Cela inclurait le cas, certes hypothétique, de Trump gagnant clairement, et haut la main. Encore une fois, «aucun» signifie «aucun».

L’implication directe de cela est que les Démocrates devraient reprendre la Maison Blanche par tous les moyens et en toutes circonstances.

C’est aussi un appel direct à saboter la démocratie américaine qui, aussi imparfaite soit-elle, est la seule option fondée sur l’état de droit actuellement disponible pour le peuple américain.

Cela entraînera-t-il une guerre civile ?

C’est plutôt improbable, car pour une guerre civile, il faut au moins deux parties crédibles, capables de coordonner les opérations, offensives et défensives, au moins à l’échelle régionale. Je ne vois pas cela aux États-Unis.

Mais je ne vois pas comment la violence locale régionale – parfois sévère – et le chaos politique peuvent être évités.

Nous savons déjà que les Démocrates n’accepteront jamais une victoire de Trump.

Nous savons également que les partisans de Trump affirmeront que l’on ne peut pas faire confiance à l’USPS (la Poste) pour le vote par correspondance – je suis totalement d’accord avec eux, l’USPS est l’un des pires services postaux de tous les pays développés de la planète.

Ensuite, il y a le problème suivant : comme les services de police sont «privés de financement» et que les flics démissionnent en masse – et je ne peux certainement pas leur en vouloir ! – les simples citoyens devront se protéger de plus en plus, ce que beaucoup d’entre eux peuvent faire, mais alors le problème est que ces citoyens seront inculpés pendant que les voyous de BLM et les Antifas survivants ne seront pas inquiétés, même s’ils ont attaqué en premier.

Dans certains États américains – comme la Floride, Dieu merci ! – les shérifs locaux se tiendront aux côtés de leurs citoyens et les procureurs locaux ne poursuivront pas ceux qui ont utilisé la force létale pour se défendre contre une courte liste de crimes – y compris les violations à domicile, détournements de voiture, viols, etc. Regardez simplement cette brochette de shérifs :

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Je réside en Floride depuis 18 ans maintenant et je peux sincèrement dire que je ne recommande pas à BLM et Antifa d’essayer de piller ou provoquer des émeutes en Floride, car ils seront confrontés à beaucoup de force et à un système juridique qui favorise fortement le citoyen respectueux de la loi, y compris en cas de légitime défense.

Mais dans les États du Nord  ?!

Jusqu’à présent, si je ne me trompe pas, la plupart des émeutes ont eu lieu dans les États du Nord – Atlanta est dans le sud, mais ce n’est pas vraiment une «ville du sud» puisqu’elle est dirigée par des sympathisants de BLM / Antifa et, à propos, on pourrait dire la même chose de Miami, FL.

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Ce n’est probablement pas une coïncidence. Et cela n’a rien à voir avec le «racisme du sud» – d’après mon expérience, les sudistes ne sont pas plus racistes que les nordistes – mais bien plus avec une culture d’autodéfense, enracinée dans le pays, qui rend les gens du sud beaucoup plus susceptibles de «cercler les chariots» et d’agir ensemble.

Et même si je n’ai jamais gobé les arguments, plutôt stupides, selon lesquels «les armes à feu protègent le peuple de la tyrannie», les tyrans ayant généralement des forces entraînées et professionnelles qui peuvent faire de la viande hachée de n’importe quel civil armé, je crois que les citoyens armés peuvent très efficacement arrêter les voyous lors des émeutes, rappelez-vous simplement comment les Coréens de Los Angeles se sont défendus, ainsi que leurs magasins, pendant les émeutes de Los Angeles.

Heureusement, les États du Sud sont beaucoup plus fidèles à la Constitution américaine que les États du Nord qui ont «castré» le second amendement – autorisant le port d’arme et les milices – «avec mille précautions législatives», il y a des exceptions, bien sûr.

Ce n’est pas très connu, mais dans environ 25 à 30% des cas de vols à main armée commis par des voyous, les armes ne fonctionnent pas ou sont factices. Leurs munitions sont souvent nulles, en mauvais état, ou complètement inadéquates. Pourquoi ? Parce que les criminels sont trop stupides et pas assez riches pour investir dans des armes à feu et une formation de qualité. En conséquence, si des voyous BLM / Antifa tentent de prendre d’assaut un quartier résidentiel ou une petite ville du sud, ils pourraient être «accueillis» par une puissance de feu très compétente.

Je pense qu’il est assez clair que l’État profond américain et le parti Démocrate utilisent BLM / Antifa comme fantassins pour créer le chaos et se préparer à une violence encore pire si Trump gagne. Il y a aussi des signes que la direction du parti Démocrate ne veut pas laisser un Joe Biden, totalement sénile, affronter Trump dans un débat. Voici un extrait d’un rapport de ZeroHedge :

"Je ne pense pas qu'il devrait y avoir de débats", a déclaré Pelosi jeudi, 
un jour après que le président Trump a demandé à Biden de passer
un test de dépistage de drogue avant que les deux s'affrontent
dans un débat. «Je ne légitimerais pas une conversation avec lui -
ni un débat dans le cadre de la présidence des États-Unis»
, a-t-elle ajouté.
Pelosi a déclaré que Trump avait été «honteux» en «traquant»
Hillary Clinton lors du débat de 2016 en s'approchant d'elle,
et qu'il «agirait probablement d'une manière indigne de la présidence».

Le message est clair : nous ne reconnaissons pas Trump comme un opposant légitime et s’il gagne, ce sera à cause de l’ingérence chinoise, ou russe, et du «harcèlement républicain» – qu’est-ce que c’est ?

Conclusion : nous n’accepterons en aucun cas une autre défaite

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, cela ressemble à de la sédition. Voici comment Wikipédia définit ce concept :

La sédition est un comportement manifeste, se traduisant par des paroles 
et une organisation, qui tend vers l'insurrection contre l'ordre établi.
La sédition comprend souvent la subversion d'une constitution et
l'incitation au mécontentement, ou à la résistance, face à une autorité
établie. La sédition peut inclure toute agitation, même si elle ne vise
pas une violence directe et ouverte contre les lois. Les expressions
séditieuses écrites sont des diffamations. Un sécessionniste est celui
qui s'engage dans la sédition ou la promeut.

Je ne vois aucune preuve que Trump, ou les dirigeants du GOP, le parti Républicain, soient coupables de sédition, du moins pas à l’intérieur de leur propre pays – à l’extérieur, bien sûr, ils sont actuellement la force la plus subversive de la planète. En fait, je dirais qu’en dépit de toutes les nombreuses différences majeures, Trump est confronté à une situation qui n’est pas différente de celle à laquelle Lukashenko est confronté en Biélorussie. La plus grande différence est que Trump n’est pas soutenu par Poutine. En fait, il n’est soutenu par personne – à part des cinglés de bonne foi comme Jair Bolsonaro, brésilien, et Ivan Duque Marquez, colombien, ou des putes bon marché comme Andrzej Duda, polonais, ou Dalia Grybauskait, lituanienne.

Je vois des preuves accablantes que le gang Clinton, l’État profond américain, et les «élites» (pseudo-) «libérales» sont tous coupables de sédition. À la suite de cette invasion d’émeutiers voyous, il se produit des choses qui auraient été tout à fait impensables il y a à peine un an.

Par exemple : un sénateur américain et sa femme ont failli se faire lyncher par la foule juste devant la Maison Blanche. Est-ce possible ? Oui, voyez vous-même :

Mes amis, ce n’est pas l’Afghanistan ou la République centrafricaine. Et la fonction sénatoriale est l’une des plus élevées que tout homme ou femme puisse occuper. Pourtant, dans la capitale de ce pays, juste à l’extérieur de la Maison Blanche, les flics étaient incapables de protéger un sénateur de la foule. Pourtant, c’est ainsi que les médias grand public ont présenté l’affaire : «Les protestataires affrontent Rand Paul devant la Maison Blanche après la convention républicaine». Depuis quand des voyous criminels, qui tentent de lyncher un sénateur et sa femme, sont-ils appelés «protestataires» ?! Et «affronter» ne suggère-t-il pas que le sénateur Paul méritait en quelque sorte d’être «affronté».

Pouvez-vous imaginer ce que les médias auraient dit si cela était arrivé à un sénateur noir ?

Ce type de «reportage» traditionnel ne montre-t-il pas que le système politique de ce pays s’effondre ?

Conclusion

Je ne vois pas de guerre civile se dérouler aux États-Unis. Mais je pense que ce pays peut, et le fera probablement, se diviser, disons … en plusieurs zones. Dans certaines régions, l’ordre public sera maintenu, par la force si nécessaire, tandis que dans d’autres, quelque chose de nouveau apparaîtra : ce que les Français appellent «des zones de non-droit», c’est-à-dire des zones dans lesquelles les forces de l’ordre seront absentes, soit parce que les dirigeants politiques refuseront de les engager, soit parce qu’ils devront simplement se retirer sous le feu. En règle générale, ces zones ont une économie parallèle «souterraine» qui peut rendre les gangs qui contrôlent ces zones très riches – pensez à la Russie dans les années 1990. Finalement, beaucoup de gens fuiront ces zones et chercheront refuge dans les régions plus sûres, ce processus a déjà commencé à New York.

À l’heure actuelle, il reste un peu plus de deux mois avant les élections, et je pense qu’il est correct de dire que la situation va se détériorer encore plus vite et pour le pire. Le 2 novembre, le pays sera «prêt» – si on peut dire – à une explosion massive de violence suivie de plusieurs mois de chaos.

Beaucoup voteront probablement Trump simplement parce qu’ils croiront, à tort, qu’il est le seul homme politique à s’opposer à ce que les Démocrates promettent de déchaîner contre la majorité des «déplorables» qui veulent garder leur pays et leurs traditions [style gilets jaunes, NdT]. Au fond, le conflit auquel nous assistons actuellement est un conflit d’identité, quelque chose dont la plupart des gens se soucient profondément.

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Tôt ou tard, il y aura une riposte contre la tentative des Démocrates de transformer les États-Unis en une sorte de Wakanda libéral, transgenre, obèse, dirigé par des escrocs, des monstres et des voyous.

Les Démocrates n’obtiendront pas leur guerre civile – mais ils subiront le retour de flamme pour leurs tentatives de détruire les États-Unis.

The Saker

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone